A. LA CROISSANCE DES DÉPENSES

Une première approche a consisté à faire retracer par chaque société, à partir des chiffres de leur comptabilité, leurs dépenses immobilières. Il leur a donc été demandé de faire figurer dans un tableau (année par année, depuis 1990), les sommes inscrites aux comptes 6132 locations immobilières, 6152 entretiens et réparations sur biens immobiliers, 63512 taxes foncières, 63513 autres impôts locaux. Ces chiffres ont été complétés, si nécessaire, par des données relatives au crédit-bail immobilier.

Dans l'analyse de ces données, on doit tenir compte des tendances générales du marché immobilier des années 90, en particulier, de la surcapacité générale et de la baisse des prix qui en est résultée. A en juger par le montant des baux, les organismes n'ont pas réagi assez rapidement et n'ont pas su profiter des conséquences de la crise du marché immobilier pour diminuer leurs coûts . Sans doute cela tient-il à un effet de calendrier puisqu'une bonne partie des baux avaient été signés ou renouvelés au tout début des années 90, et au fait, pour France Télévision, que l'attention s'est entièrement concentrée sur la construction d'un nouveau siège acquis en crédit-bail.

AUDIOVISUEL PUBLIC

Évolution des loyers (1990-1997)



A l'exception de la SFP, dont les dépenses sont restées - en dépit de quelques fluctuations - stables au cours de la période (ce qui s'explique par la grave crise structurelle qu'a subie et que continue à subir cette société) tous les organismes de l'audiovisuel public ont sensiblement accru leurs dépenses immobilières depuis 1990.

Cette observation vaut avec des nuances, en ce qui concerne les dépenses à caractère locatif, pour les deux niveaux d'analyse distingués par votre rapporteur : loyers seuls, loyers auxquels s'ajoutent les charges notamment fiscales et dépenses d'entretien.

L'augmentation est particulièrement forte pour les organismes diffuseurs : la somme des loyers versés passe de 115,177 millions de francs en 1990 à 205,358 millions de francs en 1997 ; on va, au cours de cette période, de l'indice 100 à l'indice 178 , soit un taux de croissance annuel moyen de 8,8 %.

En revanche, avec les impôts locaux et les dépenses d'entretien , on constate une moindre progression : l'indice de 1997 atteint 156 , soit une dépense de 312,464 millions de francs .

Les évolutions prennent des allures différentes selon les catégories d'organismes :

•  Les sociétés relevant de France télévision ;

• Les chaînes à caractère culturel et éducatif, aujourd'hui regroupées dans l'ensemble la Sept-ARTE / La Cinquième ;

•  Les organismes de diffusion non métropolitaine qualifiés ici " d'extérieurs ", RFI et RFO ;

• Les nouvelles chaînes à vocation internationale TV5 et CFI, dont les dépenses traduisent la montée en puissance de nouvelles entités et sont d'un montant relativement faible en valeur absolue.
Il existe enfin les cas particuliers comme la SFP, l'INA et Radio France.