Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 5 mars 1924
Décédé le 6 janvier 1992
Profession :
Ingénieur
Département :
Pas-de-Calais
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

DARRAS (Michel)

Né le 5 mars 1924 à Cuinchy (Pas-de-Calais)

Décédé le 6 janvier 1992 à Amiens (Somme)

Sénateur du Pas-de-Calais de 1965 à 1992

Michel Darras voit le jour le 5 mars 1924 à Cuinchy, petite commune du Pas-de-Calais située au coeur du bassin houiller et traversée par le canal d'Aire. Petit-fils d'un mineur de fond, fils d'instituteurs, il effectue ses études secondaires à Saint-Omer puis prépare les concours des grandes écoles dans les lycées parisiens Louis-le-Grand et Saint-Louis. Reçu à l'École polytechnique en 1944, il entre comme ingénieur à Électricité-Gaz de France en 1947 et devient chef du service gaz du centre de distribution Arras-Amiens.

Dans le même temps, il s'engage en politique : il adhère à la SFIO en 1946. En 1956 et 1957, alors que la IVe République vit ses dernières années, il fait ses premières armes comme conseiller technique au cabinet du secrétaire d'État à l'Industrie dans les gouvernements de Guy Mollet et de Maurice Bourgès-Maunoury, successivement auprès de Bernard Chochoy, Maurice Lemaire et Arthur Conte.

En novembre 1958, il se présente aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Pas-de-Calais, sous l'étiquette de la SFIO. Ne recueillant que 12 510 des 46 071 suffrages exprimés lors du second tour, il est nettement battu par le candidat de l'Union pour la nouvelle République Henri Duflot, sur lequel se portent 24 784 voix.

En mars 1959, il obtient son premier mandat électif : il est élu conseiller municipal d'Arras sur la liste socialiste de Guy Mollet, maire du chef-lieu du Pas-de-Calais depuis 1945. Michel Darras demeure ensuite proche du secrétaire général de la SFIO. Il devient ainsi son suppléant à l'Assemblée nationale à partir des élections législatives de 1962, lorsque Guy Mollet est réélu député de la 1ère circonscription du Pas-de-Calais. Il est également adjoint au maire d'Arras de 1965 à 1971.

Entretemps, en 1961, il est devenu conseiller général du canton d'Arras-sud, mandat qu'il conserve jusqu'à son décès. Il exerce aussi la vice-présidence de l'assemblée départementale sans aucune interruption à partir de 1964.

C'est en 1965 que Michel Darras débute une carrière parlementaire. Candidat lors des élections sénatoriales du 26 septembre 1965 sur une liste républicaine et socialiste qui recueille 1 682 voix sur 3 304 suffrages exprimés et obtient trois sièges, il est élu sénateur du Pas-de-Calais. Il est alors le benjamin de la Haute Assemblée.

Il voit ensuite son mandat sénatorial reconduit le 22 septembre 1974. La liste républicaine et socialiste sur laquelle il se présente de nouveau obtient en effet 1 584 voix sur 3 382 suffrages exprimés et trois sièges sénatoriaux.

Michel Darras est une nouvelle fois réélu sénateur du Pas-de-Calais, le 25 septembre 1983 : la liste du Parti socialiste qu'il conduit recueille 1 361 voix sur 3 700 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, il siège dans les rangs du groupe socialiste. Il est membre de la commission des affaires sociales de 1965 à 1979, puis de la commission des lois de 1979 jusqu'à son décès, en 1992. Il vice-préside continûment la commission des lois à partir de 1989.

Michel Darras fait preuve d'une très grande implication dans les travaux de la Haute Assemblée. Décrit par le président du Sénat Alain Poher, dans son éloge funèbre du 14 avril 1992, comme « l'un des parlementaires les plus passionnés par le travail législatif et l'un des plus assidus » aux débats sénatoriaux, il intervient très fréquemment en séance publique, sur les sujets les plus variés.

Il consacre une grande part de son activité sénatoriale aux questions sociales. Il prend ainsi la parole aussi bien à propos des comités d'entreprise (1966) que de la durée des congés payés (1968) ou de l'enseignement et de la formation professionnelle agricole (1978).

Surtout, il s'intéresse beaucoup aux questions d'organisation territoriale dont il est devenu un fin connaisseur. Il se montre notamment très actif dans tous les débats qui concernent la décentralisation, avant et après le vote de la loi Deferre en 1982. Il intervient par exemple au sujet de l'organisation des régions en 1985 ou de la participation des communes au financement des collèges en 1990. Il prend également la parole à propos de tous les textes qui concernent le statut de différents territoires : la Nouvelle-Calédonie (1984), Saint-Pierre-et-Miquelon (1985) ou la Corse (1991).

Michel Darras s'affirme en outre au Sénat comme le spécialiste du règlement. Il porte un intérêt tout particulier aux règles qui encadrent l'exercice de la vie politique et parlementaire, qu'il s'agisse de la limitation des dépenses électorales en 1989 ou de la création de commissions d'enquête et de contrôle parlementaires en 1991.

Il participe par ailleurs aux scrutins sur les principaux textes législatifs. Il vote pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967, la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974, la loi portant réforme du divorce en 1975, la loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982.

Il se prononce en revanche contre la loi portant création et organisation des Régions en 1972 et la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980. Il s'abstient lors des scrutins sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982 et la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988.

Parallèlement à son investissement parlementaire considérable, Michel Darras continue d'exercer ses mandats locaux. Après avoir renoncé à se présenter aux élections municipales de 1971, il est réélu conseiller municipal d'Arras en 1975. Il dirige ensuite la liste socialiste aux élections municipales de 1977 mais laisse la mairie à Léon Fatous, déjà en fonctions depuis deux ans, afin de se consacrer au district urbain d'Arras, qu'il préside de 1975 à 1981. En 1983, il échoue à devenir maire d'Achicourt, ville de 8 000 âmes située dans la proche banlieue sud d'Arras. Il y reste conseiller municipal jusqu'en 1989.

Michel Darras est en outre conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais. Entré au conseil régional en 1974, il en est nommé vice-président en 1979.

Son mandat sénatorial prend brutalement fin le 6 janvier 1992. Hospitalisé à Amiens à la suite d'un grave accident de santé, Michel Darras s'éteint dans sa soixante-huitième année. Commandeur du Mérite commercial et du Mérite artisanal, cette figure de l'Arrageois est remplacée au Palais du Luxembourg par le socialiste Henri Gallet, maire de Dennebroeucq.

Elu le 26 septembre 1965
Réélu le 22 septembre 1974
Réélu le 25 septembre 1983
Fin de mandat le 6 janvier 1992 (décédé)

Vice-Président de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Michel DARRAS

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