SEANCE DU 5 JUIN 2001


M. le président. Je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 30 est présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances.
L'amendement n° 129 est déposé par M. Jarlier, Mme Bardou, MM. Amoudry, Borotra, Faure, Hérisson, Lesbros, Marquès et Michel Mercier.
Tous deux tendent à insérer, après l'article 3, un article additionnel ainsi rédigé :
« Avant la dernière phrase de l'avant-dernier alinéa du I de l'article 50 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d'ordre économique et financier, il est inséré une phrase ainsi rédigée :
« Cette disposition ne s'applique pas aux nouvelles distributions de gaz combustibles hors réseau de transport. »
La parole est à M. le rapporteur général, pour défendre l'amendement n° 30.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Cet amendement concerne la question assez complexe de la desserte en gaz naturel des communes qui peuvent rencontrer à cet égard quelques problèmes, question qui a seulement été évoquée à l'Assemblée nationale. Il a semblé utile à la commission des finances du Sénat de la traiter dès maintenant en laissant à la commission mixte paritaire le soin d'améliorer la rédaction de la disposition. D'ailleurs, à l'Assemblée nationale, le Gouvernement avait reconnu la réalité du problème.
Mes chers collègues, dans le souci d'un bon partage des rôles, je crois préférable de laisser Pierre Jarlier, puisqu'il est par ailleurs rapporteur pour avis de la commission des lois, présenter cette disposition au fond.
M. le président. La parole est à M. Jarlier, pour défendre l'amendement n° 129.
M. Pierre Jarlier. Je remercie M. le rapporteur général de me donner l'occasion de défendre cet amendement auquel l'ensemble des communes rurales sont trèsattachées.
Compte tenu de l'ajournement de la discussion du projet de loi relatif à la modernisation du service public du gaz naturel et au développement des entreprises gazières, il apparaît opportun d'insérer dans le présent projet de loi un article additionnel complétant d'ores et déjà l'article 50 de la loi du 2 juillet 1998, relatif à l'agrément en qualité d'opérateur susceptible de se voir concéder la distribution de gaz dans les communes qui ne disposent pas d'un réseau public de gaz naturel et qui ne figurent pas dans le plan de desserte, ou dont les travaux de desserte prévus n'ont pas été engagés dans le délai de trois ans.
En effet, cet article 50 subordonne l'agrément au respect, notamment, de la condition prévue par le quatrième alinéa de l'article 8 de la loi de nationalisation du 8 avril 1946 : « au moins 30 % du capital détenus, directement ou indirectement, par l'Etat ou des établissements publics ».
Cette condition a eu pour effet qu'à ce jour, deux ans après la parution du décret d'application, seules deux régies déjà existantes ont pu obtenir cet agrément. Or il existe de nombreuses petites communes non desservies ni susceptibles de l'être dans le cadre du plan de desserte qui souhaiteraient concéder leur distribution de gaz dans le cadre de réseaux de gaz combustible non connectés. Elles ne peuvent l'envisager faute, à ce jour, d'opérateurs agréés en la matière auxquels s'adresser.
Pourtant, un nombre substantiel de partenaires potentiels existent, qui pourraient exploiter ces nouveaux réseaux indépendants de gaz combustible, dans le respect des conditions d'organisation, de compétence et de sécurité posées par le décret du 12 avril 1999 et l'arrêté du 13 juillet 2000, pourvu que soit levée, en ce qui les concerne, la règle relative à la part du capital détenue, directement ou indirectement, par l'Etat.
Tel est l'objet de l'amendement n° 129, qui a évidemment une vocation d'aménagement du territoire.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements identiques n°s 30 et 129 ?
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. M. Jarlier a évoqué l'article 50 d'une loi que j'ai moi-même présentée au Parlement, la loi du 2 juillet 1998. Cet article, quimaintient la règle des 30 % au moins de capitaux publics pour l'agrément de nouveaux distributeurs de gaz, doit en effet être réexaminé à la lumière du droit communautaire.
