État civil :
Né le 18 juin 1828
Décédé le 4 mai 1897
Profession :
Ciseleur
Département :
Seine
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 janvier 1876
Elu le 4 janvier 1882
Elu le 4 janvier 1891
Fin de mandat le 4 mai 1897

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

TOLAIN (HENRI-LOUIS), représentant en 1871, membre du Sénat, né à Paris le 18 juin 1828, « fils d'Antoine Tolain, maître de danse, et de Jeanne-Louise-Adélaïde l'ouplan, » apprit l'état de ciseleur et s'occupa en même temps d'études sociales. Membre et secrétaire de la commission ouvrière pour l'Exposition de Londres en 1861, il fit partie, en 1862, de la délégation des ouvriers français envoyée en Angleterre par le gouvernement pour présenter un rapport sur les diverses industries de ce pays. Le 28 septembre 1864, à. Londres, au meeting de Saint-Martin's Hall, il fut un des fondateurs de l'Association internationale des Travailleurs, dont le but, exclusivement économique à l'origine, était d'imiter les trade's Unions, et de porter assistance aux grévistes de tous les pays. Le 20 mars 1864, sa candidature ouvrière au Corps législatif dans la 5° circonscription de la Seine ne réunit que 395 voix contre 14,444 à l'élu Garnier-Pages, 6,530 à M. Fréd. Lévy et 409 à Th. Bac. Il s'agissait de remplacer Jules Favre, optant pour Lyon. Successivement délégué de la section parisienne de l'Internationale aux congrès ouvriers de Genève (1866), de Lausaune (1867), de Bruxelles (1868) et de Bâle (1869), il se fit remarquer par son activité, encourut en 1868 une condamnation à cent francs d'amende, comme prévenu (de faire partie d'une société non autorisée de plus de vingt Personnes, collabora au Courrier français de Vermorel, se déclara, en 1869, l'adversaire des théories communistes, et fut en relations personnelles avec le prince Jérôme-Napoléon. La révolution du 4 septembre l'appela bientôt à jouer un rôle politique. Nomme, aux élections municipales du 5 novembre 1870, adjoint au maire du XIe arrondissement, il posa sa candidature radicale à l'Assemblée nationale dans le département de la Seine, qui l'élut représentant, le 8 février 1871, le 32e sur 43, par 89, 132 voix (328,970 votants, 547,858 inscrits). Il se montra opposé au mouvement communaliste du 18 mars, s'associa à la proclamation des députés et maires de Paris acceptant les élections municipales pour le 26, et siégea à l'extrême-gauche de l'Assemblée (Union républicaine). Il se prononça contre les préliminaires de paix, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour la dissolution, contre la chute de Thiers au 24 mai, contre le septennat, la lui des maires l'état de siège, le ministère de Broglie, pour les amendements Wallon et Pascal Daprat, et pour l'ensemble des lois constitutionnelles. M. Tolain ne négligea aucune occasion de traiter à la tribune la plupart des grandes questions économiques ou industrielles. Il parla, avec une facilité et une netteté qui furent remarquées, sur la marine marchande, sur les matières premières, sur la loi contre l'Internationale (1872), déposa, sans succès, un projet de loi sur le droit d'association, et tenta vainement de faire adopter une demande de crédits pour l'envoi d'ouvriers à l'Exposition universelle de Vienne. Candidat le 30 janvier 1876, aux élections sénatoriales de la Seine, il fut élu, comme républicain radical, le 2e sur 5, par 136 voix (209 votants). Il prit place au groupe de l'Union républicaine, signa et vota la demande d'amnistie, et se prononça contre le gouvernement du Seize-Mai, et contre la demande de dissolution de la Chambre. Il appuya, à partir de 1878, les ministères républicains, se rapprocha de plus en plus de la politique opportuniste préconisée par Gambetta, demanda (juillet 1881) la révision de la Constitution, parla (avril 1882) en faveur des syndicats professionnels, attaqua (février 1883) le rapport de M. Allou sur l'expulsion des princes, combattit (novembre) les conventions avec les compagnies de chemins de fer, fut rapporteur (février 1884) de la loi des syndicats professionnels, s'éleva (juin) contre les surtaxes sur les céréales, appuya (août 1885) la suppression de l'impôt sur le papier, et présida « l'Alliance républicaine des comités radicaux et progressistes de la Seine » pour les élections du 4 octobre 1885, en opposition avec le comité Clément. En octobre 1886, il réclama les subventions pour les établissements d'enseignement professionnel, demanda (mai 1887) la séparation du conseil général de la Seine et du conseil municipal de Paris, et présida (décembre 1888) la commission sénatoriale du budget. Il avait été réélu, au renouvellement triennal du 8 janvier 1882, sénateur de la Seine, par 111 voix (202 votants). En dernier lieu, M. Tolain s'est prononcé pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure de la, haute cour contre le général Boulanger.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

TOLAIN (HENRI, Louis), né le 18 juin 1828 à Paris, mort le 3 mai 1897 à Paris.

Représentant de la Seine de 1871 à 1876.

Sénateur de la Seine de 1876 à 1897.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 428.)

Le 4 janvier 1891 il était réélu, obtenant, au troisième tour, 351 voix sur 661 votants, Au Sénat comme à l'Assemblée nationale, Tolain a très souvent pris la parole sur les questions ayant trait à l'amélioration du sort des classes laborieuses. Il fut notamment le rapporteur du projet de loi relatif au travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels et prit une part active au débat. Il contribua également au vote de la nouvelle législation réglant l'organisation des syndicats professionnels de patrons et d'ouvriers et intervint régulièrement dans les discussions relatives aux projets de loi sur le règlement des heures de travail, sur les accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail, sur le régime des syndicats, sur la conciliation et l'arbitrage facultatif entre patrons et ouvriers ou employés.

Il déposa et soutint une proposition de loi ayant pour objet de faire nommer les directeurs des compagnies de mines et de chemins de fer par le gouvernement. Cependant, il s'opposa à la demande d'urgence déposée par Girault visant à donner des pouvoirs judiciaires plus étendus à la commission d'enquête nommée par la Chambre des députés pour établir la vérité et les responsabilités dans l'affaire du canal de Panama.

En 1890, Tolain avait été l'un des cinq délégués choisis par le gouvernement français pour le représenter à la conférence réunie à Berlin sur l'initiative de l'empereur d'Allemagne afin d'étudier les questions relatives à l'organisation du travail. Il participa au meeting de Saint-Martin's Hall où fut fondée la première Internationale socialiste mais il le quitta, se refusant d'adhérer au collectivisme et fonda une association rivale. « La Fédération ouvrière ».

Nommé questeur en 1893, en remplacement de Margaine, décédé, il fut réélu chaque année jusqu'en 1897, année de sa mort. En même temps il fut membre suppléant de la commission de la Haute-Cour de justice. En outre, il fut président de la commission chargée de l'examen du projet de loi ayant pour objet l'augmentation de la participation d'associations ouvrières françaises aux marchés de travaux et de fournitures à passer pour le compte des communes, ainsi que membre de la commission supérieure relative au travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels.

Ce fut le président Loubet qui prononça son éloge funèbre le 18 mai 1897.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Henri TOLAIN

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