État civil :
Né le 25 novembre 1827
Décédé le 8 avril 1922
Profession :
Avocat
Département :
Eure-et-Loir
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 janvier 1876
Elu le 25 janvier 1885
Elu le 7 janvier 1894
Elu le 4 janvier 1903
Fin de mandat le 6 janvier 1912 ( Non réélu )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

LABICHE (EMILE-CHARLES-DIDIER), membre du Sénat, né à Béville-le-Comte (Eure-et-Loir) le 25 novembre 1827, étudia le droit à Paris où il se fit recevoir licencié, puis docteur (1852), et s'inscrivit au barreau. Riche propriétaire dans le département d'Eure-et-Loir, il y fit de l'opposition à l'Empire, fut élu conseiller général du canton d'Auneau, et posa, le 4 juin 1863, sa candidature indépendante au Corps législatif dans la 1re circonscription d'Eure-et-Loir. Il y obtint 6,780 voix contre 21,230 à l'élu officiel, M, Reille, 3,673 à M. Emile Lelong, 957 à M. Gatineau, 627 à M. Victor Bonnet et 279 à M. Joseph. M. Labiche engagea de nouveau la lutte aux élections du 24 mai 1869, qui lui donnèrent 12,690 voix contre 20,441 au député sortant, M. Reille, et 3,265 à M. Gatineau. Après la révolution du 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense le nomma préfet d'Eure-et-Loir. Il se démit de ce poste pour se présenter aux élections de l'Assemblée nationale, le 8 février 1871 ; mais il échoua encore, avec 21,797 voix (54,301 votants). Après la formation du premier ministère constitué par Thiers, Ernest Picard appela M. Labiche aux fonctions de secrétaire général du ministère de l'Intérieur, qu'il conserva jusqu'à la démission de ce ministre. Lors de l'élection des conseillers d'Etat par l'Assemblée (1872), M. Labiche fut porté sur la liste des candidats patronnés par la gauche ; il n'obtint pas la majorité. Il avait été réélu, le 8 octobre 1871, membre du conseil général d'Eure-et-Loir, s'y était déclaré favorable à l'établissement définitif de la République, et avait été choisi par ses collègues comme président. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, les électeurs républicains d'Eure-et-Loir adoptèrent sa candidature, et M. Labiche fut élu sénateur de ce département par 309 voix (487 votants). Il siégea dans le groupe de la gauche républicaine dont il ne tarda pas à devenir un des membres les plus actifs. Il fut auteur, puis rapporteur du projet de loi du nouveau code rural, membre de la commission des voies ferrées établies sur les voies publiques, etc., et prit la parole dans les discussions financières et agricoles, ainsi que sur plusieurs questions politiques. Il vota contre la dissolution de la Chambre des députés (juin 1877), pour le ministère Dufaure, pour l'article 7, pour les lois Ferry sur l'enseignement. En 1881, il fit adopter comme rapporteur, par la Chambre haute, la loi sur les réunions publiques, modifiée dans un sens plus libéral : le représentant de l'autorité n'avait plus le droit de donner des avertissements au bureau, et son rôle devait se borner à constater les délits pour les déférer aux tribunaux. La dissolution de la réunion ne pouvait être prononcée par l'autorité qu'en cas de désordre matériel. Enfin, les délais entre la déclaration et la réunion étaient réduits à vingt-quatre heures et deux heures, suivant que la réunion était ordinaire ou électorale. En 1882, il se prononça en faveur du projet déposé par le ministre de l'Intérieur et qui abrogeait les dispositions législatives prescrivant, dans les communes ayant moins de 100,000 francs de revenu, l'adjonction des plus imposés au conseil municipal pour le vote des emprunts et de certaines contributions extraordinaires. En 1883, M. E. Labiche intervint, toujours comme rapporteur, dans le débat sur la « liberté des funérailles », et il eut à défendre la loi nouvelle contre les vives attaques de MM. Baragnon, Buffet, Jouin, Clément, Lucien Brun. Il s'attacha à prouver que le projet assurait, dans les meilleures conditions, le respect absolu de la volonté du défunt. M. Labiche se mêla encore activement aux controverses soulevées par la question du divorce. Réélu sénateur d'Eure-et-Loir, le 25 janvier 1885, par 501 voix (720 votants), il suivit la même ligne politique que précédemment, vota cependant (juin 1886) contre l'expulsion des princes, fut rapporteur (fin 1887) du projet d'organisation du crédit agricole, et, lorsqu'en décembre suivant le Sénat rétablit la subvention de l'Opéra, rognée capricieusement par la Chambre des députés, fit remarquer au chef du cabinet, M. Floquet, que l'existence du Sénat avait son utilité, même pour un cabinet radical qui ne cherchait qu'à réduire ses attributions financières. En dernier lieu, M. E. Labiche s'est prononcé : pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

LABICHE (EMILE, CHARLES, DIDIER), né le 25 novembre 1827 à Béville-leComte (Eure-et-Loir), mort le 8 avril 1922 à Paris (6e).

