État civil :
Né le 13 novembre 1775
Décédé le 29 juillet 1852
Profession :
Maréchal de France
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 26 janvier 1852
Fin de mandat le 29 juillet 1852

Chambre des Pairs des Cent-jours du 2 juin 1815 au 22 juin 1815
Chambre des Pairs du 19 novembre 1831 au 24 février 1848

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

EXELMANS (HENRY1-JOSEPH-ISIDORE, COMTE), pair des Cent-Jours, pair de France, sénateur du Second Empire, né à Bar-le-Duc (Meuse) le 13 novembre 1775, mort à Saint- Cloud (Seine-et-Oise) le 10 juillet 18522, entra au service comme volontaire dans le 3e bataillon de la Meuse le 6 septembre 1791, et fit ses premières armes sur le Rhin, sous les ordres d'Oudinot, alors chef de bataillon. Sergent de canonniers en 1792, sous-lieutenant en l'an V, lieutenant en l'au VI, il servit successivement à la suite des 34e et 43e demi-brigades, et fut nommé, le 1er brumaire an VII, aide-de-camp du général Eblé, qu'il accompagna en Italie et dans le royaume de Naples. Exelmans se distingua par sa bravoure au passage de l'Adda, à Castelnuovo, à Gera, à l'affaire de Crémone, où il fit seul dix prisonniers du régiment de Bussi, et tua le lieutenant-colonel de Curtius au milieu de ses soldats. Capitaine provisoire au 16e régiment de dragons le 24 germinal an VII, il eut une part considérable à la prise de Naples, passa, le 3 thermidor an VII, en qualité d'aide-de-camp auprès du général Broussier, obtint la confirmation de son grade de capitaine et devint aide-de-camp de Murat. Chef d'escadron le 10 vendémiaire au XII, et membre de la Légion d'honneur, il fit avec son général les trois campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne, à l'avant-garde de la grande armée. A la suite du combat de Wertingen (16 vendémiaire an XIV), où il eut deux chevaux tués sous lui, il présenta à Napoléon les nombreux drapeaux enlevés à l'ennemi, fut fait officier de la Légion d'honneur, le 27 vendémiaire, et promu, le 6 nivôse, après Austerlitz, colonel du 1er régiment de chasseurs à cheval. C'est à la tête de ce régiment qu'il combattit en Prusse, et qu'il se trouva aux combats de Posen et de Golymin. Employé en 1807, pendant la campagne de Pologne, sous les ordres du général Marulaz, il fut nommé, le 14 mars de la même année, général de brigade, se trouva à Friedland, passa en Espagne (1808), et, prisonnier de guerre après la capitulation de Baylen, obtint sa mise en liberté et se rendit à la cour du roi Murat, qui lui conféra la charge de grand-maréchal du palais. Toutefois, malgré les offres brillantes du roi de Naples, il revint en France, fut nommé (1811) major à la suite des chasseurs à cheval de la garde impériale, et, après avoir reçu (13 mars 1812) le titre de baron de l'empire, entra aux grenadiers le 9 juillet de la même année, Le 6 septembre, veille de la bataille de la Moskowa, Exelmans fut promu général de division. Il se fit remarquer par son énergie dans tous les combats livrés pendant la retraite de Russie, fut blessé à Wilna et, à peine rétabli, reçut (1813) l'ordre de rejoindre la grande armée à la tête de la 4e division de cavalerie légère du 2e corps. Grand officier de la Légion d'honneur, il alla en Hollande avec le maréchal Mac-Donald, suivit la retraite du duc de Tarente en Champagne, concourut à la défense de Chalons et de Vitry, qu'il fut contraint d'évacuer dans les premiers jours de février 1814, combattit courageusement à Craone, contribua à la prise de Reims, et montra les plus brillantes qualités à Néry, à Plancy, à Arcis-sur-Aube. La première Restauration maintint le général Exelmans dans son grade, lui conféra le titre de comte et le nomma chevalier de Saint-Louis. Mais, peu de temps après, une lettre qu'il écrivait au roi Murat ayant été saisie par la police, il lui fut enjoint de quitter Paris dans les vingt-quatre heures et de se retirer à Bar-sur-Ornain. Il refusa d'obéir. Un ordre d'arrestation fut alors lancé contre lui, et il fut traduit devant un des conseils de guerre de la seizième division militaire comme accusé d'avoir entretenu des correspondances avec l'ennemi (Murat n'était pas encore reconnu roi par les puissances), d'espionnage, d'offenses envers la personne du roi, etc. Le général se constitua prisonnier dans la citadelle de Lille le 14 janvier 1815, et bientôt, un jugement du tribunal militaire, présidé par le général Drouet d'Erlon, prononça, le 23 janvier, son acquittement à l'unanimité. Le 19 mars, à la nouvelle du retour de Napoléon, Exelmans se rendit à Saint-Denis auprès des officiers en demi-solde qu'on y avait assemblés pour former le noyau du corps d'armée du duc de Berri, les rallia à la cause de l'empereur et s'empara de l'artillerie et des caissons qu'il ramena dans Paris à la tête d'un détachement de cuirassiers. Le lendemain, Napoléon le chargea de poursuivre, avec quelques escadrons, les princes français qui gagnaient la frontière du nord par Beauvais : Exelmans se contenta d'ailleurs de hâter leur marche, en menaçant leur

