État civil :
Né le 22 septembre 1914
Décédé le 25 mai 1987

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 28 avril 1960

Sénat de la République francaise

Groupe démocratique pour la Communauté

Membre de la commission des affaires économiques

Député de l'Assemblée nationale française

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

KAUFFMANN (Michel)

Né le 22 septembre 1914 à Strasbourg (Bas-Rhin)

Décédé le 25 mai 1987 à Ittenheim (Bas-Rhin)

Député du Bas-Rhin de 1946 à 1955

Sénateur du Bas-Rhin de 1959 à 1977

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 429-431)

Michel Kauffmann, qui prend peu à peu ses distances avec le gaullisme politique, accepte d'être le suppléant du maire de Schiltigheim, Georges Ritter, aux élections législatives de novembre 1958 dans la 3circonscription du Bas-Rhin. Le tandem Ritter-Kauffmann, soutenu par le Centre national des indépendants et paysans (CNI), est défait au 2e tour dans le cadre d'une « pentagulaire ».

Réélu maire d'Ittenheim en mars 1959, Michel Kauffmann figure en 2e position sur la liste « d'Union du MRP et des Indépendants d'action paysanne et sociale », qui sollicite les suffrages des grands électeurs du Bas-Rhin à l'occasion des élections sénatoriales du 26 avril 1959. Cette liste s'oppose à celle de Robert Hoeffel, que soutient l'Union pour la nouvelle République (UNR). La popularité de Michel Kauffmann lui permet d'être élu sénateur du Bas-Rhin dès le 1er tour avec 1 159 voix sur 1 767 (65,6%). Il devance nettement ses trois colistiers, pourtant élus eux aussi au 1er tour.

Michel Kauffmann s'inscrit au groupe des Républicains populaires et siège à la commission des affaires sociales du Sénat de mai à octobre 1959. Il rejoint ensuite la commission des affaires économiques et du plan, à laquelle il reste fidèle jusqu'à l'automne 1970. Michel Kauffmann est élu membre du Sénat de la Communauté en juillet 1959 et en démissionne en avril 1960. Président du syndicat des planteurs de houblon d'Alsace, le sénateur du Bas-Rhin prend la tête de la chambre d'agriculture départementale en 1964. C'est aux problèmes de l'agriculture et du monde rural qu'il consacre l'essentiel de son activité parlementaire dans les années 1960. Il ne dépose pas de proposition de loi pendant cette période, mais recourt aux questions orales avec débat pour défendre les intérêts des agriculteurs. Il intervient chaque année lors de l'examen du budget de l'agriculture, dans le cadre de la discussion au Sénat de la loi de finances. Ses critiques à l'égard de la politique agricole du gouvernement Debré sont d'abord plus modérées que celles de nombre de ses collègues. Il approuve ainsi la loi de programme relative à l'équipement agricole en juillet 1959, rejetée par une majorité de sénateurs. Il juge certes que les prix agricoles sont « insuffisants », mais plaide surtout en faveur d'initiatives qui permettraient à moyen terme d'améliorer la rentabilité des exploitations agricoles. La réforme des circuits de distribution et l'augmentation des exportations de produits agricoles français sont deux des pistes qu'il suggère de suivre en ce sens (24 juillet 1959). Le 12 novembre 1959, Michel Kauffmann regrette que des économistes et des financiers persuadés de l'inéluctabilité du déclin agricole « influencent par trop la politique économique du Gouvernement » et lance un cri d'alarme au sujet du « malaise qui règne dans les campagnes ». Il est le rapporteur du projet de loi relatif à la coopération agricole et aux sociétés d'intérêt agricole collectif à l'automne 1961. Michel Kauffmann s'inquiète en outre des conséquences de la liberté des échanges au sein du Marché commun en l'absence d'unification des différentes législations ou d'harmonisation des subventions versées par les Etats européens, notamment pour la production laitière (question orale avec débat du 28 juin 1962).

Le maire d'Ittenheim accorde une attention particulière à l'enseignement agricole. Il s'intéresse plus largement aux questions d'éducation et interpelle le Gouvernement, lors de la séance du 22 novembre 1960, sur la nécessité de revaloriser la profession de professeur certifié ou agrégé en revoyant par exemple leur classement indiciaire, ou en abaissant de dix-huit à seize heures hebdomadaires le maximum de service pour des professeurs certifiés en collège ou en lycée. Il est absent lors du vote sur les pouvoirs spéciaux le 3 février 1960, mais soutient la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965) comme la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967).

Michel Kauffmann emmène au succès la liste centriste lors des élections sénatoriales du 22 septembre 1968 dans le Bas-Rhin. La concurrence de la liste gaulliste d'Union des démocrates de la Ve République n'empêche pas les candidats centristes de connaître un succès complet dès le premier tour. Michel Kauffmann est à nouveau le mieux élu des sénateurs du Bas-Rhin avec 1 170 voix sur 1 837 (63,7%).

S'il passe à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées en octobre 1970, il demeure une des « voix » de l'agriculture à la Haute assemblée entre 1968 et 1977. Michel Kauffmann est un Européen convaincu, mais il s'inquiète des vues du commissaire néerlandais Sicco Mansholt, partisan d'une réforme des structures agricoles pour éviter les crises de surproduction à la fin des années 1960. Dans une intervention du 19 mai 1970, il estime que le « malaise paysan » est autant d'ordre « moral » qu'économique. Il demande notamment au ministre de l'agriculture, Jacques Duhamel, de dire « enfin aux agriculteurs que ce ne sont pas seulement les grandes exploitations qui sont viables, mais aussi les petites si elles sont bien gérées ». L'examen du projet de loi relatif à l'organisation interprofessionnelle agricole lui permet de regretter que les producteurs « se trouvent souvent en état d'infériorité » en son sein, face au front commun des distributeurs et des consommateurs (séance du 11 juin 1975). Rapporteur du projet de loi autorisant l'adhésion de la France au protocole sur les réfugiés à l'automne 1970, il s'interroge sur les raisons qui empêchent le Gouvernement de faire enfin ratifier la Convention européenne des droits de l'homme par le Parlement français, alors qu'elle a été signée le 4 novembre 1950 (question orale déposée le 22 mai 1973). Le parlementaire alsacien siège à l'assemblée consultative du Conseil de l'Europe de décembre 1974 à septembre 1977. Il s'engage avec détermination dans les années 1970 en faveur de la reconnaissance des droits des Alsaciens et Mosellans enrôlés de force dans les armées allemandes.

Michel Kauffmann s'abstient lors du scrutin sur la création des régions (29 juin 1972), approuve l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974), ainsi que la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) et celle sur le divorce par consentement mutuel (18 juin 1975). Ce parlementaire très actif, qui est par exemple intervenu à 15 reprises en séances publiques en 1974, se retire volontairement lors des élections sénatoriales de 1977. Il meurt près de dix ans plus tard. Il était officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations, de la Médaille des évadés et de la Médaille de la reconnaissance française.

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