Sénateur de l'Eure-et-Loir de 1876 à 1912.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 475-476.)

La carrière parlementaire d'Emile Labiche qui durera 36 ans sera consacrée principalement aux affaires agricoles, aux finances et aux travaux publics. Cependant, le sénateur républicain d'Eure-et-Loir s'intéresse également à l'organisation et à la gestion communales. C'est ainsi qu'en 1889, il intervient comme rapporteur dans la discussion du projet de loi relatif aux syndicats de communes.

Emile Labiche sera réélu le 7 janvier 1894, au premier tour, par 652 voix sur 733 votants. A cette occasion, il avait rappelé sa profession de foi publiée en 1863, alors qu'il était, sous l'Empire, candidat de l'opposition libérale : « Le problème à résoudre pour notre siècle, c'est de concilier la démocratie et la liberté. Trop souvent, les démocrates ont méconnu les droits de la liberté et les libéraux ont nié la légitimité de la démocratie ».

Le nom d'Emile Labiche reste attaché à la réforme du code rural, à l'organisation du crédit agricole et populaire, à la réforme de l'impôt sur les prestations, aux sociétés coopératives de production, de crédit et de consommation, au contrat de participation aux bénéfices.

A partir de 1894, Emile Labiche sera constamment réélu à la commission des chemins de fer, dont il assumera la vice-présidence ou la présidence. A ce titre, il présentera de nombreux rapports et fera de multiples interventions sur les projets tendant à rendre d'utilité publique diverses lignes de chemins de fer en faveur d'un assainissement de la gestion des compagnies privées. C'est ainsi qu'il fera voter par le Sénat, en juin 1908, le rachat du réseau de l'Ouest.

Autre centre d'intérêt pour Emile Labiche : les affaires financières et fiscales. Président de la commission des colonies, il se montrera favorable, pour des raisons d'économie, à la création d'un ministère des Colonies, votée par le Sénat le 24 avril 1894. En ce qui concerne la modification du régime fiscal des successions, donations et ventes d'immeubles, il est fermement attaché au principe de la proportionnalité des droits alors que le ministère des Finances et le gouvernement sont favorables au système de la progressivité de l'impôt. Battus en séance publique, Emile Labiche et la majorité des membres de la commission qu'il préside démissionnent le 8 janvier 1898. La commission, de nouveau constituée, est toujours présidée par Emile Labiche. Finalement, le Sénat cédera aux instances du gouvernement Waldeck-Rousseau et du ministre des Finances Caillaux. Par le biais de la réforme des successions, le principe de l'impôt progressif est entré dans la fiscalité.

Il faut citer également de nombreux rapports sur l'organisation du crédit agricole et populaire, l'alcoolisation des vins, le taux d'intérêt légal de l'argent ; des interventions sur l'électorat des femmes dans les tribunaux de commerce, les ventes et échanges d'animaux domestiques, le recouvrement des frais de notaire, l'exercice de la pharmacie, la résiliation des contrats d'assurance, le repos hebdomadaire, l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables.

En 1900, Emile Labiche vote contre l'amnistie et en 1905 contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Dans le grave conflit qui avait opposé en 1896 le Sénat au cabinet Léon Bourgeois sur la responsabilité ministérielle, il avait joué la carte de la paix constitutionnelle, désirant éviter une opposition irréductible entre les deux Assemblées. Tel fut le sens de l'ordre du jour qu'il déposa avec deux de ses collègues et qui fut adopté.

Au renouvellement de 1912, il ne fut pas réélu. Il n'obtint que 331 voix au second tour sur 723 votants.

Membre du Conseil général d'Eure-et-Loir depuis 1864, président en 1871, et constamment réélu à ce poste depuis cette date, Emile Labiche fut, de son vivant, le plus ancien président des Conseils généraux de France. Il avait été président du groupe parlementaire français aux Congrès de la paix de Rome en 1891 et de Berne en 1892. Il était membre du Conseil supérieur de l'Assistance publique, membre du Conseil supérieur de l'Agriculture, président de la commission administrative de l'Institution des jeunes aveugles, membre du Conseil académique de Paris et officier de l'Instruction publique.

Il est mort le 8 avril 1922, à l'âge de 95 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emile LABICHE

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