Appartenance politique :
Groupe de l'Action Démocratique et Républicaine
État civil :
Né le 23 avril 1888
Décédé le 10 février 1951
Profession :
Chirurgien-dentiste
Département :
Nord
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 7 novembre 1948
Fin de mandat le 10 février 1951 (Décédé)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

MARCHANT (Arthur)

Né le 23 avril 1888 à Hautmont (Nord)

Décédé le 10 février 1951 à Hautmont

Sénateur du Nord de 1948 à 1951

Arthur Marchant est un pur produit du Nord, de cette nature âpre et souvent hostile qui donne des caractères discrets, mais affirmés, concentrés sur l'effort pour résister à la guerre, au sinistre et à la mort.

Chirurgien-dentiste de la faculté de Lille, il va au Canada étudier les techniques nouvelles de la stomatologie. Docteur en chirurgie dentaire de la faculté de Montréal, il vient s'installer à Maubeuge (Nord), où il laisse la réputation d'un praticien scrupuleux, diligent et devoué.

La guerre vient l'arracher aux travaux de son cabinet. Arthur Marchant, qui avait été réformé en 1912 par la commission spéciale de réforme de Commercy, est reconnu bon au service armé, en 1915, par le conseil de révision de la Seine, et affecté à la 1re section d'infirmier militaire. Parti comme soldat de 2e classe, il gagne peu à peu ses galons de sous-officier, puis d'officier. Spécialiste des corps-francs, il prend part à toutes les rencontres les plus rudes et les plus dangereuses de la guerre, jusqu'à l'armistice.

Arthur Marchant prend part à de nombreux combats célèbres : bataille de Champagne en 1915, batailles de Verdun et de Douaumont en 1916, batailles de l'Aisne, du Chemin des Dames et de Craonne en 1917, batailles de Reims, de la Somme et des Vosges en 1918. La croix de guerre, quatre citations dont une à l'ordre de l'armée témoignent des services qu'il a rendus à sa patrie. Dans les citations sont notamment évoqués ses actions d'éclats : « ... après avoir donné ses soins aux blessés, s'est porté en avant à la recherche de deux cadavres sous le feu des mitrailleuses » (Ord. Gal n° 47 du 18 juillet 1916) ; « ... a organisé immédiatement un poste de secours à proximité de la position conquise... » (Ord. Gal. n° 235 du 3 novembre 1916) ; « parti à l'attaque avec son bataillon a soigné les blessés sous le feu avec un inlassable dévouement... » ; (Ord. Gal. n° 20 du 25 décembre 1916) ; « ... il a fait preuve d'un dévouement inlassable, apportant aux blessés malgré les bombardements les plus violents, les soins les plus attendus » (Ordre Gal. n° 397 du 19 janvier 1919). Quatre citations dans lesquelles on trouve la confirmation des qualités essentielles de l'homme : calme, sang-froid, dévouement, courage.

Après les hostilités, Arthur Marchant retrouve le chemin de son cabinet.

En 1939, Arthur Marchant est trop âgé, cette fois-ci, pour reprendre le combat des tranchées. Après l'armistice, il entre dans la clandestinité. Devenu secrétaire général de l'organisation civile et militaire (OCM) du Nord, il mène durement et efficacement la lutte contre l'occupant. La fin de la guerre et la Libération le trouvent chef de la section OCM de Recquignies et président du comité d'organisation des secours aux organismes de la Résistance (COSOR) pour les cantons de Maubeuge Nord et Sud, Le Quesnoy Est et Ouest, et Bavay.

De nouveau, il a tout perdu, comme trop de ses compatriotes du Nord. La victoire acquise, il se remet à la tâche en revenant s'implanter à Hautmont, son village natal. Comme en 1918, simplement, Arthur Marchant recommence son effort. Avec des moyens modestes, il occupe un logis provisoire. Sinistré total comme beaucoup de ses concitoyens, il ne veut bénéficier d'aucune priorité avant que les plus faibles, les chargés de familles nombreuses ne soient relogés. C'est ainsi que, jusqu'en 1950, il lui est impossible d'installer son cabinet médical dans un logis définitif.

En 1947, à presque soixante ans, cédant aux sollicitations de ses concitoyens, Arthur Marchant devient conseiller municipal de Hautmont. Il refuse d'être maire, mais apporte sur le plan de l'activité publique le même dévouement et le même désintéressement dont il fait preuve dans la vie privée en participant à de nombreuses sociétés de bienfaisance locales. Il connaît en effet, pour les avoir vécues, les misères qui assaillent les populations du Nord, et il se passionne pour les problèmes sociaux qu'il voudrait aider à résoudre.

C'est ainsi qu'Arthur Marchant est choisi comme candidat au Conseil de la République. Il est élu en novembre 1948, aux côtés de Jules Houcke, sur une liste d'union des indépendants présentée par le Rassemblement du peuple français (RPF), à la suite d'une campagne axée sur le service du pays, d'une part, et de la cité, d'autre part.

Inscrit au groupe d'action démocratique et républicaine, il devient membre des commissions de la reconstruction et de la production industrielle, puis vice-président de cette dernière.

Il se produit peu à la tribune du Conseil de la République, mais ses interventions sont empreintes d'un constant souci : défendre une population particulièrement méritante dans l'intérêt suprême de la nation elle-même. Dans ses interventions, il s'attaque aux difficultés des communautés territoriales et aux besoins des travailleurs du Nord ; il signale la situation critique de l'industrie de la pierre marbrière dans sa région, et les erreurs de la préfabrication dans la reconstruction ; il demande au gouvernement de maintenir des commandes prévues par la SNCF, afin de ne pas réduire au chômage et désespoir des milliers de travailleurs.

En tant qu'élu d'un département particulièrement sinistré par la guerre, il se préoccupe du problème de la reconstruction. En juillet 1950, il part en Scandinavie avec trois autres sénateurs, pour y enquêter sur la reconstruction dans les pays nordiques et dégager les méthodes propres à accélérer la réparation, au meilleur compte, des dommages immobiliers français.

Par ailleurs, soucieux de la modernisation du pays, il demande que soit désignée une nouvelle sous-commission de l'industrie automobile au sein de la commission de la production industrielle. Cette sous-commission ayant été constituée le 8 février, Arthur Marchant doit en être le responsable, et la commission de la production industrielle le charge d'un rapport sur la situation de l'industrie automobile française.

Sa mort foudroyante, due à une crise aiguë d'angine de poitrine, vient arrêter brutalement son action le 10 février 1951. Prononçant son éloge funèbre, le 13 février 1951, le président Gaston Monnerville loue les mérites d'un « collègue à l'intelligence éclairée, au développement éprouvé, un homme bon, affable et courageux ».

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Arthur MARCHANT

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