ANNEXE 5


BILAN SIMPLIFIÉ D'UNE SOCIÉTÉ D'ASSURANCE112( * )

Bilan simplifié d'une société d'assurance (vie ou non-vie) 113( * )

Actif Passif

Provisions techniques nettes ou réserves mathématiques

Investissements
détenus en couverture
des provisions
techniques nettes

Recouvrables auprès des réassureurs

Investissements détenus pour des réassureurs ou investissements détenus par des réassureurs

Investis-

sements

Réserves d'égalisation

Investissements détenus en couverture des réserves d'égalisation

totaux

Passif à court terme

Investissements détenus en couverture des fonds propres

Capital minimum exigé

Actifs à court terme

Fonds propres libres

Bureaux et autres actifs immobilisés

Source : OCDE

ANNEXE 6


LE CONTRÔLE DE SOLVABILITÉ
DANS L'UNION EUROPÉENNE
ET AUX ETATS-UNIS

 

Union européenne

Etats-Unis

Principes

Principales dispositions financières des Etats membres harmonisées sur la base de normes minimales.

Contrôle financier effectué par l'Etat d'origine sur l'ensemble des activités. Reconnaissance mutuelle des systèmes de contrôle.

Principales dispositions financières harmonisées sur la base des normes minimales de la NAIC.

Contrôle financier effectué par chacun des Etats et limité à leur territoire respectif.

Fonds propres

Calculés en trois niveaux :

Formule du risk based capital (= norme de la NAIC, agréée par la plupart des Etats).

 

Marge de solvabilité : fonds propres nécessaires calculés par rapport aux recettes de primes annuelles (indice de primes) ou par rapport à la charge de sinistres moyenne des trois derniers exercices 1 (indice de sinistres). Le résultat retenu est le plus élevé des deux. Le calcul des primes et sinistres à prendre en compte, ainsi que le calcul des fonds propres effectifs sont réglementés très précisément.

Indice de primes :

18 % ou 16 % 2 des primes brutes

sinistres nets 3

x -----------------

sinistres bruts

Indice de sinistres :

26 % ou 23 % 4 des sinistres nets 3

Fonds de garantie : 1/3 de la marge de solvabilité

Fonds minimal de garantie : capital minimal, exprimé en ÉCU fixé dans l'absolu pour chaque branche.

Si les fonds propres tombent en dessous du minimum fixé, intervention des autorités à chaque niveau.

Calcul des fonds propres minimaux en fonction des catégories de risques suivantes :

- risque de placement (participations, actions, obligations)

- risque de crédit (réassurance, autres créances)

- risque de souscription (sinistralité, provisions techniques)

- risques hors bilan (croissance, risques sans effet sur le bilan)

capital pour risque = R0 + (R1 2 + ... + R5 2 )

R0 : Risk based Capital (RBC) pour les investissements dans les filiales

R1 à R5 : RBC pour chaque catégorie de risques après correction pour covariance

 
 

4 niveaux d'intervention plus ou moins coercitive des autorités de contrôle.

Provisions techniques

Directives de placement pour les provisions techniques :

- principe de congruence

- principe de diversification

- principe de localisation

Réglementation indirecte par le biais des dispositions du RCB.

1 Sept ans pour les risques suivants : crédit, tempête, grêle, gel.

2 18 % pour les recettes de primes jusqu'à 10 M ECU et 16 % pour les recettes de primes au-delà de cette sommes.

3 Le rapport sinistres nets/sinistres bruts ne doit pas être inférieur à 50 %.

4 26 % pour les sinistres bruts jusqu'à 7 M ECU et 23 % pour les sinistres bruts dépassant cette somme.

Source : Suisse de Ré, Sigma n° 7/1995.

ANNEXE 7

LA PROTECTION DES ASSURÉS EN EUROPE

1. Défaillance des sociétés d'assurance-vie en Europe 114( * )

 

France

Allemagne

Grande-Bretagne

Cantonnement juridique des actifs lors de la liquidation.

Non - L'actif est fongible et forme une unité juridique (exception contrats d'épargne retraite L 441.1).

Oui - Une partie des actifs est juridiquement cantonnée au bénéfice des assurés.

Oui - Cantonnement juridique (ring fencing). Le fonds des actionnaires est juridiquement distinct du fonds des assurés.

Décision de lancer les procédures de liquidation.

