État civil :
Né le 2 juillet 1842
Décédé le 10 novembre 1905
Profession :
Enseignant
Département :
Doubs
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 17 novembre 1895
Fin de mandat le 3 janvier 1903 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

RAMBAUD (ALFRED, NICOLAS), né le 2 juillet 1842 à Besançon (Doubs), mort le 10 novembre 1905 à Paris.

Sénateur du Doubs de 1895 à 1903.

Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts (et des Cultes jusqu'au 26 septembre 1896), du 29 avril 1896 au 28 juin 1898.

Avant de s'engager dans la politique, Alfred Rambaud eut une brillante carrière d'universitaire et d'historien. Il avait fait, au lycée de Besançon puis au lycée Louis le grand, d'excellentes études au cours desquelles il se signala comme lauréat du concours général. En 1861, il entra à l'Ecole normale supérieure et fut reçu agrégé d'histoire en 1864.

Il est alors nommé professeur à Nancy, puis à Bourges, à Colmar et, en même temps, poursuit des études. En 1868, il revient à Paris, obtient la licence en droit. Il est attaché à l'Ecole des hautes études avant de devenir professeur au lycée Charlemagne. En 1870, il est admis au grade de docteur ès lettres, grade qui lui ouvre les portes de l'enseignement supérieur. De 1871 à 1879, il enseigne l'histoire, successivement à la faculté de Caen et à celle de Nancy. Ses fonctions universitaires ne retiennent pas tout son temps et lui permettent d'élargir le champ de ses activités : Alfred Rambaud est en effet chargé, à cette époque, de diverses missions littéraires et historiques en Russie, missions qui lui donnent l'occasion d'acquérir une solide connaissance de ce pays et à la suite desquelles il écrit un certain nombre d'ouvrages, notamment une Histoire de la Russie qui figure parmi les classiques en la matière.

En 1879, il fait une première incursion dans le monde politique en exerçant les fonctions de chef de cabinet de Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique. Mais il le reste peu de temps et retourne bientôt à l'université. Il devient, en 1881, maître de conférences à l'Ecole normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, puis chargé de cours à la faculté des Lettres de Paris. Enfin, à partir de 1883, il occupe, à la Sorbonne, la chaire d'histoire moderne et contemporaine.

Parallèlement à cette carrière universitaire, Alfred Rambaud avait eu une activité très féconde de publiciste et d'écrivain. Il collabora au Temps, à la Revue des deux Mondes et à diverses revues historiques. On le trouve, en 1871, rédacteur en chef du Progrès de l'Est et, en 1888, directeur de la Revue Bleue où le bienveillant accueil qu'il réservait aux débutants était fort apprécié.

Les ouvrages historiques qu'il a laissés sont très nombreux et lui ont acquis une réputation d'auteur clair et précis. Il aborda des sujets variés comme en témoignent ces principaux titres que l'on peut citer : L'Empire Grec au Xe siècle (1870), L'Allemagne sous Napoléon 1er (1874), L'Histoire de la Russie (1878) L'Histoire de la Révolution française (1883), L'Histoire de la civilisation française (1885-88), La France coloniale (1886), Jules Ferry (1903).

Enfin, il faut mentionner particulièrement L'Histoire générale du IVe siècle à nos jours, en douze volumes, dont, avec Ernest Lavisse, il dirigea la publication à partir de 1892.

Les services qu'il avait rendus dans l'enseignement et ses qualités d'historien lui valurent d'être fait chevalier de la Légion d'honneur en 1880 et d'être élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques, en 1897, au fauteuil du duc d'Aumale.

Bien qu'il fût déjà conseiller général du Doubs. Alfred Rambaud ne commença cependant une véritable carrière politique qu'en 1895, à 53 ans, lorsqu'il se porta candidat au siège laissé vacant par Gaudy, sénateur du Doubs, décédé. Se présentant comme républicain libéral, il fut élu, au troisième tour de scrutin, le 17 novembre 1895, par 506 voix sur 890 votants. Au Sénat, il adhéra au groupe de l'union républicaine, puis à celui de la gauche républicaine, mais il n'occupa son siège que quelques mois avant d'être appelé, le 29 avril 1896, par le président du Conseil Jules Méline qui lui offrit, dans le cabinet qu'il formait, le portefeuille de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes (le département des Cultes devant être rattaché cinq mois plus tard à celui de la Justice).

Alfred Rambaud demeura ministre pendant toute la durée du cabinet Méline, c'est-à-dire pendant plus de deux ans, jusqu'au 28 juin 1898. Aucune mesure vraiment importante ne fut prise sous son ministère ; cependant, il soutint devant le Sénat, en 1896, le projet de loi relatif à la constitution des universités, contribua à l'achèvement de la laïcisation des écoles primaires et s'occupa de la question des bourses d'enseignement. En outre, c'est lui qui ordonna l'exécution, au Panthéon, des tombeaux de Voltaire et de Rousseau.

Revenu à son siège du Palais du Luxembourg, il déposa une proposition de loi sur la réforme de l'enseignement secondaire et l'organisation du baccalauréat (1898) et prit part à la discussion du projet de loi sur les associations en 1901.

Mais, le 17 mars 1903, soumis au renouvellement, il fut battu après une lutte très serrée : il ne recueillit en effet que 446 suffrages, alors que ses adversaires, MM. de Moustier et Borne en obtenaient respectivement 448 et 450. Moins de trois ans après avoir perdu son mandat sénatorial, il mourut à l'âge de 63 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Alfred RAMBAUD

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