Le Parlement a validé la nomination de Jean Castex à la tête du groupe SNCF, ouvrant ainsi un nouveau chapitre pour l’opérateur ferroviaire national. Cette arrivée intervient à un moment décisif pour l’entreprise publique, entre ouverture à la concurrence imposée par le cadre européen, état préoccupant du réseau, forte hausse de la demande en mobilité ferroviaire et relance nécessaire du fret.
Actuel PDG de la RATP, Jean Castex succède à Jean‑Pierre Farandou, cheminot de carrière et prend les rênes d’un groupe en pleine transformation sociale et industrielle. La montée en puissance des filiales dans le cadre de la libéralisation du marché entraîne le transfert progressif de salariés, rendant plus que jamais cruciale la préservation de l’unité du groupe. "L’unité du groupe est essentielle, et son incarnation, c’est précisément le PDG", a affirmé Jean Castex lors de son audition.
Les échanges avec les sénateurs ont confirmé que la modernisation du réseau ferroviaire demeure la priorité absolue. Jean Castex a rappelé que le financement du réseau était "la mère des batailles", évoquant un sous‑investissement chronique. Le rapporteur Daniel Guéret a également alerté sur le manque de moyens pour garantir la pérennité des infrastructures et atteindre les objectifs de décarbonation des mobilités. La commission sera très attentive à la stratégie engagée à la suite de la conférence « Ambition France Transports ». Le futur PDG a par ailleurs insisté sur la nécessité de renforcer la résilience du réseau face au changement climatique, qui appelle de nouveaux investissements.
Autre défi de taille : répondre à l’engouement inédit des Français pour le train. Depuis la crise sanitaire, la demande explose, mais l’offre peine à suivre, tant du côté de la SNCF que de ses concurrents. Jean Castex a exprimé son inquiétude face à la diminution du parc de matériel roulant du groupe appelant à inverser la tendance afin de proposer une offre ferroviaire plus large et plus qualitative.
Le développement du fret ferroviaire constitue également une priorité. Le futur dirigeant a rappelé l’importance du plan Ulysse Fret, qui vise à doubler la part modale du rail dans le transport de marchandises : une condition indispensable à la décarbonation du secteur logistique.
"La SNCF est avant tout une entreprise des territoires et pour les territoires", a‑t‑il insisté. Cette ambition territoriale devra se traduire concrètement, tant pour les voyageurs que pour les opérateurs fret, en particulier dans les zones rurales et enclavées.
Enfin, pour accompagner la SNCF dans cette phase de transformation et relever les nombreux défis à venir, la commission appelle le Premier ministre à présenter sans tarder le projet de loi‑cadre issu des conclusions de la conférence Ambition France Transports, afin qu’il soit soumis sans délai à l’examen du Parlement.
- Résultats du scrutin :
Il a été procédé au dépouillement du scrutin simultanément au Sénat et à l’Assemblée nationale.
La commission des affaires économiques du Sénat s’est ainsi prononcée sur ce projet de nomination : 26 voix pour, 2 voix contre. (candidature validée par le Sénat à 76 % des votants)
La commission compétente de l’Assemblée nationale s’est quant à elle ainsi prononcée : 34 voix pour, 5 voix contre.
La candidature est donc validée puisqu’elle n’a pas réuni contre elle 3/5e des suffrages exprimés.
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