Seules les autorités de contrôle peuvent lancer les procédures de liquidation.

Uniquement les autorités de contrôle (BAV).

Les parties intéressées y compris des assurés peuvent demander en justice que la liquidation soit engagée.

Privilège des assurés

Oui - Les assurés sont remboursés avant la plupart des autres créanciers (sauf frais de liquidation, salariés, Etat et Sécurité sociale).

Oui.

La protection est donnée par le cantonnement juridique des actifs et par le fonds de garantie (voir ci-dessous).

Fonds de garantie pour rembourser les assurés ou mécanisme externe de support.

Non.

Non.

Un fonds de garantie (Policyholders Protection Board - loi de 1975 amendée en 1997) protège les assurés vie à hauteur de 90 % des engagements de l'assureur à leur égard.

2. L'expérience britannique d'un fonds de garantie des sociétés d'assurance 115( * )

Suite aux critiques du public émises après la défaillance de plusieurs sociétés d'assurance au début des années 1970, le gouvernement britannique introduisit en 1975 un mécanisme juridique destiné à offrir une protection aux assurés des entreprises d'assurance défaillantes. Ce dispositif fut mis en place dans un contexte de détérioration de la situation macro-économique et peu après la défaillance d'un grand assureur vie britannique, Nation Life.

Le texte législatif de 1975 (" Policyholders Protection Act " 1975) conduisit à la création du Policyholders Protection Board, fonds de garantie devant assurer la mise en place des garanties. Ce fonds est une entité indépendante dont les membres incluent des représentants des entreprises d'assurance et des consommateurs. L'une de ses principales fonctions est d'assister ou de protéger les assurés lésés par l'incapacité d'une entreprise d'assurance opérant au Royaume-Uni à remplir ses engagements. Les assurés vie de même que certains assurés non-vie (personnes physiques en particulier) reçoivent la protection du fonds. Le texte de 1975 autorise le fonds à prélever sur les entreprises d'assurance britanniques agréées les sommes nécessaires au remboursement des sinistres et à la couverture de ses propres frais de fonctionnement.

En ce qui concerne la protection des assurés vie, le fonds a -en termes généraux- un devoir de veiller à ce que soit payée à chaque assuré protégé une somme égale à 90 % des engagements britanniques d'une entreprise d'assurance-vie en liquidation. Une telle protection doit être assurée en recherchant en priorité le transfert des contrats en cours de l'assureur défaillant vers un autre assureur, ou le remplacement de ces contrats par des contrats similaires émis par un autre assureur, de telle sorte que les assurés protégés reçoivent 90 % des bénéfices futurs attendus de leurs contrats. S'il est incapable d'organiser un tel transfert, le fonds a pour devoir de payer 90 % de la valeur du contrat à l'assuré, ou 90 % des prestations devenues exigibles après le prononcé de la liquidation. Il n'y a pas de limite au montant que le fonds peut verser aux assurés.

Au début des années 1990, à la suite de plusieurs défaillances d'entreprises d'assurance non-vie, les observateurs comprirent que le texte de 1975 offrait une couverture substantiellement plus large qu'initialement attendu. Divers changements furent donc adoptés au Parlement en 1997 de manière à réduire la couverture géographique de la garantie et à moderniser certaines clauses relatives au traitement des défaillances d'assureurs non-vie. Le principal effet de ces modifications aura été de réduire le coût potentiel du dispositif pesant sur les assureurs britanniques.

En pratique, le fonds de garantie n'est utilisé en assurance-vie qu'en dernier recours dans la mesure où le dispositif prévoit que le transfert des polices doit être recherché en priorité, et pour cette raison la plupart des défaillances d'entreprises d'assurance-vie ont été résolues en organisant la reprise des engagements par d'autres assureurs. Depuis 1975, le fonds de garantie a assisté les assurés de 5 assureurs vie insolvables. En assurance non-vie, le coût pour le fonds de garantie a été nettement plus élevé, les assurés de 23 entreprises non-vie ayant fait l'objet d'une protection du fonds 116( * ) .

