Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 19 septembre 1903
Décédé le 11 novembre 1988
Profession :
Directeur de collège technique
Département :
Hérault
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

ALLIES (Charles)

Né le 19 septembre 1903 à Castanet-le-Haut (Hérault)

Décédé le 11 novembre 1988 à Montpellier (Hérault)

Sénateur de l'Hérault de 1971 à 1980

Originaire du haut canton de Saint-Gervais-sur-Mare dans l'Hérault où son père est cultivateur et sa mère institutrice, Charles Alliès devient lui aussi instituteur au sortir de l'école normale. Il occupe plusieurs postes à Fontès, Saint-Pargoire, Péret et Pézenas avant d'être nommé en 1946 directeur du centre d'apprentissage de cette dernière ville, devenu plus tard collège technique. Pendant vingt ans, il s'efforce de donner de l'impulsion à cet établissement connu dans la région pour former des mécaniciens en tracteurs et machines agricoles. Il ne quitte momentanément ses fonctions de directeur de collège technique qu'en 1947 pour intégrer pendant quelques mois un cabinet ministériel. Il s'établit à Fontès où il possède une petite propriété et est membre de la cave coopérative locale.

Socialiste, il entre en politique après guerre en devenant, en 1945, conseiller général du canton viticole de Montagnac. Président de la commission des finances et des affaires générales de l'assemblée départementale, il se familiarise avec les affaires publiques en présidant deux autres commissions, celle de l'expansion touristique et économique et celle de l'aide à l'enseignement. Au sein du Conseil général, il suit de près les dossiers relatifs à l'aide agricole, l'habitat rural, le reboisement, les foyers ruraux, le ramassage scolaire, les maisons de jeunes, les travaux communaux et les investissements ruraux. Egalement membre de la Commission de développement économique régional (CODER) dont il est le rapporteur pour les affaires culturelles, scolaires, sportives et socio-éducatives, Charles Allies est sans doute à la fin des années 1960 un des élus languedociens qui connaît le mieux les problèmes des communes. A cet ancrage professionnel dans le département et à cette maîtrise des affaires publiques locales s'ajoutent une forte légitimité militante. Secrétaire de la puissante fédération socialiste de l'Hérault jusqu'en 1973, Charles Alliès est, lors des législatives de l'automne 1958, le suppléant de Jules Moch (non élu) dans la troisième circonscription de l'Hérault. Il l'est également en 1962 (Jules Moch entre alors à l'Assemblée) et se trouve à son tour candidat FGDS lors des législatives de 1967 et 1968.

Le 26 septembre 1971, Charles Alliès, avec deux autres socialistes (Pierre Brousse et Jean Péridier) est porté au Palais du Luxembourg par les 1300 grands électeurs de l'Hérault, réunis au palais de justice de Montpellier. Le nouvel élu a la lourde tâche de succéder à Jean Bène, grand notable socialiste local qui siège au Sénat depuis 1945, dirige la mairie de Pézenas et préside le Conseil général. Membre du groupe socialiste, Charles Alliès est nommé en octobre 1971 à la commission des affaires économiques et du Plan. Il prend part à la discussion du projet de loi de finances, en étant attentif, comme élu de l'Hérault, à la situation difficile de la viticulture française et plus spécialement languedocienne. Dès les premiers mois de son mandat, le sénateur apparaît donc comme le défenseur des viticulteurs locaux, confrontés à la concurrence des autres pays du Marché commun. Lors des années suivantes, il multiplie les interventions dans ce domaine, à propos des sociétés coopératives agricoles, les appellations d'origine en matière viticole, les crédits d'équipement en milieu rural, l'organisation interprofessionnelle agricole ou les prix des produits agricoles. Mais Charles Alliès s'intéresse aussi à d'autres dossiers comme celui des rapatriés d'Algérie, très nombreux dans le département, et dont les élus socialistes relaient les demandes d'indemnisation. Comme ancien directeur d'établissement scolaire, Charles Alliès suit également de près les questions d'éducation, celles du primaire et celles touchant à l'enseignement technique qui lui est cher. En décembre 1975, reprenant à la tribune la formule du recteur Capelle selon laquelle « mieux vaut un bon technicien qu'un mauvais bachelier », le sénateur milite pour la revalorisation du travail manuel et défend la cause des personnels employés dans ce secteur en termes de formation, conditions de travail et rémunération.

