Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 25 décembre 1891
Décédé le 28 août 1959
Profession :
Propriétaire terrien - notaire
Département :
Constantine

Elu le 4 novembre 1951
Elu le 18 mai 1952
Fin de mandat le 31 mai 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BENHABYLES (Chérif)

Né le 25 décembre 1891 à Chevreul (Constantine)

Décédé le 28 août 1959 à Vichy (Allier)

Sénateur de Constantine (2e collège) de 1951 à 1958

Fils d'un ancien bachaga du douar Zaroura, Chérif Benhabylès naît près de Constantine, le 25 décembre 1891, dans une famille entourée de la considération générale et rompue aux charges publiques, comme en témoignent, outre les fonctions paternelles, celles de caïd assumées par deux de ses aïeux.

Chérif Benhabylès reçoit une éducation à la fois solide et raffinée, qu'il conclut par l'obtention du diplôme d'études supérieures des Médersas, et de l'école supérieure des lettres d'Alger.

Propriétaire terrien, il exerce également les fonctions de cadi - notaire à Drael-Mizan.

Son inlassable activité le porte à l'exercice de responsabilités dans les domaines les plus divers : président de l'Amicale des magistrats et officiers ministériels musulmans, il est membre de la Société des habous et lieux saints de l'Islam et du conseil d'administration du Cercle franco-musulman d'Alger.

Son dévouement à la chose publique lui vaut d'être distingué dans la Légion d'honneur, dont il est nommé chevalier en 1927, officier en 1936 et commandeur en 1947.

Un siège sénatorial étant vacant dans le 2e collège de Constantine à la suite de l'élection à l'Assemblée Nationale de son titulaire, Abdelmadjid Ourabah, Chérif Benhabylès se présente le 4 novembre 1951 avec l'étiquette Union républicaine ; il est largement élu au deuxième tour avec 829 voix sur 1 485 suffrages exprimés.

Il est réélu le 18 mai 1952 sur la liste d'Union Démocratique et d'Action sociale : il obtient au deuxième tour 712 voix sur 1 451 suffrages exprimés.

Au Conseil de la République, il est membre des commissions de l'éducation nationale, et de la justice, et s'inscrit au groupe du Rassemblement des Gauches Républicaines et de la Gauche Démocratique.

Nourri d'une double culture française et musulmane, l'évolution de l'Algérie est son premier souci et il adresse en juillet 1952 une question orale avec débat au ministre de l'Intérieur sur « les mesures envisagées par le Gouvernement pour promouvoir une politique de collaboration franco-musulmane efficace, dans un climat rénové de confiance mutuelle et d'amitié durable ».

La plupart de ses interventions portent sur l'organisation de l'Algérie, dont aucun aspect ne le laisse indifférent : ainsi donne-t-il en 1952 l'avis de la Commission de la justice sur la création d'une justice de paix à Toggourt et dépose-t-il la même année une proposition de loi précisant le fonctionnement près la cour d'appel d'Alger d'une chambre de révision en matière musulmane. Les textes financiers suscitent également son intérêt et il intervient dans la discussion des budgets de la justice, des affaires étrangères, des comptes spéciaux du Trésor, et de l'intérieur pour 1953. L'émergence de la rébellion en Algérie suscite sa vive inquiétude, et il participe au débat organisé le 24 novembre 1954 sur les mesures prises par le Gouvernement en Algérie.

Nommé secrétaire du Conseil de la République en janvier 1955, il est élu conseiller général d'Oran en avril de la même année. Il intervient lors de la discussion du budget de la justice pour 1957 pour souligner les difficultés financières de la justice musulmane ; il donne l'avis de la Commission de la justice sur le projet de loi relatif à la preuve du mariage contracté suivant les règles du droit musulman, et prend part aux discussions sur la création de justices de paix en Algérie, l'organisation de la justice musulmane dans ce département, les décisions de l'assemblée algérienne, les pouvoirs des contrôleurs du travail en Algérie, la réforme, pour ce département, du régime des tutelles et de l'absence en droit musulman, et la reconduction des pouvoirs spéciaux du Gouvernement.

Au fil de ces multiples interventions, toujours marquées par une éloquence raffinée, il défend avec ardeur la promotion des valeurs de justice, de fraternité et d'égalité dans son département natal, valeurs qu'il avait illustrées dès 1914 par la parution d'un ouvrage intitulé l'Algérie française vue par un indigène. S'il juge l'action de la métropole insuffisante en ce domaine, sa préférence va à une organisation fédérale « librement débattue et librement consentie sous l'égide d'un arbitre qui ne peut être que le général de Gaulle ». Il condamne donc la violence qui se déchaîne en Algérie, que ce soit celle du FLN ou celle des opérations de répression, dont il dénonce la rigueur en novembre 1957 avec cinq autres sénateurs d'Algérie. C'est de cette violence qu'il est victime, puisqu'il est assassiné le 28 août 1959 dans le parc des Sources, à Vichy, ville où il avait fixé sa résidence.

Les 2 et 3 juin 1958, il n'avait pas pris part aux votes sur les pleins pouvoirs et la réforme constitutionnelle.

Il était commandeur de l'Etoile noire du Bénin, du Ouissam Alaouite, du Nicham-Iftikhar et grand officier de l'Etoile royale des Comores.

Ve République

BENHABYLES (Chérif)

Né le 25 décembre 1891 à Chevreul (Constantine)

Décédé le 28 août 1959 à Vichy (Allier)

Sénateur de Constantine de 1951 à 1959

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome II, p. 317)

Le 31 mai 1959, Chérif Benhabylès est réélu sénateur sur la liste d'Union pour la paix et le plan de Constantine. Un mois plus tard, en séance publique, il prend part à la discussion des projets de loi portant dispositions financières et monétaires concernant l'Algérie. A cette occasion, évoquant la question des liens entre la France et l'Algérie, il rappelle sa position en faveur d'une solution fédéraliste.

Dans la période de troubles que traverse son pays natal, il pèse les conséquences de son opinion et sait sa vie menacée, mais il refuse avec véhémence toute protection. Le 28 août 1959, il est assassiné par deux terroristes algériens, à Vichy, alors qu'il se promenait en fin de journée avec un ami. Gaston Monnerville, président du Sénat, prononce son éloge funèbre en séance publique le 6 octobre 1959.

On a notamment de lui L'Algérie française vue par un indigène (1914).

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Chérif BENHABYLES

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