Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 29 septembre 1874
Décédé le 30 août 1956
Profession :
Professeur d'Université
Département :
Corse

Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Fin de mandat le 18 juin 1955 (Ne se représente pas)

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

LANDRY (MICHEL, AUGUSTE, Adolphe), né le 29 septembre 1874 à Ajaccio (Corse).

Député de la Corse de 1910 à 1932.

Sénateur de la Corse en 1930.

Député de la Corse de 1936 à 1942.

Ministre de la Marine du 24 septembre 1920 au 14 janvier 1921.

Ministre de l'Instruction publique du 9 au 10 juin 1924.

Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 17 janvier 1931 au 16 février 1932.

Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie, directeur d'études à l'Ecole des Hautes études mais en même temps parlementaire, puis ministre, Adolphe Landry a été à la fois, d'une part, sur le plan théorique, l'un des pionniers, puis l'un des maîtres de la démographie en France (La révolution démographique, 1934, Traité de démographie, 1945) et d'autre part, en pratique, l'un des principaux initiateurs de la législation française sur la famille.

Sa première candidature à la députation fut malheureuse : il se présenta le 6 mai 1906 dans la circonscription de Calvi, obtint 1.125 voix au premier tour mais seulement 5 au second, le 20 mai, tandis que ses adversaires Puccinelli et Santelli (élu) amélioraient tous les deux leurs résultats.

Le 24 avril 1910, il arriva en tête au premier tour des élections générales dans la circonscription de Calvi, précédant de peu (2.478 voix contre 2.069) Santelli, député sortant. Il fut élu au second tour, le 8 mai, avec 3.380 voix sur 4.269 votants.

Au Palais Bourbon il fut nommé membre de la commission de la législation fiscale, de celle du commerce et de l'industrie et de celle des comptes définitifs. Il s'intéressa particulièrement aux problèmes du commerce (notamment dans ses rapports sur la situation générale du commerce en 1912, puis en 1914). Il se prononça pour le système de la représentation proportionnelle et déposa une proposition de résolution invitant le gouvernement à déposer un projet de loi relatif à l'impôt progressif et global sur le revenu et le capital. Avec son ami, André Honnorat, il avait fondé à la Chambre le « groupe de défense des familles nombreuses » et contribua grandement à faire voter en 1913 la loi d'assistance aux familles nombreuses.

C'est dans la circonscription de Calvi qu'il se présenta le 26 avril 1914 ; il 1 emporta au premier tour avec 3.310 voix sur 5.195 votants, distançant nettement Remicoli qui n'eut que 1.853 voix. A la Chambre, il devint membre de quatre commissions : commerce et industrie, législation fiscale, réorganisation économique, budget. Il eut une grande activité, déposa de nombreuses propositions de loi, présenta quelque cinquante rapports - dont plusieurs sur les retraites ouvrières et paysannes - et intervint à de nombreuses reprises en séance publique sur des sujets techniques (commerce et finances), sociaux et familiaux (réduction de l'impôt sur le revenu pour les familles) mais aussi politiques et militaires (politique financière, 1914 ; programme militaire, 1915). Le 16 novembre 1919 Landry, inscrit sur la liste du parti républicain démocratique corse, fut élu avec 27.731 voix sur 46.016 votants, en compagnie de Me de Moro-Giafferri, tête de liste, et de Caitucoli.

Membre de la commission de la marine militaire et de la commission des finances, il présenta 35 rapports notamment sur la législation des loyers, la construction et toute une série de projets financiers concernant les affaires étrangères. Le 24 septembre 1920 il fut nommé ministre de la Marine dans le cabinet Leygues, démissionnaire le 12 janvier 1921.

Elu vice-président de la Chambre en 1923, il fut réélu en 1924. Rapporteur général de la commission des finances, il intervint à plusieurs reprises à ce titre, en 1924, par exemple, en ce qui concerne les dommages de guerre ; en 1923, il fit insérer dans la loi du recrutement des dispositions en faveur des pères de famille nombreuse, etc. Le 11 mai 1924, Adolphe Landry fut élu comme tête de liste du parti républicain démocratique corse, avec 26.317 voix sur 45.928 votants. La liste obtint deux autres sièges, l'un avec Me de Moro-Giafferri, l'autre avec Caitucoli, ce dernier aux lieu et place de Gavini que la commission de recensement de la Corse avait déclaré élu.

