Appartenance politique :
Groupe des Indépendants d'Outre-Mer
État civil :
Né le 21 juin 1903
Décédé le 24 mai 1984
Profession :
Avocat
Département :
Dahomey
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 13 janvier 1947
Elu le 14 novembre 1948
Fin de mandat le 19 juin 1955 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

IGNACIO-PINTO (Louis)

Né le 21 juin 1903 à Porto-Novo (Dahomey)

Décédé le 24 mai 1984 à Dourdan (Essonne)

Conseiller de la République puis Sénateur du Dahomey de 1947 à 1955

A la suite de ses études à la mission catholique de Porto-Novo (capitale du Dahomey, devenu, depuis 1975, République populaire du Bénin) puis au collège libre de Saint-Genès à Bordeaux (Gironde), Louis Ignacio-Pinto séjourne une dizaine d'années à Paris et en Angleterre. Il obtient le titre de docteur en droit et est licencié ès-lettres.

Après s'être essayé à une carrière commerciale, Maître Ignacio-Pinto s'installe comme avocat-défenseur à Conakry, capitale côtière de la Guinée, au Nord-Ouest du pays, puis à Cotonou, ville portuaire du Dahomey.

Il est élu, le 13 janvier 1947, Conseiller de la République du Dahomey (2e collège), et réélu le 14 novembre 1948. Dès son arrivée au Palais du Luxembourg il rejoint le groupe des Républicains indépendants d'outre-mer (RIOM). Louis Ignacio-Pinto se montre, pendant toute la durée de son mandat, un parlementaire actif. Il est nommé Secrétaire du Conseil de la République pour les années 1948 et 1949, et il appartient, de 1947 à 1955, à des commissions très diverses : commission de la justice et de la législation civile criminelle et commerciale (1947 et 1952), commission de l'éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs (1948), commission des finances (de 1948 à 1951), commission de la France d'outre-mer (de 1949 à 1952), sous-commission chargée de suivre et de contrôler d'une façon permanente l'emploi des crédits affectés à la défense nationale (de 1950 à 1951), commission de la presse, de la radio et du cinéma (1952 et 1955), commission de la défense nationale (de 1953 à 1955), commission des affaires économiques (de 1953 à 1955), du suffrage universel (1953) et enfin commission des moyens de communication (1954).

L'essentiel de ses interventions porte tout naturellement sur les nombreux débats que suscitent la mise en place de l'Union française et les rapports entre la métropole et les territoires d'outre-mer. Le sénateur mène son action sur quatre fronts principaux : l'égalité des races, le niveau d'éducation politique des élites africaines, l'état sanitaire des populations africaines et enfin le soutien économique de la métropole.

Dès le 25 août 1947, Maître Ignacio-Pinto, dans une interview accordée à la Guinée française, pose le problème de l'égalité des races, et explique qu'il ne cherche pas une égalité illusoire avec le Français métropolitain : « Nous sommes égaux humainement, mais, dans la pratique, il faudrait plutôt établir une équivalence ; si nous envisagions le problème des rapports entre l'Europe et l'Afrique sous le signe de l'équivalence, nous éviterions les heurts et les malentendus ». En février 1952, il réaffirme dans l'Afrique nouvelle l'importance de cette notion d'équivalence dans les pratiques culturelles, qui permettrait aux « peuples africains » de rejeter tout sentiment d'infériorité tout en profitant de la culture européenne « non pour la singer, mais comme un sol fertile où pourra s'épanouir leur personnalité », en gardant « leur originalité propre ».

Dans cet esprit, Louis Ignacio-Pinto attire l'attention du Sénat, en décembre 1947, sur les difficultés d'application de certains articles du code civil dans les territoires d'outre-mer et prend part en tant que rapporteur, lors des sessions de 1951 et 1952, à la discussion du projet de loi relatif au code du travail dans les territoires d'outre-mer.

