Appartenance politique :
Groupe du Centre National des Indépendants et Paysans
État civil :
Né le 11 mars 1888
Décédé le 14 mars 1983
Profession :
Agriculteur-éleveur
Département :
Orne

Elu du 8 décembre 1946 au 7 novembre 1948

Réélu le 18 mai 1952
Réélu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LE SASSIER BOISAUNÉ (Etienne)

Né le 11 mars 1888 à Falaise (Calvados)

Décédé le 14 mars 1983 à Rabodanges (Orne)

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Orne)

Député de l'Orne d'octobre à décembre 1946

Conseiller de la République puis sénateur de l'Orne de 1946 à 1958

Etienne Le Sassier Boisauné naît le 11 mars 1888 à Falaise (Calvados) dans une famille de notables ruraux. Bon élève, il poursuit sa scolarité jusqu'au baccalauréat ès lettres. Il choisit ensuite de devenir agriculteur éleveur.

En 1914, la déclaration de guerre le surprend, mais, comme tous les Français à l'époque, il pense que le conflit sera bref. Il est mobilisé comme Officier de réserve d'artillerie dans les tranchées. Blessé au combat, il est décoré de la Légion d'honneur au titre de la guerre en 1915, et de la croix de guerre 1914-1918. La Military Cross américaine, la croix de guerre hellénique et la croix du souvenir yougoslave témoignent également de sa bravoure au combat.

Après la guerre, il poursuit la lutte, mais dans le domaine social et politique cette fois. Il cumule les activités, dans le souci constant d'aider la collectivité autant qu'il le peut. Il préside le Syndicat des comices agricoles cantonaux, et il participe au conseil d'administration de la Coopérative agricole du département de l'Orne.

Par ailleurs, il se présente, avec succès, aux élections au Conseil municipal de Rabodanges (Orne) en mai 1925 et est élu maire en décembre 1925. Il est également élu conseiller d'arrondissement, de 1929 à 1931, et conseiller général du canton de Putanges en 1931.

Ces multiples activités et la vie de famille heureuse, qu'il mène avec son épouse, fille de l'historien normand Angot des Rotours, et leurs quatre enfants, suffirait à son bonheur. En 1938, il est fait Officier de la Légion d'Honneur.

La deuxième guerre mondiale interrompt brutalement le cours paisible de sa vie. Etienne Le Sassier Boisauné, de nouveau mobilisé, accomplit son devoir avec courage, puis il retrouve les siens avec soulagement.

Après la Libération, il se présente aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante en juin 1946, puis à l'Assemblée nationale en novembre 1946.

Elu député de l'Orne, il se présente néanmoins aux élections au Conseil de la République le 8 décembre 1946. Il fait campagne sur le thème de la défense du franc et de la liberté - liberté des échanges, liberté de conscience et d'enseignement, liberté de la presse, et liberté de la production sous toutes ses formes ; enfin, il demande une révision de la loi électorale.

Etienne Le Sassier Boisauné est élu Conseiller de la République de l'Orne et occupera son siège jusqu'en 1948. Non réélu le 7 novembre 1948, il sera à nouveau élu le 18 mai 1952, puis le 8 juin 1958 et restera sénateur jus qu'en 1965.

A son arrivée au Palais du Luxembourg en 1946, il rejoint tout naturellement le groupe des Indépendants et Paysans, et se rapproche du MRP. Il est d'abord nommé membre de la commission de la défense nationale, et de la commission de la France d'outre-mer, à quoi s'ajoute en 1948 la commission de l'agriculture. En 1952, il est également nommé membre de la commission de la presse, de la radio et du cinéma, et de la commission de la comptabilité.

Il prend souvent part aux discussions en qualité de rapporteur, notamment en 1947, sur la proposition de résolution tendant à accorder des permissions agricoles exceptionnelles, ou en 1948, sur la proposition de loi accordant des permissions spéciales aux soldats agriculteurs, ou encore sur le projet de loi concernant la signalisation routière, en 1954.

