Appartenance politique :
Groupe des Républicains Indépendants
État civil :
Né le 26 septembre 1910
Décédé le 20 septembre 2005
Profession :
Exploitant agricole
Département :
Aveyron

Devenu Sénateur le 22 juillet 1956
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LAURENS (Robert)

Né le 26 septembre 1910 à Lacroix-Barrez (Aveyron)

Décédé le 20 septembre 2005 à Lacroix-Barrez

Député de l'Aveyron de 1951 à 1955

Sénateur de l'Aveyron de 1956 à 1958

Fils de la terre, Robert Laurens se destine très tôt à devenir agriculteur. Il fait ses études au collège de Sarlat (Dordogne), et à l'Ecole d'agriculture de La Roque, près de Rodez (Aveyron), puis reprend l'exploitation du domaine familial de Vilherols (Aveyron). Il effectue son service militaire à Toulouse, d'octobre 1931 à octobre 1932.

Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé, incorporé au 5e dépôt de la flotte à Toulon et affecté sur le cuirassé Lorraine. Il accomplit son devoir sans ciller, avec cette bravoure mêlée de simplicité qui lui est propre, jusqu'à la démobilisation, le 31 août 1940. Rendu alors à son domaine et aux obligations de la ferme, il s'y consacre entièrement.

Très tôt, cependant, il s'inquiète de l'avenir de la France. Après la guerre, le pays, épuisé moralement et physiquement, a besoin de toutes les énergies disponibles pour se reconstruire et Robert Laurens est prêt à s'engager dans ce nouveau combat.

Ainsi, le moment venu, il est sur tous les fronts. Déjà membre du bureau de la Fédération départementale des Syndicats d'exploitants agricoles de l'Aveyron, il accède au poste de secrétaire en 1945. Il fait en outre partie du conseil d'administration de la Fédération de la mutualité agricole.

Sur le plan politique, Robert Laurens défend le programme des Républicains Indépendants et Paysans. Il est élu conseiller municipal de Lacroix Barrez en 1945 et maire de Lacroix Barrez le 19 octobre 1947. Puis, à l'instar de son frère Camille, ancien ministre de l'agriculture, secrétaire général du Centre national des indépendants (CNI), et député du Cantal, il représente l'Aveyron à l'Assemblée nationale de 1951 à 1955.

Au cours de son mandat de député, Robert Laurens est nommé membre de la commission de l'agriculture, de la commission de l'éducation nationale, de la commission du travail et de la sécurité sociale et de la commission de la famille, de la population et de la santé publique.

Ses principales interventions concernent le domaine de l'agriculture avec, en 1953, le dépôt d'une proposition de loi relative au prix des fermages des exploitations atteintes par l'épizootie de fièvre aphteuse, en 1954, une question au ministre de l'agriculture sur l'organisation des marchés agricoles et, en 1955, le dépôt de plusieurs amendements sur le budget de l'agriculture.

Robert Laurens n'est pas réélu aux élections législatives de janvier 1956. Mais la confiance du corps politique le rappelle à une activité politique nationale dès le mois de juillet suivant. En effet, une élection partielle est organisée pour remplacer Jean Maroger, décédé, au Conseil de la République. Il se présente sur la liste de l'Union des Républicains Indépendants et Paysans, et un seul tour suffit à le faire élire à la Haute assemblée, avec 477 voix sur 943 votants.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, Robert Laurens est nommé à la Commission de la famille, à la Commission des moyens de communication, et à celle de l'éducation nationale. Homme d'action avant tout, il met ses qualités de bon sens et d'honnêteté au service des commissions, au sein desquelles il oeuvre avec efficacité et dévouement.

Robert Laurens vote les 2 et 3 juin 1958 en faveur des pleins pouvoirs au Gouvernement du général de Gaulle et de la révision constitutionnelle. Il sera ensuite régulièrement réélu sénateur jusqu'en 1971.

Ve République

LAURENS (Robert)

Né le 26 septembre 1910 à Lacroix-Barrez (Aveyron)

Décédé le 20 septembre 2005 à Lacroix-Barrez

Député de l'Aveyron de 1951 à 1955

Sénateur de l'Aveyron de 1956 à 1971

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 196)

Représentant le département de l'Aveyron à la Haute assemblée depuis 1956 après avoir siégé à l'Assemblée nationale, Robert Laurens sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire lors des premières élections sénatoriales de la Ve République, le 26 avril 1959. Membre important de la fédération départementale de l'Aveyron du Centre national des indépendants et paysans, comme son frère Camille, ancien député du Cantal et ministre de l'Agriculture puis secrétaire général du CNIP à partir de 1961, il se porte naturellement candidat sur une liste des Indépendants et paysans. Après avoir recueilli 379 voix sur 893 suffrages exprimés au premier tour, il est réélu au second tour avec 483 des 851 suffrages exprimés. Le président du Conseil général de l'Aveyron, Raymond Bonnefous, ayant été reconduit dès le premier tour avec 462 voix, les indépendants conservent les deux sièges sénatoriaux aveyronnais.

