Jeudi 1er juin 2023 à 10 heures, Christine Lavarde et Vanina Paoli-Gagin, rapporteurs, ont présenté à la presse les conclusions de leur rapport sur l'exploitation des ressources spatiales.


Comprendre les enjeux

L’exploitation des ressources spatiales n’a, aujourd’hui, plus rien du scénario de science-fiction. Certes, la capture d’astéroïdes métalliques et l’agriculture martienne ne sont pas pour tout de suite, mais le retour sur la Lune, lui, est prévu pour 2030 – autrement dit pour demain. Or aucune présence durable n’est possible sans utiliser les ressources locales, principalement l’eau glacée des cratères et la poussière de surface, pour produire de l’oxygène pour l’équipage, du carburant pour le vol retour ou des matériaux pour la construction.

Les enjeux ne sont pas seulement technologiques, ils sont aussi géopolitiques et économiques. La course aux ressources spatiales est au cœur de la rivalité stratégique entre la Chine et les États-Unis, et pour les entreprises, elle ouvre de nouvelles opportunités dont se saisissent des industriels et des start-up bien au-delà du secteur spatial traditionnel.

Mieux encore : la France et l’Europe, qui peinent à exister dans cette nouvelle course à l’espace, pourraient bien disposer là d’une précieuse carte à jouer. C’est en tout cas ce que propose le rapport : faire des ressources spatiales un levier d’autonomie stratégique et de souveraineté économique – mais cela n’ira pas sans avoir levé au préalable un certain nombre de tabous.