La question de l'évolution de cette règle ne fait cependant pas encore aujourd'hui l'objet d'un consensus complet. Sans doute faudra-t-il aller dans le sens que vous indiquez, messieurs, mais l'adoption des critères d'agrément des nouveaux opérateurs devra d'abord donner lieu à une réflexion approfondie et à une concertation. Nous souhaitons mener l'une et l'autre rapidement de manière qu'elles aboutissent le plus vite possible.
Parce que les choses ne sont pas mûres, j'exprime mon désaccord tout en...
M. Michel Mercier. Tout en étant d'accord !
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. ... tout en sachant que la fenêtre que vous ouvrez est une véritable perspective pour la nécessaire évolution de notre législation au regard des directives communautaires.
MM. Michel Mercier et Alain Joyandet. Alors, remettez-vous-en à la sagesse !
M. le président. Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 30 et 129.
M. Pierre Lefebvre. Je demande la parole contre les amendements.
M. le président. La parole est à M. Lefebvre.
M. Pierre Lefebvre. L'ajournement de la discussion du projet de loi relatif à la modernisation du service public du gaz naturel ne doit pas être l'occasion d'ajouter encore à l'hétérogénéité des questions traitées dans ce texte fourre-tout en introduisant des dispositions concernant la distribution du gaz non plus que l'occasion de tenter en catimini de satisfaire, par quelques concessions, la Commission européenne eu égard au retard volontairement pris en ce qui concerne la transposition de la directive « gaz ».
Il est évidemment regrettable que de nombreuses communes ne soient pas encore raccordées au réseau de gaz naturel.
M. Hilaire Flandre. Elles ne le seront jamais !
M. Pierre Lefebvre. Aujourd'hui, 7 500 communes parmi les plus grandes sont raccordées au réseau.
M. Michel Mercier. Parce que c'est rentable !
M. Pierre Lefebvre. Au cours des trois prochaines années, 1 600 communes supplémentaires devraient pouvoir bénéficier du gaz naturel.
Un savoir-faire, des compétences existent, qui ont permis à Gaz de France de faire preuve d'efficacité tout en remplissant des missions de service public. Gaz de France peut encore - et c'est aussi son souhait - renforcer son offre et sa présence sur le territoire français, participer en tant que grande entreprise publique à l'aménagement du territoire, rendre accessible à une majorité de la population une énergie a priori relativement peu coûteuse.
La programmation des investissements en infrastructures nécessite cependant une visibilité à long terme que l'arrivée de multiples opérateurs nouveaux risquerait de compromettre.
Dans les faits, et à la satisfaction de Bruxelles, l'érosion du monopole de Gaz de France est déjà entamée. GDF a perdu environ 5 % du marché des éligibles au profit, notamment, du britannique Centrica et de l'italien Snam.
Lorsque l'éligibilité sera universelle, qui contraindra les nouveaux opérateurs privés à respecter les missions de service public, parmi lesquelles l'aménagement du territoire ? Qui les contraindra à acheminer le gaz dans des zones où les clients éligibles font défaut ? Devrions-nous aussi, par la multiplication des opérateurs, renoncer au mécanisme de la péréquation tarifaire, invention pourtant si judicieuse, au service de l'intérêt collectif ? Qui les contraindra, à terme, à procéder aux investissements d'entretien, de renouvellement et de rénovation des installations de distribution du gaz ?
C'est à l'Etat ou aux collectivités locales qu'il revient d'assumer ce rôle de contrainte à l'égard des intérêts privés.
A défaut de nous référer au vécu des générations des années trente, retenons de l'expérience californienne l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire : il paraît que, là-bas, on ne serait plus sûr des bienfaits de la libéralisation à tout crin ! Peut-être préserverons-nous ainsi les générations futures de l'anarchie et d'éventuelles coupures de gaz.
Dans tous les cas, ce n'est certainement pas en favorisant, sans contrainte aucune à leur égard, la pénétration d'opérateurs privés, de grands groupes multiservices, que l'on répondra aux exigences de continuité, d'accessibilité et d'égalité ni que l'on assurera la promotion de services publics européens dignes de ce nom.