Il fut de nouveau nommé membre de la commission des finances et aussi d'une commission « chargée d'examiner les projets ou propositions relatifs à la mise en valeur du département de la Corse ».

Il déposa une proposition de loi tendant à accorder des avantages fiscaux aux contribuables chargés de famille ; il fut le rapporteur de la commission des finances sur les projets de loi concernant les retraites ouvrières et paysannes et les assurances sociales (1928).

Le 9 juin 1924 il avait été nommé ministre de l'Instruction publique, des Beaux-arts et de l'Enseignement technique dans le très fugace cabinet François-Marsal, qui ne dura que 24 heures- entre le cabinet Poincaré et le cabinet Herriot.

Le 22 avril 1928, candidat dans la circonscription d'Ajaccio, il battit facilement ses adversaires, divisés, qui obtinrent respectivement 2.562, 2.519 et 521 voix alors qu'il en réunissait 7.084 sur 13.424 votants. Toujours membre de la commission des finances, il continua à déployer ses activités en faveur de l'aide aux familles, de la construction d'habitations à bon marché, du logement, de la natalité. Il fut fréquemment rapporteur des projets ou propositions de loi à caractère social ou familial, en particulier pour l'ensemble des textes tendant à compléter la loi sur les assurances sociales (1930).

Le 14 janvier 1930, il fut élu sénateur, mais démissionna dès le 13 février 1930.

Nommé ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans le premier cabinet Laval du 27. janvier 1931, puis dans le second du 14 janvier 1932, il fit voter la loi qui étendait le bénéfice des allocations familiales à tous les salariés du commerce et de l'industrie, et prévoyait leur extension ultérieure aux salariés agricoles, ce qui eut lieu en 1937.

De nouveau candidat à la députation le 1er mai 1932, il ne retrouva pas son siège : il obtint 7.590 suffrages seulement contre 7.852 pour Horace de Carbuccia, élu.

Aux élections générales du 26 avril 1936, il fut battu par J.-B. Chiappe, président du conseil municipal de Paris, n'obtenant que 7.630 voix contre 7.857 pour son adversaire, mais l'élection de ce dernier ayant été invalidée le 2 juillet 1936, une nouvelle élection eut lieu le 30 août 1936 et Landry l'emporta avec 8.082 voix sur 16.574 votants, son principal adversaire, Fraissinet, ayant 7.866 voix.

Elu membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociales et de la commission des finances, il déposa notamment une proposition de loi concernant l'harmonisation de l'aide à la famille et une autre tendant à renforcer le contrôle parlementaire des dépenses publiques. Il fut encore rapporteur de toute une série de projets ou propositions sur les problèmes familiaux et sociaux.

Le 10 juillet 1940, il s'abstint volontairement dans le vote sur le projet de loi constitutionnel.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

LANDRY (Adolphe)

Né le 30 septembre 1874 à Ajaccio (Corse)

Décédé le 30 août 1956 à Paris (7ème)

Député de la Corse de 1910 à 1932

Sénateur de la Corse en 1930

Député de la Corse de 1936 à 1942

Ministre de la marine du 24 septembre 1920 au 14 janvier 1921

Ministre de l'instruction publique du 9 au 10 juin 1924

Ministre du travail et de la prévoyance sociale du 17 janvier 1931 au 16 février 1932

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Corse)

Conseiller de la République puis Sénateur de la Corse de 1946 à 1955

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2119)

Le 10 juillet 1940, le député de Corse s'abstient volontairement dans le vote sur le projet de loi constitutionnelle qui attribue les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le régime de Vichy le met à l'index et le destitue de ses fonctions de maire de Calvi.

