État civil :
Né le 6 juin 1876
Décédé le 1er juin 1968
Profession :
Officier
Département :
Doubs
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 22 novembre 1936
Elu le 10 janvier 1939
Fin de mandat le 21 octobre 1945 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

FABRY (JEAN), né le 6 juin 1876 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron).

Député de la Seine de 1919 à 1936.

Sénateur du Doubs de 1936 à 1945.

Ministre des Colonies du 29 mars au 14 juin 1924.

Ministre de la Défense nationale et de la Guerre du 30 janvier au 4 février 1934 et du 7 juin 1935 au 24 janvier 1936.

Jean Fabry fit d'abord ses études au collège de Villefranche-de-Rouergue, sa ville natale, puis au lycée d'Agen ; entré à Saint-Cyr avec le numéro 2 en 1895, et à l'École de guerre en 1904, breveté en 1906, la guerre le trouve capitaine au Conseil supérieur de la guerre (état-major de la première armée commandée alors par le général Dubail). Mais bientôt il demande un commandement de troupes et obtient, en octobre 1914, celui du 23e bataillon de chasseurs alpins, unité d'élite qu'il conduisit aux combats de la Woëvre, d'Ypres, de l'Yser, de Carency en Artois, des Vosges, et enfin du Reichaken-Kopf, où il est grièvement blessé (mars 1915). Il faut l'amputer de la jambe gauche et il garde la jambe droite complètement ankylosée. La croix de la Légion d'honneur lui est décernée sur son lit d'hôpital.

En 1916, il refuse sa mise à la retraite, reprend du service, commande le 3e bureau du Gouvernement militaire de Paris, puis est chargé d'instituer à Senlis l'École d'officiers d'État-major. Il est nommé lieutenant-colonel. En 1917, il est choisi par le maréchal Joffre comme chef de son cabinet et l'accompagne dans le voyage que le maréchal et Viviani effectuent en avril aux États-Unis pour mettre au point les modalités pratiques de l'entrée en guerre de ceux-ci.

Au retour, sa santé le contraint à accepter sa mise à la réforme. Il est réformé avec 95 % d'invalidité et promu officier de la Légion d'honneur.

En 1918, il se fait journaliste, dirige le journal Oui qui devient l'Avenir, où il écrit sous le pseudonyme de « Bouchavesnes ». Il passe ensuite à l'Intransigeant où il occupe les fonctions de rédacteur en chef de février 1919 à décembre 1936, puis celles de directeur, de décembre 1936 à octobre 1938.

Aux élections du 16 novembre 1919, d'où devait sortir la « Chambre bleu horizon », il est élu député de la première circonscription de Paris sur la liste du bloc national républicain qui obtient 86.334 voix sur 191.830 votants. Inscrit au groupe d'action républicaine et sociale, il devient membre de la Commission de l'armée.

A ce titre, il participe à de nombreux débats concernant la réorganisation générale et de détail de l'armée. Cette réorganisation devait se faire, selon lui, dans le sens de la « réduction au minimum possible de la durée du service militaire » afin de la doter du matériel de plus en plus coûteux exigé par les conditions modernes.

Peu à peu, cependant, il apparaît que l'Allemagne n'est pas disposée à respecter les clauses du traité de Versailles concernant son désarmement. Jean Fabry exprime son adhésion à la politique de Poincaré tendant à exiger le respect intégral du traité.

Il est appelé à remplacer Viviani comme représentant de la France à la Commission des armements de la Société des Nations de 1922 à 1924 et à participer, sous la direction de Léon Bourgeois, aux travaux qui devaient aboutir au projet de « traité d'assistance mutuelle » précurseur du « protocole de Genève ».

Le 29 mars 1924, Poincaré remanie son cabinet et confie le portefeuille des colonies à Jean Fabry. Mais toute l'activité du Cabinet est employée dans l'ardente campagne électorale qui précède les élections du 11 mai 1924 où Jean Fabry, élu en tête de la liste d'union républicaine et de concorde nationale, retrouve son siège avec 71.541 voix sur 196.886 votants.

De retour à son banc de député (il s'est inscrit au groupe de la gauche démocratique), il devient membre de la commission de l'armée et membre aussi du Haut-conseil colonial.

Aux élections générales du 22 avril 1928 marquées par le retour au scrutin d'arrondissement, Jean Fabry est élu député du Xe arrondissement de Paris, au premier tour de scrutin, avec 7.285 voix sur 13.278 votants. Il est élu président de la commission de l'armée, nommé de nouveau vice-président de la commission d'études du Conseil supérieur de la défense nationale. Il se fait l'avocat de la « ligne Maginot » (1929) dont l'établissement s'accorde parfaitement avec ses vues sur l'armée, essentiellement défensive.