Pour toutes ces raisons, le groupe communiste républicain et citoyen votera contre cet amendement et vous appelle ; mes chers collègues à en faire autant. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Je répondrai d'un trait à M. Lefebvre, dont l'intervention était très intéressante, pour lui donner toutes garanties sur les objectifs du Gouvernement quant au maintien du service public et sur le respect par Gaz de France, certes, mais aussi par d'autres services publics, des valeurs qui sous-tendent cette grande réalisation issue de la Résistance et de la Libération.
Sous l'impulsion de l'actuel gouvernement, par des décisions que j'ai prises et que, naturellement, M. le Premier ministre a arbitrées en ce sens, nous avons multiplié par deux la desserte des communes, notamment des petites communes : celle-ci, lorsqu'elle est possible, est l'une des priorités de l'action de ce gouvernement.
Bien entendu, il faut la réaliser en préservant l'équilibre financier du service public et de la grande entreprise publique qu'est Gaz de France : on ne peut pas desservir tout, n'importe où, n'importe comment ; il faut respecter ce que l'on appelle un rapport B/I, c'est-à-dire le rapport entre le bénéfice attendu de l'opération et le montant de l'investissement, afin de ne pas déséquilibrer les comptes.
Il faut aussi, monsieur Lefebvre, donner à Gaz de France les moyens de disposer, dans le futur, de la capacité financière d'investir, d'être présente en amont, de devenir une grande société européenne de production, de transport et de distribution du gaz. C'est dire qu'il faut armer Gaz de France pour la concurrence !
Vous avez eu raison de signaler un certain nombre de concurrents de Gaz de France : outre une entreprise italienne, les Allemands, les Anglais et les Hollandais sont sur les rangs.
C'est dans cette compétition internationale, mesdames, messieurs les sénateurs, qu'il faut inscrire notre projet pour Gaz de France. Comme M. le Premier ministre l'a rappelé récemment à Stockholm, lors de la réunion des Premiers ministres et chefs d'Etat européens, nous devrons, tout en maintenant les objectifs et les valeurs du service public, donner à notre entreprise publique Gaz de France - la situation est comparable pour EDF - les moyens financiers d'investir et d'être présente sur toute la chaîne de son produit énergétique, le gaz en l'occurrence, afin de rester compétitive face aux entreprises européennes du même type.
Tel est l'objectif du Gouvernement. Soyez assuré, monsieur Lefebvre, qu'il ne se concevait pas une seconde sans le maintien des valeurs du service public.
M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. L'intervention de M. le secrétaire d'Etat et celle de M. Lefebvre me donnent le sentiment que nous sommes dans un vrai paradoxe. D'un côté, M. le secrétaire d'Etat affirme que l'on doit assurer la desserte gazière en tenant compte de critères économiques, notamment du fameux rapport B/I. On a d'ailleurs beaucoup de mal à atteindre ce dernier, faute de disposer des capacités suffisantes. De l'autre côté, notre collègue affirme qu'il faut assurer le service public sur l'ensemble du territoire, sans aucune restriction. Or, c'est tout le sens de l'amendement !
En effet, nous proposons, lorsque la desserte gazière n'est pas envisageable, de donner aux communes rurales concernées la possibilité de recourir à un autre mode d'approvisionnement, afin qu'elles bénéficient, au même titre que les zones plus urbanisées des sources d'énergie auxquelles elles peuvent prétendre. C'est l'égalité des chances sur tout le territoire national !
M. Philippe Marini, rapporteur général. Très bien !
M. Alain Joyandet. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Joyandet.
M. Alain Joyandet. Sur cette très importante question, j'avais cru comprendre que M. le secrétaire d'Etat voulait passer par la fenêtre et, finalement, par sa dernière intervention, il s'est empressé de fermer la porte : je n'ai pas très bien compris qu'il nous fournisse deux explications aussi contradictoires en si peu de temps !
