Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 11 mai 1902
Décédé le 6 avril 1976
Profession :
Instituteur en retraite
Département :
Bouches-du-Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

DELAGNES (Roger)

Né le 11 mai 1902 à Montpellier (Hérault)

Décédé le 6 avril 1976 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1962 à 1974

Le XXe siècle avait deux ans lorsque, le 11 mai 1902, Roger Delagnes voit le jour à Montpellier. Embrassant la carrière d'instituteur, il devient l'un des « hussards noirs de la République » loués par Charles Péguy. C'est à la Libération qu'il décide d'entrer en politique, dans sa région de résidence, la Camargue : il est élu maire des Saintes-Maries-de-la-Mer en avril 1945 sous l'étiquette de la SFIO. Dès lors, il administre cette petite cité littorale de manière ininterrompue jusqu'en 1972. En octobre de la même année 1945, il est élu conseiller général du canton des Saintes-Maries-de-la-Mer. Il accède ensuite à la vice-présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône.

Le 26 avril 1959, Roger Delagnes se présente aux élections sénatoriales dans les Bouches-du-Rhône. Quatrième sur la liste de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), il n'est pas élu : seuls les trois premiers de la liste, Gaston Defferre, Roger Carcassonne et Irma Rapuzzi, parviennent à obtenir un siège à la Haute assemblée. Egalement placé en quatrième position derrière les trois sénateurs sortants lors du scrutin suivant, le 23 septembre 1962, Roger Delagnes est de nouveau le premier non élu de la liste socialiste conduite par Gaston Defferre.

Cependant, lors des élections législatives des 18 et 25 novembre 1962 organisées à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, le maire de Marseille reconquiert son mandat de député de la troisième circonscription des Bouches-du-Rhône. Gaston Defferre laisse donc son fauteuil de sénateur vacant et Roger Delagnes le remplace au Palais du Luxembourg, à partir du 13 décembre 1962.

Il sollicite ensuite le renouvellement de son mandat sénatorial aux élections du 26 septembre 1971, en se portant candidat en deuxième position sur la liste socialiste d'Union pour la sauvegarde et le développement des communes conduite par Irma Rapuzzi, qui recueille 961 voix sur 2 042 suffrages exprimés. Les socialistes conservent ainsi leurs trois sièges sénatoriaux sur les cinq à pourvoir : Roger Delagnes et Irma Rapuzzi sont reconduits tandis que le maire d'Aix-en-Provence Félix Ciccolini est élu pour la première fois.

Au Palais du Luxembourg, Roger Delagnes s'inscrit au groupe socialiste. Il siège à la commission des affaires économiques tout au long de son mandat.

Président de l'association départementale du tourisme des Bouches-du-Rhône, il rapporte le budget du commissariat au tourisme, et intervient fréquemment pour déplorer l'insuffisance des moyens et structures touristiques. Il émet notamment le souhait en 1967 que soit créé un ministère du tourisme. Il n'a surtout de cesse de dénoncer les nuisances multiples engendrées par le tourisme de masse estival sur les côtes méditerranéennes. Maire d'une station balnéaire de quelque 2 000 habitants mais qui accueille 60 000 touristes en août, au sein d'une région, la Camargue, qui en reçoit 700 000 par an, Roger Delagnes plaide sans relâche en faveur d'un étalement des vacances. Cette mesure permettrait selon lui d'éviter la surpopulation estivale sur les plages et les problèmes de ravitaillement ou de nettoiement.

Il critique également l'insuffisance des infrastructures routières en Camargue qui ne permettent pas de faire face au flot des touristes. Il demande ainsi en 1963 la construction d'un second pont pour franchir le Rhône à Arles et en 1965 l'amélioration de l'état de la route nationale entre Arles et les Saintes-Maries-de-la-Mer. Il intervient en outre plusieurs fois pour préconiser l'interdiction de l'accès des stations balnéaires méditerranéennes aux bandes de jeunes « beatniks » : il juge en 1965 que ces derniers constituent une « insulte permanente aux bonnes moeurs » et un « danger pour la santé et la tranquillité publiques ». Enfin, constamment soucieux de la sauvegarde de la Camargue, véritable « musée de la nature » selon ses mots en 1967, et qui est englobée, à partir de 1970, au sein d'un parc naturel régional, il dénonce régulièrement l'essor du camping sauvage sur son littoral. Plus largement, Roger Delagnes affirme sans cesse devant ses collègues sénateurs sa préoccupation pour la protection de l'environnement. Il se soucie spécialement du problème des déchets, qu'ils soient ménagers ou industriels, ainsi que des cimetières de voitures. Administrateur de la Compagnie nationale du Rhône, il s'emploie par ailleurs à lutter contre la pollution des eaux : il s'insurge à plusieurs reprises contre le déversement de produits chimiques qui polluent le Rhône et rendent l'eau potable impropre à la consommation pour les habitants de la région d'Arles.

Outre les questions touristiques et environnementales, Roger Delagnes s'exprime au Palais du Luxembourg sur des sujets très divers : la politique agricole et viticole, l'insuffisance de crédits concernant les télécommunications, les ports maritimes autonomes, la situation financière des collectivités locales, les pêcheurs artisans, l'enseignement primaire ou la législation concernant les rapports entre employeurs et salariés. Il vote en faveur de la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965 et de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967. Il se prononce en revanche contre la loi portant création et organisation des régions en 1972 et s'abstient sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973.

Officier des Palmes académiques, il est élevé à la dignité de chevalier de la Légion d'honneur en reconnaissance de l'ensemble de son activité publique.

Pour raison de santé, il choisit en septembre 1972 de démissionner de la charge de premier magistrat municipal des Saintes-Maries-de-la-Mer qu'il détenait sans interruption depuis plus de vingt-sept ans. Il continue malgré tout de siéger au conseil municipal, ainsi qu'au Conseil général des Bouches-du-Rhône. Il est également membre du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur dès son installation en 1973.

Sa santé se détériorant davantage, il décide d'abandonner son mandat de sénateur des Bouches-du-Rhône à partir du 1er janvier 1974. C'est son suppléant Antoine Andrieux, adjoint au maire de Marseille Gaston Defferre, qui le remplace au Palais du Luxembourg.

Roger Delagnes s'éteint deux ans plus tard, dans sa soixante-quatorzième année.

Devenu Sénateur le 13 décembre 1962 (en remplacement de M. Gaston DEFERRE)
Elu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 1er janvier 1974 (démissionnaire)

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Roger DELAGNES

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