Etienne Le Sassier Boisauné est à l'origine de nombreuses propositions de loi ; par exemple, en 1955, il dépose une proposition de loi tendant à modifier la loi de finances d'avril 1952 en ce qui concerne la coordination et l'harmonisation des transports ferroviaires et routiers.

Les 2 et 3 juin 1958, Etienne Le Sassier Boisauné vote pour les pleins pouvoirs au général de Gaulle et pour la révision constitutionnelle.

Ve République

LE SASSIER BOISAUNÉ (Étienne)

Né le 11 mars 1888 à Falaise (Calvados)

Décédé le 14 mars 1983 à Rabodanges (Orne)

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante

Député de l'Orne d'octobre à décembre 1946

Conseiller de la République puis sénateur de l'orne de 1946 à 1965

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 181).

Après avoir voté en faveur des pleins pouvoirs au général de Gaulle et de la révision constitutionnelle, Etienne Le Sassier Boisauné est facilement réélu sénateur le 8 juin 1958. Il siège à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

Aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, il se présente, comme précédemment, en candidat isolé, recueille 616 suffrages sur 936 exprimés et est donc à nouveau réélu. Il s'inscrit au groupe des Républicains indépendants (RI), qui est alors le plus nombreux du Sénat. Le 6 mai 1959, il retrouve son siège à la commission des affaires étrangères, dont il demeure membre jusqu'en 1965.

En février 1960, il vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Le 11 mai 1965, il vote la loi portant réforme des régimes matrimoniaux.

De 1959 à 1965, Etienne Le Sassier Boisauné intervient trois fois en séance publique. C'est le 27 novembre 1961 qu'a lieu son intervention la plus longue et la plus marquante. Il saisit l'occasion du débat concernant la loi de finances pour 1962, et en particulier le moment de la présentation du budget de l'ordre de la Légion d'honneur et de l'ordre de la Libération, pour interroger Bernard Chenot, garde des Sceaux, sur une affaire indirectement liée à la guerre d'Algérie. Après l'arrestation du général Paul Vanuxem, commandant de la zone Est Constantinoise jusqu'à son limogeage en novembre 1958, opposant public à la politique du général de Gaulle en Algérie et membre actif de l'Organisation armée secrète (OAS), ses filles se sont vu refuser l'entrée d'une maison d'éducation des jeunes filles de la Légion d'honneur. Le sénateur de l'Orne, relayant une question posée à l'Assemblée nationale par le député Cathala, demande des explications au ministre et s'indigne de ce refus : « Rien n'est moins humain que de faire payer aux enfants les démêlés qu'on peut avoir avec le père. Rien n'est moins humain que de se venger sur une famille. Nous avons connu ces méthodes pendant l'affreuse nuit de l'occupation et vraiment, je l'avoue, j'étais de ceux qui croyaient ce cauchemar définitivement révolu [...]. Cette décision est une décision politique, uniquement politique, prise sur un ordre venant je ne sais d'où ». Il est applaudi sur l'ensemble des bancs du Sénat.

Ses deux autres interventions sont liées aux questions agricoles, qu'il connaît bien puisqu'il est éleveur-agriculteur. Le 23 juillet 1959, il dépose une proposition de loi sur la déchéance des droits civiques pour toute personne déchue des droits de la puissance paternelle ou contre laquelle des mesures de surveillance éducative ont été prononcées.

Localement, il poursuit également ses engagements politiques. Il reste maire de Rabodanges (à l'ouest d'Argentan). Réélu conseiller général du canton de Putanges en 1958, il perd ce mandat après sa défaite en 1964. Par tirage au sort, il appartient au groupe des sénateurs dont le mandat arrive à son terme dès 1965. Âgé de 77 ans, il ne se représente pas au scrutin du 26 septembre 1965. Il se retire alors de l'action politique nationale.

Il décède à son domicile le 14 mars 1983 à 95 ans.

Il était officier de la Légion d'honneur, détenteur de la Croix de guerre 1914-1918, de la Military cross, de la Croix de guerre hellénique, de la Croix du souvenir yougoslave, et chevalier du Mérite agricole.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Etienne LE SASSIER BOISAUNÉ

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