Un élément dans ses propos me rend inquiet pour nos départements ruraux et pour nos communes rurales, c'est son souci que les investissements ne déséquilibrent pas l'exploitation de la grande société publique. A quoi servent les sociétés publiques, monsieur le secrétaire d'Etat, si, en définitive, elles se comportent comme des sociétés privées ? Si, pour faire arriver dans nos départements et dans nos communes le gaz, le rail, la route, les technologies de l'information et de la communication, il faut s'assurer au préalable de la rentabilité de l'opération, comment notre pays pourra-t-il faire face au mal du siècle, à savoir la concentration de la population dans des zones urbaines pendant que les départements ruraux sont en voie de désertification ?
Le gouvernement socialiste revendique son attachement au service public. Or, service public, cela signifie égalité des chances, égalité dans l'aménagement du territoire, missions régaliennes de l'Etat. Comment un gouvernement comme le vôtre, qui affirme défendre d'abord le service public, peut-il expliquer aux collectivités locales qu'elles n'ont pas le droit d'avoir le gaz, les technologies de l'information, le rail, la route... ? Tout cela doit être distribué sur l'ensemble du territoire comme, voilà quelques dizaines d'années, on a distribué l'eau et l'électricité. Imaginez que l'on ait expliqué à certaines communes qu'on ne pouvait pas leur fournir l'électricité parce qu'il n'y avait pas assez de consommateurs et que ce n'était pas suffisamment rentable !
Les amendements n°s 30 et 129 vont bien dans le sens de l'aménagement du territoire et de l'égalité des chances en matière de développement économique. L'explication que vous nous avez donnée, monsieur le secrétaire d'Etat, nous conduit non pas à les retirer, mais, bien au contraire, à renforcer le soutien que nous leur apportons. (Applaudissements sur les travées du RPR et de l'Union centriste.)
M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. Sans allonger le débat, je voudrais, à la suite de notre collègue, souligner auprès de M. le secrétaire d'Etat, qui semblait très ouvert au début de cette discussion et rappelait qu'une réflexion était en cours, que, si un sujet est urgent, c'est bien celui-là !
Je voudrais savoir, monsieur le secrétaire d'Etat, dans quel délai vous pourriez nous apporter une réponse sur ce point important.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Je voudrais joindre ma voix à celle de mon collègue M. Jarlier et interroger le secrétaire d'Etat de manière d'autant plus pressante - qu'il veuille bien m'en excuser - que j'ai sous les yeux le compte rendu des débats de l'Assemblée nationale du 2 mai dernier.
Sans rappeler in extenso les termes de la discussion, je citerai les propos de Nicole Bricq, député socialiste et rapporteur du projet de loi :
« La question soulevée par Michel Bouvard », l'auteur de l'amendement en discussion, « est importante et a donné lieu à un débat en commission. La loi de 1998 autorisant la desserte gazière empêche de fait certaines communes d'être desservies par Gaz de France pour des raisons de rentabilité. C'est notamment le cas des communes de montagne.
« Toutefois, la commission a estimé que la question était complexe et a eu peur, après avoir abondamment discuté de problèmes annexes, que la solution proposée n'ouvre en fait une boîte de Pandore. Elle a donc jugé préférable de mener une concertation plus approfondie. »
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a ensuite pris la parole :
« Le Gouvernement est tout à fait sensible à la question soulevée par M. Bouvard. Certaines régions, et notamment celles de montagnes, ont des besoins spécifiques. Nous souhaitons toutefois harmoniser l'ensemble des réseaux de distribution de gaz. Nous y réfléchissons. Je souhaiterais donc que M. Bouvard puisse retirer cet amendement. »
Puis notre collègue Augustin Bonrepaux, président, il n'y a pas si longtemps, de la commission des finances de l'Assemblée nationale et élu de l'Ariège, est intervenu :
« Je prends la parole pour demander à Mme la rapporteure » - c'est ainsi que l'on dit à l'Assemblée nationale - « et à M. le ministre de réfléchir à la situation des communes de montagne. Le plan national de desserte gazière fait apparaître une très faible couverture. Elle est pratiquement inexistante dans les communes de montagne.