arrière-garde. Créé pair de France par décret impérial du 2 juin, il se trouva, comme commandant d'une division de cavalerie, à l'affaire de Fleurus; le 16, il prit part au combat de Ligny, fut entraîné dans la fausse marche de Grouchy, puis, à la suite de la retraite de l'armée sous les murs de Paris, vint prendre position à Versailles avec la cavalerie de l'aile gauche, et battit les Prussiens à Roquencourt (juillet). « Ce fut, dit une biographie, la dernière victoire de la France et le dernier coup de sabre du général. » La capitulation de Paris l'obligea à se retirer sur la Loire il se rendit à Clermont jusqu'au licenciement. Compris dans la 2e catégorie de l'ordonnance du 24 juillet 1815, il reçut bientôt des Bourbons l'ordre de quitter la France, et se fixa d'abord à Bruxelles, puis à Liège, et dans le grand-duché de Nassau. L'amnistie de 1823 lui permit de rentrer en France, où il vécut éloigné des affaires jusqu'en 1830. Grand-croix de la Légion d'honneur le 21 août, il fut rappelé à la pairie par Louis-Philippe, le 19 novembre 1831. Il soutint le gouvernement à la Chambre haute, et se mêla plusieurs fois aux discussions qui intéressaient l'armée. Lors du procès du National que détendait Armand Carrel, il manifesta, au sein même de la Cour des pairs, ses sentiments sur la condamnation du maréchal Ney, en s'écriant : « Je suis de l'avis de M. Carrel; c'est un abominable assassinat! » Après la révolution de février, le gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte résolut de s'attacher le général Exelmans : il le fit, le 15 août 1849, grand-chancelier de la Légion d'honneur, et lui conféra, par décret du 10 mars 1851, le bâton de maréchal de France. Cette dignité donnait à Exelmans le droit de séance au Sénat; il y entra donc, le 26 janvier 1852, mais il y siégea peu de temps, et mourut quelques mois après. On lit à son sujet, dans les Profils critiques et biographiques des sénateurs, conseillers d'Etat et députés (1852) : « M. le général Exelmans a été en même temps un bon et un malheureux soldat. Dans sa longue carrière militaire, il n'a reçu qu'une blessure à la cuisse; mais, pris par les Espagnols, il resta deux ans prisonnier de l'Angleterre. A la première Restauration il fut poursuivi pour une lettre adressée au roi de Naples, mais il fut acquitté. A la seconde Restauration, il fut forcé de quitter sa patrie, et n'y rentra qu'en 1823. Des malheurs privés vinrent s'ajouter à ses malheurs politiques : un de ses fils, receveur particulier des finances, mourut d'une mort violente, et la douleur du général fut aussi longue que profonde. Les états de services de M. d'Exelmans sont des plus brillants; sa fidélité à l'empereur malheureux a poétisé sa gloire. »

1 Archives du Sénat, CP 459, registre d'état civil des sénateurs (1852-1856) : Rémy.

2 Ibid., décédé le 22 juillet 1852 à Sèvres.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Rémy-Joseph-Isidore EXELMANS

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