Louis Ignacio-Pinto est par ailleurs très sensible aux problèmes que pose le manque d'éducation politique chez les élus d'outre-mer, qui a pour première conséquence des dissensions calquées sur les dissensions de la métropole. Le sénateur du Dahomey dénonce à plusieurs reprises le transfert, qu'il juge illégitime, des luttes de la métropole, entre le prolétariat et le capitalisme, sur la scène africaine. « Le résultat le plus clair, en tous cas, est, pour l'heure, l'éparpillement de valeurs africaines dans les multiples partis métropolitains, ce qui entraîne inévitablement l'incohérence, voire l'anarchie, dans l'action des élus africains ». (L'Eveil du Bénin, 1er juin 1952). Soulignant le fait que les élus d'outre-mer manquent d'objectifs communs, Louis Ignacio-Pinto les appelle à s'élever « au-dessus de leurs querelles intestines voire de leurs mesquineries actuelles, pour se regrouper sous le signe d'un néo-africanisme fait de loyauté et d'esprit de sacrifice pour mieux servir la cause d'un idéal de réformation de notre humanité » (L'Eveil du Bénin, 15 juin 1952).

Louis Ignacio-Pinto s'inquiète en outre publiquement de la corruption de certains élus africains, pour lesquels la pratique politique se résume « à quelques démarches dans certains ministères aux fins d'obtenir quelques décorations pour satisfaire la vanité de certains de leurs électeurs ou faire octroyer à ceux-ci quelques sinécures qu'ils ne méritent pas le plus souvent » (L'Eveil du Bénin, 16 octobre 1953).

Cette attitude met en effet en péril l'avènement de l'Afrique au bien-être, que Louis Ignacio-Pinto entend promouvoir. En mars 1950 est lancée à son initiative une mission humanitaire : un camion-remorque médical et chirurgical parcourt ainsi 8 000 kms en Afrique, et visite les principaux centres indigènes. Dès le début de la « croisière de la santé », le camion suscite l'enthousiasme dans les villes où il s'arrête et fait des démonstrations. Malgré un voyage chaotique, dû à l'état épouvantable des routes, il poursuit son chemin sur le territoire de l'Afrique occidentale, et permet de soigner plusieurs centaines d'Africains, et de leur distribuer des médicaments offerts par les laboratoires métropolitains. L'équipage fait escale à Conakry, où, après la présentation du véhicule aux autorités sous la présidence effective du gouverneur Roland Pré, le public est admis à le visiter. A ce moment de la « croisière », on estime à 1 500 le nombre de personnes passées à la radio et à 1 000 le nombre de consultations. Grâce au sénateur Ignacio-Pinto, l'espoir naît alors de doter bientôt les territoires de petits véhicules cliniques, qui permettraient d'améliorer très rapidement l'état de santé de la population.

Or Louis Ignacio-Pinto sait le soutien que peut lui apporter, sur le plan économique, l'Union française, pour la réalisation de ses desseins, et il est attentif à rappeler sans cesse les liens étroits qui unissent la France au Dahomey, déclarant ainsi, lors d'une visite en Alsace, en juin 1950 : « La France, (...), est comme un immense drapeau dont la hampe est fichée dans ma lointaine terre du Dahomey et dont l'étamine s'épanouit ici dans vos marches de l'Est » (Le Figaro, 13 juin 1950).

Louis Ignacio-Pinto est en outre entendu en 1952, au cours du débat relatif à la situation économique, sociale et politique des territoires d'outre-mer et s'intéresse également à la discussion du budget de la France d'outre-mer, en 1955. Louis Ignacio-Pinto n'est pas réélu le 4 juin 1955. Il poursuit dans d'autres domaines sa carrière politique ; plusieurs fois ministre de son pays, il a été aussi ambassadeur du Dahomey, président de la Cour suprême de ce pays, et juge à la Cour internationale de justice de La Haye.

Il meurt le 24 mai 1984 à Dourdan (Essonne).

Louis Ignacio-Pinto était grand officier de l'ordre national de la République du Bénin, et grand officier de la Légion d'honneur.

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Ve République

IGNATIO-PINTO (Louis)

Né le 21 juin 1903 à Porto-Novo (Dahomey)

Décédé le 24 mai 1984 à Dourdan (Essonne)

Conseiller de la République puis Sénateur du Dahomey de 1947 à 1955

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 365-366)

Battu aux élections sénatoriales de 1955, Louis Ignacio-Pinto poursuit sa carrière politique au Dahomey en qualité de ministre, ambassadeur et président de la Cour suprême de ce pays. Il est également juge à la Cour internationale de justice de La Haye de 1970 à 1979.

Il s'éteint en France, à l'âge de 81 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Louis IGNACIO-PINTO

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