SEANCE DU 4 AVRIL 2001


M. le président. « Art. 5 A. - Dans un délai de cinq ans à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport sera remis par le Gouvernement au Parlement sur l'évolution des dispositions défavorables à l'utilisation du bois comme matière première ou source d'énergie. »
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
Par amendement n° 121 rectifié bis , MM. Delong, Althapé, Braun, César, Cornu, Doublet, Gaillard, Murat, Neuwirth, Joyandet et Valade proposent de rédiger comme suit cet article :
« I. - La gestion dynamique des forêts et l'utilisation massive du bois dans la construction, l'ameublement et le chauffage bois-énergie contribuant efficacement à la lutte contre l'effet de serre, l'Etat et les collectivités locales encouragent toutes les initiatives concourant à l'accroissement de la production et de l'utilisation rationnelle du bois :
« - par la mise en oeuvre d'une politique du bois-énergie englobant tous les types d'installations de chauffage, en particulier celles dont la puissance est inférieure à 1 mégawatt et avec l'appui d'un tiers investisseur ;
« - par des incitations financières en faveur de la gestion durable des forêts et l'utilisation du bois, notamment dans les bâtiments bénéficiant de financements publics.
« II. - La perte de recettes résultant pour l'Etat des incitations financières en faveur de la gestion durable des forêts visées au I ci-dessus du code forestier est compensée, à due concurrence, par une augmentation du montant de la taxe fixée par l'article 266 nonies du code des douanes. »
Par amendement n° 226 rectifié bis , M. Poniatowski et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de rédiger ainsi l'article 5 A :
« La politique forestière promeut le développement du bois-énergie, notamment par la mise en place d'un tiers investisseur. »
Par amendement n° 203, MM. Le Cam, Lefebvre, Mme Terrade et les membres du groupe communiste républicain et citoyen proposent de rédiger comme suit l'article 5 A :
« Dans une délai de cinq ans à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remettra au Parlement un rapport formulant des propositions en vue de favoriser l'utilisation du bois comme matière première ou comme source d'énergie. »
La parole est à M. Gaillard, pour présenter l'amendement n° 121 rectifié bis .
M. Yann Gaillard. Cet amendement porte sur la gestion dynamique des forêts et l'utilisation massive des bois dans la construction. Il s'inscrit dans la politique que nous avons déjà définie en faveur du bois-énergie. Peut-être considérera-t-on que le sujet a déjà été traité puisque cette question figure en plusieurs endroits de ce texte.
C'est une affaire à laquelle sont évidemment très attachés et les communes forestières et, d'une manière plus générale, tous ceux qui s'intéressent aux problèmes de la forêt et de l'effet de serre.
M. le président. La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 226 rectifié bis .
M. Ladislas Poniatowski. Je dirai simplement que, si l'amendement n° 121 rectifié bis est adopté, je serai totalement satisfait.
M. le président. La parole est à M. Le Cam, pour défendre l'amendement n° 203.
M. Gérard Le Cam. Une gestion durable de la forêt appelle une plus grande valorisation de la filière bois.
Dans son rapport intitulé : « La forêt, une chance pour la France », Jean-Louis Bianco fixait un objectif de création de 100 000 emplois et faisait observer que notre pays consacre quatre à dix fois moins d'argent public à la forêt que nos partenaires européens en situation comparable.
Pour que cet objectif soit atteint, l'utilisation du bois comme matière première, voire comme source d'énergie, doit être privilégiée. Le renforcement du lien entre la forêt et l'activité économique de notre pays est la meilleure garantie d'une gestion durable de la forêt, tout en permettant la création d'emplois nouveaux.
C'est pourquoi notre amendement prévoit que, dans un délai de cinq ans à compter de la promulgation de la loi, le Gouvernement remettra un rapport formulant des propositions en vue de favoriser l'utilisation du bois comme matière première ou comme source d'énergie.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur ces trois amendements ?
M. Philippe François, rapporteur. La commission est favorable à l'amendement n° 121 rectifié bis, qui tend à jeter les bases d'une véritable politique du bois-énergie, sur la nécessité de laquelle la commission a insisté à plusieurs reprises.
Je rappelle par ailleurs à M. le ministre que, à la suite du vote d'un amendement au Sénat, la loi sur l'air que j'ai eu l'honneur de rapporter devant notre assemblée, prévoit l'utilisation d'un certain pourcentage de bois dans la construction à partir de 2000, mais qu'aucun décret n'a jamais été pris à ce sujet, ce qui est fort dommage.
La commission est défavorable à l'amendement n° 203, qui nous paraît beaucoup moins volontariste, ainsi qu'à l'amendement n° 226 rectifié bis , qui est satisfait par l'amendement n° 121 rectifié bis .
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Sagesse sur ces trois amendements.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 121 rectifié bis , accepté par la commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. L'article 5 A est donc ainsi rédigé, et les amendements n°s 226 rectifié bis et 203 n'ont plus d'objet.

Article 5 B