En janvier 1932, il est nommé membre de la délégation française à la conférence pour la réduction et la limitation des armements qui s'ouvre à Genève dans l'optimisme mais qui devait, peu à peu, s'acheminer vers l'échec.

C'est fort de cette expérience qu'après les élections du 8 mai 1932 Jean Fabry, qui n'a retrouvé son siège qu'au deuxième tour de scrutin par 6.744 voix sur 13.012 votants, contre 6.035 à M. Dufrenne, ne cesse d'intervenir pour montrer les périls de l'heure. C'est dans cet esprit aussi qu'il s'oppose au pacte à Quatre conclu à Rome en juin 1933 entre l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre et la France, en tant qu'il constitue une novation apportée au traité de Versailles et qu'il y a contradiction entre « réduction des armements » et « révision des traités ». Au reste, entre temps, Hitler avait pris le pouvoir en Allemagne.

Le 30 janvier 1934, Jean Fabry accepte le portefeuille de la Défense nationale dans le cabinet formé par Daladier, en plein milieu de l'agitation due au scandale Stavisky. Mais le ministre de l'Intérieur, Eugène Frot, ayant décidé le déplacement du préfet de police Chiappe, accusé de liaisons trop intimes avec les ligues, Jean Fabry et le ministre des Finances, François Piétri, donnent leur démission (4 février 1934), estimant que cette mesure a été prise sans motifs sérieux.

Ayant retrouvé ses fonctions de président de la commission de l'armée, il ne cesse d'alerter le Parlement et l'opinion sur « l'ascension vertigineuse des armements de l'Allemagne ». Aussi, intervient-il dans le débat crucial du 15 mars 1935 pour réclamer, presque dans les mêmes termes que Paul Reynaud, la création d'un corps spécialisé capable de riposter d'une manière immédiate à toute attaque.

Nommé peu après ministre de la Guerre dans le cabinet Laval du 7 juin 1935, il s'attache à réaliser ses conceptions, notamment par la création d'un fonds d'armement commun aux différentes armes. Mais le cabinet démissionne le 22 janvier 1936 et, quelques mois plus tard, il perd son siège à la Chambre. En effet, aux élections générales du 3 mai 1936, il était battu de peu par le radical-socialiste Bossoutrot (6.522 voix contre 6.534, sur 13.307 votants au deuxième tour de scrutin). Mais le 22 novembre suivant, au cours d'une élection partielle provoquée par le décès du sénateur du Doubs, Japy, il entrait à la Haute Assemblée, dès le premier tour de scrutin, par 593 voix sur 930 votants. Il devait retrouver son siège dans les mêmes conditions au renouvellement du 23 octobre 1938, par 618 voix sur 932 votants.

Inscrit au groupe de l'union républicaine et membre, comme de juste, de la commission de l'armée, il devait à plusieurs reprises exposer les idées qui lui étaient chères. Devant la faillite achevée de toute autre politique, il insiste sur la nécessité primordiale de renforcer la défense nationale. C'est dans ce dessein qu'il s'oppose à la politique du gouvernement de Front populaire, qu'il estime éminemment dangereuse et que, comme rapporteur de la commission de l'armée, il fait voter à l'unanimité par le Sénat, en juin 1938, le projet de loi d'organisation générale de la Nation en temps de guerre et, en mars 1939, le projet de loi maintenant à deux ans la durée du service militaire. En décembre 1939, il se prononce en faveur de l'octroi au gouvernement des pleins pouvoirs, valables pour la durée des hostilités. Au Congrès de Vichy, du 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs constituants au gouvernement du maréchal Pétain. Il abandonne dès lors toute activité politique.

Il a publié en 1931 : Joffre et son destin et, outre ses articles quotidiens, de nombreuses préfaces à des livres consacrés à la guerre, notamment à la traduction de La Guerre de Lüdendorff.

Il a été promu, en 1939, grand officier de la Légion d'honneur, en qualité de grand mutilé de guerre à 100 %. Il est titulaire des Croix de guerre française, belge, italienne et de nombreux ordres étrangers.

Décédé le 1er juin 1968

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

FABRY (Jean)

Né le 6 juin 1876 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

Décédé le 1er juin 1968 à Montreuil (Seine-Saint-Denis)

Député de la Seine de 1919 à 1936

Sénateur du Doubs de 1936 à 1945

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1646 à 1648)

Après son vote positif du 10 juillet 1940, Jean Fabry abandonne toute vie publique.

Il disparaît en 1968 à Montreuil, à l'âge de 92 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean FABRY

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