Robert Laurens brigue ensuite un troisième mandat à la Chambre haute lors des élections du 23 septembre 1962. Candidat sur la liste du CNIP de nouveau conduite par Raymond Bonnefous, il est réélu avec 437 voix sur 866 suffrages exprimés au second tour de scrutin, après avoir recueilli 369 des 877 suffrages exprimés au premier tour.

Au Palais du Luxembourg, il siège au groupe des Républicains et indépendants. Il appartient par ailleurs à la commission des affaires économiques de 1959 à 1971.

Discret au cours de son séjour à la Haute assemblée, il ne procède à aucun dépôt législatif et ne prend que rarement la parole en séance publique. Il consacre en effet la plupart de son temps à ses mandats locaux : celui de maire de Lacroix-Barrez, son village natal du nord de l'Aveyron, qu'il exerce depuis 1947, et celui de conseiller général du canton de Mur-de-Barrez qu'il détient à partir de 1967. Exploitant agricole sur le domaine familial de Vilherols, à Lacroix-Barrez, Robert Laurens est également très absorbé par ses nombreuses responsabilités au sein du monde agricole aveyronnais. Ancien militant de la Jeunesse agricole catholique, il est en effet membre de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Aveyron, de la Chambre d'agriculture de l'Aveyron et de la Fédération de la mutualité agricole. Officier du Mérite agricole, il préside en outre la fédération départementale d'économie montagnarde.

Il n'est donc guère étonnant qu'il prenne la parole dans l'hémicycle sénatorial en décembre 1966 lors de la discussion du projet de loi sur l'élevage. Il présente ainsi avec le sénateur du Calvados, Louis André, un amendement relatif à l'identification des animaux : il souhaite l'instauration d'une identification unique de façon à simplifier les opérations pour les éleveurs.

Robert Laurens intervient également en juin 1964 lors de la discussion du projet de loi portant statut de l'Office de radiodiffusion-télévision française. Il se montre très favorable à l'instauration de ce statut : à ses yeux, il sera « à la presse audiovisuelle ce que la loi de juillet 1881 est à la presse écrite ». Il juge toutefois indispensable d'assurer la liberté et la diversité de l'information afin d'éviter la constitution d'un monopole qui « s'assimile à un système de censure, indirect mais efficace ».

Il approuve par ailleurs la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie en février 1960, ainsi que la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en mai 1965. Il se prononce en revanche contre la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en décembre 1967.

Quinze ans après avoir fait son entrée au Palais du Luxembourg, Robert Laurens sollicite une nouvelle fois le renouvellement de son mandat sénatorial lors des élections du 26 septembre 1971. Contrairement aux précédents scrutins, il ne figure pas sur la liste des indépendants. Il a en effet pris ses distances avec ces derniers au cours des années précédentes. Il a ainsi rejoint le Centre démocrate de Jean Lecanuet en 1966, puis a fait campagne en faveur du « non » au référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat d'avril 1969. Enfin, il a soutenu la candidature du président centriste de la Haute assemblée, Alain Poher, à l'élection présidentielle de juin 1969. Le 26 septembre 1971, le premier magistrat de Lacroix-Barrez se présente donc comme candidat isolé devant les grands électeurs aveyronnais. Après n'avoir obtenu que 190 voix sur 853 suffrages exprimés au premier tour, il ne recueille que 271 des 847 suffrages exprimés au second tour et perd son siège de sénateur. Il est battu par deux candidats de la liste d'Union des indépendants, le député-maire de Rodez et ancien ministre de l'Agriculture, Roland Boscary-Monsservin, et le maire de Coupiac, Albert Sirgue, élus respectivement avec 387 et 353 voix.

Cette défaite électorale met un terme à une carrière parlementaire longue de vingt ans. Robert Laurens, nommé membre du comité directeur de l'Association des maires de France en juin 1971, ne se retire pourtant pas de la vie publique. Outre ses activités dans le monde agricole aveyronnais, il continue d'exercer ses mandats locaux. Il perd toutefois son siège de conseiller général du canton de Mur-de-Barrez aux élections cantonales de septembre 1973 : il est défait par Bernard Monzie, le maire républicain indépendant de Brommat. Il conserve dès lors son seul mandat de premier édile de Lacroix-Barrez. Encore réélu lors des élections municipales de mars 1977, il préside aux destinées de son village natal jusqu'en mars 1983.

C'est là qu'il s'éteint le 20 septembre 2005, à quelques jours de son quatre-vingt-quinzième anniversaire.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Robert LAURENS

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