A la Libération, Adolphe Landry refuse, par scrupule républicain, de faire partie de l'Assemblée consultative provisoire, nommée et non élue par le peuple. Mais il retrouve rapidement la vie publique, tout d'abord, comme président de la commission du coût de l'occupation ennemie puis comme membre du Haut Comité Consultatif de la Population et de la Famille, reconstitué sur le modèle d' avant-guerre par le général de Gaulle. Adolphe Landry est alors chargé de conseiller le gouvernement sur toutes les mesures relatives à la protection de la famille, au développement de la natalité, au peuplement rural, à la déconcentration urbaine, à l'intégration des étrangers. Il se présente aussi à la première Assemblée nationale constituante, le 21 octobre 1945, en deuxième position de la liste radicale dirigée par Paul Giaccobi. La liste obtient 35 969 voix sur 96 257 suffrages exprimés et deux des quatre sièges à pourvoir. Huit mois plus tard, le 2 juin 1946, Adolphe Landry et Paul Giaccobi sont réélus dans les mêmes conditions à la seconde Assemblée constituante, la liste radicale obtenant 33 974 voix sur 97 405 suffrages exprimés.

Battu aux élections législatives de novembre 1946, Adolphe Landry est élu Conseiller de la République le 8 décembre 1946.

Cumulant, toujours avec le même succès, ses tâches d'homme politique et d'homme de science, il se rend à New York en 1947 pour remettre sur pied l'Union Internationale pour l'Etude Scientifique de la Population, avec de nouveaux statuts. Réélu président de cette institution, il en est nommé président d'honneur en 1949.

Au Conseil de la République, il rejoint le groupe du Rassemblement des gauches républicaines (RGR). Il est nommé à la commission des finances et à la commission de la famille, de la population et de la santé publique. Il reste membre de cette dernière commission durant tous ses mandats mais appartient également, à partir de 1951, à la commission du travail et de la sécurité sociale, à la commission d'étude du régime des prestations familiales, et à la commission chargée d'étudier et de soumettre au gouvernement les simplifications pouvant être apportées à la législation et au fonctionnement du régime général de sécurité sociale. De 1953 à 1954, il est en outre membre suppléant de la commission de la presse, de la radio et du cinéma.

Sa formation et son expérience amènent Adolphe Landry à se pencher principalement sur les sujets se rapportant à l'économie politique ou à la politique familiale. Il prend ainsi part aux discussions sur les différents chapitres budgétaires de l'Etat - budget du travail et de la sécurité sociale, budget des affaires étrangères, budget de la santé publique et de la population, sur le projet de loi sur les loyers, sur la proposition de loi fixant le régime des prestations familiales, ou encore sur la proposition de résolution concernant l'assistance aux femmes seules chargées d'enfants. Il n'oublie pas non plus sa région, comme en témoigne par exemple son intervention dans la discussion sur le tarif kilométrique maritime pour la Corse.

Adolphe Landry est l'auteur également de nombreux rapports, principalement pour le compte de la commission des finances : sur la convention passée avec la Banque de Syrie et du Liban, sur le versement de 50 % de la contribution française à l'organisation internationale des réfugiés, ou encore sur le développement des crédits affectés aux dépenses de fonctionnement des services civils (santé publique et population) pour l'exercice 1950.

Il dépose en outre de nombreuses propositions de résolution et propositions de loi, concernant notamment la politique familiale et l'enfance : proposition de résolution pour assurer aux enfants handicapés le traitement nécessaire à leur sauvegarde, à leur éducation et à leur redressement, proposition de loi concernant la surveillance et l'assistance éducative de la famille, proposition de loi tendant à assurer la fréquentation scolaire d'écoles d'externat pour les enfants paralysés. L'une de ses plus importantes propositions de loi est relative à la réforme du régime des sociétés anonymes, et, par suite, du régime de propriété.

En 1949, Adolphe Landry soumet au Sénat une motion rendant hommage au général Marshall, à qui la France et l'Europe doivent le plan éponyme de redressement économique, et qui, à cette époque, cesse son activité pour des raisons de santé.

A partir de 1952, Adolphe Landry, usé par une santé précaire, n'intervient plus dans les débats. Le 2 juin 1952, il préside néanmoins la séance en qualité de doyen d'âge et adresse au président du Sénat de Belgique un message de sympathie à la suite de la catastrophe de Gravelines. Ce grand discours prend déjà les apparences d'un testament.

Aux élections du 19 juin 1955, Adolphe Landry renonce à se représenter.

Il meurt le 30 août 1956 à Paris à l'âge de 82 ans.

Adolphe Landry était officier de la Légion d'honneur.

Une vigne sur la mer, deux siècles en Corse, de Bernard Rafalli et Jacqueline Sauvageot (Grasset, 1980), relate l'histoire de sa famille.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Adolphe LANDRY

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