« C'est vrai ! », a alors déclaré M. Didier Migaud, rapporteur général.
M. Augustin Bonrepaux a poursuivi ainsi : « Madame la rapporteure, vous avez bien voulu reconnaître qu'il y avait là un problème urgent. S'il y a un problème urgent, je ne vois pas pourquoi on attendrait pour le résoudre. »
M. Migaud insiste un peu plus loin : « On le fera d'ici à la fin de la navette ! »
M. Bonrepaux rappelle que « l'Assemblée nationale avait voté un dispositif permettant à un opérateur autre que GDF de réaliser une desserte de gaz canalisé à condition qu'il y ait 30 % de capitaux publics à son tour de table. Or, monsieur le ministre, le Gouvernement a supprimé ce dispositif dans le décret d'application du 12 avril 1999. Cela doit donc nous permettre d'aller plus loin et d'adopter ce soir l'amendement proposé par M. Michel Bouvard ».
La discussion s'est conclue, monsieur le secrétaire d'Etat, par un engagement de M. Laurent Fabius :
« Pour être sérieux, monsieur Bonrepaux, il y a effectivement un problème et nous sommes prêts à l'examiner à la faveur de la navette parlementaire. [...] Il faut avoir une approche d'ensemble. »
Monsieur le secrétaire d'Etat, je suis extrêmement déçu. Je m'attendais à ce que nous progressions dans la résolution de ce problème. Or, on se contente de bonnes paroles aux élus de montagne - par exemple à M. Bonrepaux, député de l'Ariège - ou au groupe communiste républicain et citoyen, auquel on explique que rien ne sera changé - sous-entendu : d'ici à l'élection présidentielle -, que l'on ne fera pas de vagues. On ne touchera à aucun symbole, on ne se créera aucune difficulté, on se bornera à examiner des mesures urgentes du type MURCEF, etc.
Mais ce qui est vraiment important, ce qu'il est nécessaire de faire, la réflexion sur les réformes, vous pouvez en être assurés, mes chers collègues, tout cela est laissé de côté ! Monsieur le secrétaire d'Etat, est-ce vraiment sérieux ?
Ce problème se pose avec insistance depuis des années, et nul ne trouve de solution, ne serait-ce qu'empirique : ni GDF ni la législation actuelle ne permettent à ces communes de régler la question. Nous proposons des modalités pragmatiques qui n'ont absolument rien de révolutionnaire, et il n'est pas possible d'avancer !
Monsieur le secrétaire d'Etat, cette question, si minime au regard de la législation nationale, mais particulièrement importante pour certaines collectivités, pour certains départements, illustre très bien, à mes yeux, l'immobilisme dans lequel se trouve plongé le Gouvernement du fait des contradictions internes très fortes de la majorité qui le soutient momentanément. (Applaudissements sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Pour garder une note d'humour, je vous répondrai, monsieur le rapporteur général, que, selon M. Migaud, votre homologue à l'Assemblée nationale, la décision sera mûre à la fin de la navette ; mais il n'a pas précisé entre qui et qui a lieu celle-ci ! (Exclamations sur les travées de l'Union centriste.)
A la fin de la navette, en effet, une décision sera prise qui ira dans le bon sens, c'est-à-dire dans le sens de la réponse que j'ai faite à M. Lefebvre, celui du maintien du service public.
Cependant, toutes les évolutions nécessaires seront prises en compte avec courage et détermination, monsieur le rapporteur général. Ce n'est pas l'approche des échéances de l'an prochain qui nous fera changer de cap.
Oui, nous restons profondément favorables à la réforme, et le Gouvernement modifie en profondeur, comme ce texte le démontre, le champ juridique français pour moderniser notre pays, soyez-en certains !
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les deux amendements identiques n°s 30 et 129, repoussés par le Gouvernement.

(Ces amendements sont adoptés.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 3.

Article 3 bis