Fonds de garantie britannique de l'assurance
(en milliers de livres sterling)

Clôture de l'exercice : 31 mars

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Assurance-vie (Long Term Business) (Les assurés de 5 sociétés ont été assistés depuis 1975)

Versements aux assurés

47

87

74

161

278

191

Contributions des sociétés d'assurance

0

0

0

4 459

85

0

Encours du fonds de garantie

284

218

151

4 443

4 435

4 397

Assurance non-vie (General Business) (Les assurés de 23 sociétés ont été assistés depuis 1975)*

Versements aux assurés

2

1 165

4 564

126 409

62 001

32 572

Contributions des sociétés d'assurance

37 859

80 352

174 176

48 254

791

0

Encours du fonds de garantie

37 579

117 729

283 940

221 877

170 967

150 957

* Y compris les 5 filiales du groupe London United Investments (sociétés dites KWELM)

Source : rapports annuels du Policyholders Protection Board.

3. Europavie : que s'est-il passé ?

Bien que le code des assurances détaille la réglementation applicable en cas d'insolvabilité d'une société d'assurance-vie, ce n'est que maintenant que cette procédure est testée dans son intégralité. En effet, la CCA avait jusqu'à présent réussi à faire reprendre les engagements des assureurs en difficulté par d'autres entreprises d'assurance, évitant ainsi le recours à la liquidation. La communauté des assureurs a par ailleurs souhaité éviter de ternir la réputation du secteur en laissant une entreprise être liquidée. Toutefois, des difficultés surviennent occasionnellement, l'un des cas les plus récents étant celui de Prévoyance Sociale Vie, une petite société victime de manoeuvres frauduleuses de certains intermédiaires et qui s'était retrouvée incapable de réunir les ressources financières lui permettant de faire face à ses pertes : le portefeuille de l'assureur fut repris par une autre entreprise en 1996 sans perte pour les assurés.

En décembre 1997, cependant, la CCA n'a pas été en mesure de trouver un repreneur pour Europavie, et a donc dû engager les procédures de liquidation à son encontre 117( * ) . Les difficultés de cette société sont décrites comme suit.

• Europavie fut créée en 1987 sous forme d'une société anonyme, avec pour objectif de vendre des contrats en unités de compte investis dans l'immobilier (contrats Acavi). Les contrats étaient vendus soit par l'intermédiaire de courtiers, soit directement par les salariés de la sociétés.

• Au début des années 1990, cette société d'assurance souffrit de difficultés importantes suite à la chute du prix des actifs immobiliers. Ayant octroyé des garanties de rendement élevées sur des contrats investis dans l'immobilier, Europavie ne fut pas en mesure d'honorer ses engagements. L'entreprise s'était aussi engagée dans des opérations coûteuses et risquées, comme l'octroi de cartes électroniques de paiement aux assurés qui permettaient de demander facilement le rachat d'une partie des fonds investis.

• L'entreprise fut rachetée en 1994 par la société française non-financière Thinet & Cie (engagée dans l'immobilier et diverses activités industrielles), et continua à promouvoir la vente de contrats Acavi. En décembre 1996, Europavie avait des provisions techniques brutes de 300 millions de francs et avait réussi à doubler en un an le montant des primes collectées, le portant à 104 millions de francs pour 1996, représentant cependant toujours un très faible pourcentage d'un marché total de 490,8 GF.

• En 1997, l'entreprise d'assurance avait déposé une portion de ses actifs dans une autre filiale de Thinet & Cie, la banque allemande BVH (Bank für Vermogensanlagen und Handel AG). Cependant, cette banque était dans une situation financière délicate qui conduisit l'autorité de contrôle bancaire allemande à la sanctionner fin août, propageant ses difficultés à l'ensemble du groupe Thinet.

Groupe Thinet - Structure simplifiée

Thinet & Cie


Mise en redressement judiciaire en novembre 1997

Franciaflex

(Activités industrielles)

En cours de cession

EUROPAVIE

Agrément retiré en décembre

1997

BVH

( Banque allemande )

Sanctionnée en août 1997

SCPI

Placements immobiliers

• Les problèmes affectant BVH touchèrent rapidement Thinet & Cie et Europavie. La première fut mise en redressement judiciaire mi-novembre, tandis que la CCA nommait un administrateur provisoire chez Europavie en remplacement de l'équipe dirigeante - décision très rare de la part de l'autorité de contrôle française -. Après avoir sans succès cherché un repreneur pour les contrats gérés par l'assureur, la CCA retira les agréments de l'entreprise d'assurance début décembre, déclenchant automatiquement par cette décision les procédures de liquidation.

