Appartenance politique :
Groupe des Républicains Indépendants
État civil :
Né le 5 mars 1890
Décédé le 10 juin 1957
Profession :
enseignant
Département :
Deux-Sèvres
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Fin de mandat le 10 juin 1957 (Décédé)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LELANT (Félix)

Né le 5 mars 1890 à Montoir-de-Bretagne (Loire-Inférieure)

Décédé le 10 juin 1957 à Niort (Deux-Sèvres)

Sénateur des Deux-Sèvres de 1948 à 1957

Originaire de Loire-Inferieure et issu d'une famille modeste de treize enfants, Félix Lelant quitte sa ville natale en 1910 afin de se rendre au 111e régiment d'infanterie de Morlaix pour y faire son service militaire. Puis mobilisé en 1914 dans la première guerre mondiale, il en sort décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre décernée avec palme pour son courage lors de la bataille de Verdun.

En 1939, la deuxième guerre mondiale éclate et n'épargne pas Félix Lelant. Il est alors à Niort depuis qu'il a épousé la jeune fille niortaise dont il était précepteur. En apparence, Félix Lelant trouve grâce aux yeux du gouvernement de Vichy qui le nomme conseiller municipal de Niort en 1941. Mais ses convictions personnelles l'amènent à profiter de sa fonction pour rendre la vie sous l'Occupation moins pénible : il établit par centaines des fausses cartes de ravitaillement. C'est ainsi que bien que nommé par le gouvernement collaborationniste, il entre progressivement dans la Résistance. Il reçoit des prisonniers anglais, des Juifs en fuite, ainsi que des communistes ou des réfugiés politiques. Mais parce qu'il viole les consignes de l'ennemi, ses activités clandestines sont rapidement découvertes par la Gestapo. En 1942, il est arrêté par deux fois car on l'accuse d'être « un sale gaulliste ». Puis en juin 1944, alors que la Gestapo organise une rafle, Félix Lelant est fait prisonnier et déporté à Neuengamme. Un compagnon de ce camp raconte le courage qui fut celui de Félix Lelant. Afin de lutter contre la dépression morale, il met en place avec d'autres prisonniers « l'académie de Neuengamme » qui organise des conférences selon la compétence des participants. Félix Lelant est ensuite envoyé à Therezienstadt en Tchécoslovaquie puis à Brezany. Il est libéré de justesse par les forces alliées en 1945 : on a en effet retrouvé à la libération de Prague une lettre de Himmler, prête à partir, ordonnant l'extermination des prisonniers de Brezany.

Au retour de la guerre, Félix Lelant revient à Niort, où il jouit d'une grande notoriété. Son action de résistant en faveur des habitants de sa ville d'adoption s'ajoute aux fonctions qu'il occupait pendant l'Occupation : secrétaire départemental de la Croix Rouge de 1941 à 1942, vice-président du bureau de Bienfaisance, président du comité de Niort des prisonniers de guerre et délégué adjoint départemental du comité central d'assistance aux prisonniers de guerre. Il est donc naturel qu'il revienne à la mairie de Niort en 1947 en tant que conseiller municipal, puis rapidement en tant que maire.

En 1948, il décide de se présenter aux élections au Conseil de la République. Félix Lelant défend fermement ses valeurs de républicain indépendant : « la République, nous l'avons dans le sang », déclare-t-il.

Après son élection le 7 novembre 1948, il devient président du groupe d'action réformatrice au Conseil de la République. Il est nommé membre de la commission des affaires étrangères, ainsi que de la commission de l'éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs, dont il devient vice-président en 1955, trois ans après sa réélection de sénateur des Deux-Sèvres le 18 mai 1952.

Au cours des débats, Félix Lelant s'intéresse de près à l'enseignement. Il prend part à la discussion en 1950 sur le statut des intendants et sous-intendants des lycées. De même, et alors qu'il rejoint les membres du conseil d'administration de l'Association parlementaire pour la liberté de l'enseignement, il insiste pour que l'on donne aux élèves des Ecoles normales supérieures le statut de fonctionnaires stagiaires. En 1955, lors de la discussion du budget, Félix Lelant présente un rapport remarqué sur l'enseignement technique. Pour appuyer son argumentation, il évoque la naissance du collège de Niort, dans une allocution qui prouve tout l'amour qu'il porte à sa ville d'adoption. Il souligne l'importance de la formation de l'ouvrier, la nécessité d'améliorer le niveau des enseignements spécialisés et l'accès aux bourses.

Outre ces propositions en faveur de l'enseignement, Félix Lelant se manifeste en 1951 en déposant une proposition de résolution afin que l'Assemblée nationale prenne l'initiative d'une procédure nouvelle de révision constitutionnelle, qui permettrait le fonctionnement normal du régime parlementaire.

Le 10 juin 1957, Félix Lelant décède des suites d'une longue maladie, à Niort, sa ville d'adoption. Il avait 67 ans.

Gaston Monnerville, dans l'éloge funèbre qu'il prononce, souligne que Félix Lelant aura marqué de sa présence le Conseil de la République et plus encore la ville de Niort dont il était le maire depuis dix ans. Il ajoute que, par ses efforts pour l'électrification de la ville, les constructions scolaires et la voirie, il aura plus fait pour Niort en dix ans que toute l'administration municipale en un demi-siècle. Les qualités intellectuelles et humaines de Félix Lelant, qui l'ont notamment mené à animer la remarquable oeuvre de courage que constituait « l'académie de Neuengamme », ont toujours frappé ceux qui le côtoyaient.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Félix LELANT

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