Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 8 juin 1899
Décédé le 21 mars 1953
Profession :
Exploitant forestier
Département :
Côte d'Ivoire
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu du 13 janvier 1947 au 14 novembre 1948 ( Fin de mandat )

Réélu le 14 novembre 1948
Fin de mandat le 21 mars 1953 (Décédé)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LAGAROSSE (Gaston)

Né le 8 juin 1899 à Sempesserre (Gers)

Décédé le 21 mars 1953 à Paris

Conseiller de la République puis sénateur de la Côte d'Ivoire de 1947 à 1953.

Gaston Lagarrosse est originaire du Gers. Quand en 1914, le premier conflit mondial éclate, et malgré son jeune âge, il devance l'appel du gouvernement à la mobilisation et s'engage pour toute la durée de la guerre. Cet événement manifeste le courage et l'esprit d'aventure qui caractérisent Gaston Lagarosse. A son retour, et après avoir reçu le diplôme de l'Ecole commerciale pratique d'Agen, il refuse la vie sédentaire et même l'emploi que lui propose une banque pour « aller aux colonies ».

Il a alors vingt-trois ans. Il décide de partir en Côte d'Ivoire où il trouve rapidement un poste dans une exploitation forestière. Il devient au fur et à mesure chef de chantier puis directeur d'une exploitation.

Parallèlement, il prend des fonctions de représentation qui le font connaître en Côte d'Ivoire. Ainsi est-il président du syndicat des exploitants forestiers à partir de 1929 et membre de la commission municipale de Grand Bassam, la deuxième ville du pays, de 1925 à 1939. En plus d'occuper la vice-présidence de la Chambre d'agriculture et d'industrie de Côte d'Ivoire, il est conseiller du commerce extérieur pour la Chambre de commerce de Côte d'Ivoire dont il est membre.

Fort de ces fonctions et de sa popularité locale, Gaston Lagarrosse décide de se présenter aux élections au Conseil de la République du 13 juillet 1947 sous l'étiquette du Rassemblement des Gauches Républicaines. Il est élu et, à partir de cette date, se fera autant le défenseur des intérêts des coloniaux que le porte-parole des revendications du peuple ivoirien.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, il est nommé membre de la commission de la marine et des pêches et de la commission des moyens de communication et des transports (qui en 1953 s'occupera également du tourisme). Mais Gaston Lagarrosse prouve rapidement l'intérêt qu'il porte aux questions coloniales dans la discussion qui se noue autour de la proposition de loi sur les grands conseils en Afrique occidentale et en Afrique équatoriale françaises. En 1949, il est logiquement nommé membre de la commission de la France d'Outre-mer ainsi que de la commission chargée des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales. Averti sur les problèmes des relations commerciales entre la métropole et les pays colonisés, il se fait l'écho en France du mécontentement des planteurs de café et de cacao, mécontentement dû à la politique du gouvernement qui augmente les droits de sortie des productions africaines sans réviser les prix en conséquence. En tant que membre de la commission de la France d'outre-mer, il demande avec quelques uns de ses pairs à être reçu par le ministre de l'outre-mer. En 1949 également, il présente un rapport invitant le gouvernement à élaborer d'urgence un programme de reconversion de la forêt gabonaise en pure forêt d'okoumés. En sa qualité d'exploitant forestier, Gaston Lagarrosse sait que les principaux obstacles à la pleine exploitation des forêts dans cette région sont la densité et l'hétérogénéité de la forêt, qui rendent difficile et long le tri des espèces d'arbres. En 1951, la commission de la France d'outre-mer le désigne membre de la sous-commission chargée de suivre la mise en oeuvre du Plan Marshall, car la convention de coopération européenne et le programme de relèvement européen concernent également les colonies des grandes puissances qui ont payé un si lourd tribut à la seconde guerre mondiale.

Son activité parlementaire se double d'une présence au niveau local et national à travers la presse. Sûr du potentiel économique énorme de la Côte d'Ivoire, Gaston Lagarrosse invite le gouvernement à verser des crédits à cette colonie prometteuse. Dans le journal Climats, il s'adresse en 1949 aux métropolitains attirés, comme lui, par la vie coloniale. Insistant sur le manque de main d'oeuvre indigène et sur la faible densité de la population ivoirienne, il invite des cadres français à émigrer. Ce contingent de Français pourrait aider selon lui à la mécanisation et à la formation technique des populations locales. Dans le même journal, il se fait l'intermédiaire entre les Ivoiriens et la population française inquiète de manquer de café. Gaston Lagarrosse préconise une politique plus libérale de la part du gouvernement, afin de ne pas augmenter excessivement les droits de sortie et d'éviter l'alimentation du marché noir.

Il prend également la parole dans Le Monde en 1951 pour protester, en compagnie du sénateur de la Haute-Volta, contre la bienveillance qu'accorde le gouvernement à l'égard de Félix Houphouët-Boigny qu'il tient pour responsable des émeutes sanglantes de 1950. Comme ses contemporains, Gaston Lagarrosse s'inquiète de la montée du communisme en Afrique, représenté par le Rassemblement démocratique africain, qui réveille la sourde opposition des planteurs au travail forcé. Il s'indigne de l'accord passé entre Félix Houphouët-Boigny, qu'il considère comme un assassin, et le Président du Conseil français.

C'est dire si Gaston Lagarrosse s'investit dans la délicate question coloniale qui prend alors chaque jour plus d'importance, lorsqu'il décède brutalement le 21 mars 1953 à Paris. Le Président du Conseil de la République, Gaston Monnerville, prononce son éloge funèbre, dans lequel il retrace la vie et les qualités de celui qu'il qualifie de « force de la nature ».

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Gaston LAGAROSSE

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