Selon la presse, Europavie pourrait avoir perdu de l'ordre de 100 millions de francs sur un actif total de 350 millions. Les actifs et engagements de l'assureur sont à l'heure actuelle en cours d'évaluation par le liquidateur, mais il apparaît d'ores et déjà clair que, pour la première fois en France, les assurés pourraient perdre une partie de leur épargne suite à l'insolvabilité d'une entreprise d'assurance-vie.

Europavie - Décomposition du chiffre d'affaires

(en millions de francs)

 

Croissance

 

1995

1996

1995/1996

Capitalisation

(francs ou devises)

1,7

4,8

176,1 %

Assurance-vie individuelle (francs ou devises)

29,9

53,7

79,3 %

Contrats collectifs

(francs ou devises)

-

-

-

Contrats en unités de compte

10,6

45,5

329,9 %

Acceptations en réassurance

-

-

-

Dommages corporels

-

-

-

Total Europavie

42,2

103,9

146,0 %

Total du marché - Ensemble des assureurs vie et mixtes

443 100,0

490 800,0

10,8 %

Source : Annuaire FFSA/GAP, d'après les états réglementaires C1.

* *

*

Le Gouvernement français devrait prochainement proposer au Parlement de mettre en place les principes de constitution d'un système de garantie destiné à préserver les droits des assurés en cas de défaillance d'une entreprise d'assurance régie par le code des assurances, constatée par la Commission de contrôle compétente

Ultérieurement, le Parlement devrait être saisi de dispositions analogues pour les adhérents ou sociétaires d'institutions de prévoyance relevant du code de la Sécurité sociale ou du code rural ou d'une mutuelle du code de la mutualité. Chacune de ces catégories devrait ainsi disposer de son propre système de garantie fonctionnant dans des conditions analogues pour offrir à l'ensemble des assurés un même degré de protection.

Le développement tant financier que qualitatif des assurances de personnes (assurance-vie, opérations de capitalisation, accidents, maladie) au cours des dernières années, et la part déterminante qu'y jouent les entreprises d'assurance justifient d'engager aujourd'hui la démarche à partir des entreprises d'assurances régies par le code de l'assurance. Le champ de ce système de garantie de l'assuré se limiterait aux assurances de personnes.

Le dispositif devrait également s'accompagner d'un renforcement du caractère préventif des dispositions du code des assurances, en particulier en prévoyant une collaboration étroite entre le système de garantie et la Commission de contrôle des assurances.

ANNEXE 8

RÉSULTATS DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION DES RÉASSUREURS FRANÇAIS EN 1997

Primes brutes émises
(en milliards de francs)

Source : Association des réassureurs français - 12 mai 1998.

Primes brutes émises
(en milliards de francs)

 

Primes brutes 1996

Primes brutes 1997

Principaux actionnaires

AXA RE

8 294

9 088

AXA

CCR

4 091

3 909

Etat français

Corifrance

153

136

Terra Nova

CTR

2 608

1 331

Fairfax

MCR

1 694

1 504

Groupe Monceau

MMA

3 305

3 778

Mutuelles du Mans

SAFR

3 998

3 985

Partner Re

SCOR

13 814

15 447

Diversifié

Sorema

3 882

3 519

Groupama

TOTAL

41 839

42 699

 

Source : Association des réassureurs français - 12 mai 1998.

Solvabilité des réassureurs français 1991-1997

(sauf Mutuelles du Mans)


(en milliards de francs)

Source : Association des réassureurs français - 12 mai 1998.

Evolution des résultats techniques 1990-1997
(en milliards de francs)

Source : Association des réassureurs français - 12 mai 1998.

Composition du résultat annuel 1991-1997

(en % des primes nettes)

 

Produits financiers

Frais généraux

Résultat technique net

Résultat net

Primes nettes

Résultat net en % primes nettes

1991

4 697

1 514

- 2 274

+ 537

23 170

2,32

1992

5 008

1 577

- 2 617

+ 374

25 844

1,45

1993

5 530

1 691

- 2 049

+ 1 085

31 839

3,41

1994

5 212

1 800

-482

+ 1 527

37 649

4,06

1995

4 722

2 054

+ 341

+ 1 744

38 726

4,50

1996

5 848

2 203

+ 117

+ 2 399

36 097

6,65

1997

7 637

2 531

+ 549

+ 3 319

36 526

9,08

 
 
 
 
 
 
 

Source : Association des réassureurs français - 12 mai 1998

.