En octobre 1977, Charles Alliès est nommé à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation. Dans ce nouveau cadre, il continue à se faire d'abord le lobbyiste efficace de la viticulture languedocienne contre la concurrence italienne et la menace future des rivaux portugais et espagnols avec l'élargissement communautaire. Cette perspective lui paraissant inquiétante, il suggère en 1978 comme préalable à tout élargissement la fixation de prix minimaux garantis et la mise en place d'organismes régulateurs par produits. Devant l'aggravation de la situation à la fin des années 1970 (baisse continue du prix du vin et protestation parfois violente des viticulteurs héraultais contre l'arrachage de vignes préconisé par la Commission européenne), il interpelle les autres sénateurs sur l'urgence de l'entrée en vigueur des mesures de soutien décidée à Bruxelles et la révision du contingent pour les importations de vin italien. Il continue également à se pencher sur les questions éducatives, en privilégiant une approche très pratique. En 1978, la discussion du projet de loi de finances lui permet, comme rapporteur spécial, d'évoquer des détails aussi concrets que le nombre de places au concours de recrutement, les besoins en personnel qualifié, la construction de centre de formation d'apprentis, la mise à disposition des professeurs de matériel pédagogique moderne, la revalorisation des bourses, la gratuité des manuels, l'achat de cars de ramassage scolaire, etc... Charles Alliès rejoint en octobre 1978 le groupe d'amitié France-Portugal qui vient de se créer au Sénat, manifestant son intérêt pour la communauté lusitanienne assez importante dans le Languedoc. En défenseur des droits de l'Homme, il est également sensible à la défense des Juifs d'URSS dont beaucoup sont brimés par le régime soviétique pour avoir voulu émigrer. Avec le socialiste Jean Poperen, il s'engage dans une action de parrainage de Juifs dissidents pour forcer Moscou à délivrer plus généreusement les visas de sortie.

Lors de l'important congrès de Metz qui en avril 1979 redistribue les rapports de forces au sein du parti socialiste, Charles Alliès prend position en faveur de Pierre Mauroy avec 14 autres sénateurs socialistes (François Mitterrand en rallie 21 et Michel Rocard 2 seulement). Ce choix (Pierre Mauroy, qui pensait l'emporter en assurant la synthèse entre François Mitterrand et Michel Rocard, n'obtient finalement que 16,6 % des votes, derrière Jean-Pierre Chevènement) marginalise le sénateur de l'Hérault au sein du parti socialiste. Il rejoint l'opposition interne aux côtés de Pierre Mauroy qui ne sera rappelé par François Mitterrand qu'après 1981. Charles Alliès se concentre alors sur les problèmes de son département, espérant notamment lutter contre le chômage déjà très fort dans l'Hérault par le développement de l'activité touristique locale. En mai 1979, il intègre ainsi au Sénat un nouveau groupe d'étude sur les problèmes du tourisme et des loisirs qu'il vice-préside rapidement.

Au Sénat, Charles Alliès vote contre la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions. Il s'abstient à l'occasion du vote de la loi dite Royer du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat. Il approuve la loi du 5 juillet 1974 fixant à 18 ans l'âge de la majorité et la loi dite Simone Veil du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse. Il vote également en faveur de la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce. En revanche, il rejette la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.

Charles Alliès ne sollicite pas le renouvellement de son mandat lors des élections sénatoriales du 28 septembre 1980. Il décède le 11 novembre 1988. Charles Alliès était chevalier de la Légion d'honneur et titulaire des Palmes académiques. Le lycée professionnel de Pézenas, dont il fut le directeur pendant de nombreuses années, porte aujourd'hui son nom.

Elu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 1er octobre 1980 (ne se représente pas)

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Charles ALLIES

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