Appartenance politique :
Membre du Groupe Communiste
État civil :
Née le 2 décembre 1919
Décédée le 27 juin 2004
Département :
Val-de-Marne
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


ÉDELINE (Hélène)

Née le 2 décembre 1919 à Paris

Décédée le 27 juin 2004 à Agen (Lot-et-Garonne)

Sénatrice du Val-de-Marne de 1975 à 1977

Hélène Kleinhans, fille d'une couturière et d'un inspecteur de police judiciaire, voit le jour le 2 décembre 1919 à Paris. Travaillant dans une banque dès l'âge de seize ans, elle est à partir de 1937 employée municipale comme sténodactylographe à Gentilly, commune limitrophe du sud de Paris, administrée par le Parti communiste français (PCF). En 1938, elle adhère à ce mouvement après avoir milité dans les rangs de la Jeunesse étudiante chrétienne et de la Jeunesse ouvrière chrétienne. La même année, elle épouse Antoine Édeline, enseignant de mathématiques.

En avril 1940, elle est révoquée de son emploi à la mairie de Gentilly en raison de son appartenance au PCF, interdit depuis la révélation de la signature du pacte germano-soviétique. Elle trouve alors à s'employer aux usines Renault de Billancourt puis dans la Marine marchande. Elle poursuit parallèlement la lutte clandestine. À partir de 1943, elle sert d'agent de liaison et de renseignements, ce qui lui vaudra de recevoir la médaille de la Résistance.

Réintégrée à la mairie de Gentilly à la Libération, H. Édeline obtient son premier mandat : élue conseillère municipale de Gentilly en avril 1945, elle conserve ce mandat jusqu'en 1962. Le maire Charles Frérot en fait sa deuxième adjointe de 1945 à 1959 puis sa première adjointe à compter de 1959.

Elle siège également au conseil général de la Seine (1953-1967) puis à celui du Val-de-Marne (1967-1976), dont elle devient vice-présidente. En 1962, à la disparition de C. Frérot, elle prend sa succession à la tête de la mairie de Gentilly. Réélue en 1965 et 1971, elle administre la commune jusqu'en 1977. Elle préside en outre l'office d'HLM d'Arcueil-Gentilly.

Elle se porte aussi candidate aux élections sénatoriales du 22 septembre 1968, en quatrième position sur la liste du PCF qui ne remporte que deux sièges : ceux du sénateur-maire de Champigny-sur-Marne Louis Talamoni et de Roger Gaudon. H. Édeline devient finalement sénatrice du Val-de-Marne le 1er mai 1975, remplaçant L. Talamoni, décédé la veille. Au Palais du Luxembourg, elle s'inscrit au groupe communiste et rejoint la commission des affaires culturelles.

Les questions culturelles retiennent de fait une grande part de l'attention de la sénatrice communiste. Elle proteste ainsi en 1975 contre l'éclatement de la direction des bibliothèques et de la lecture publique. Elle déplore également la faiblesse du montant des budgets de la Culture en 1975 et 1976, les jugeant dérisoires. Elle critique plus particulièrement le manque de crédits accordés l'enseignement de l'architecture et à l'entretien du patrimoine, estimant que le budget de la Culture doit atteindre au moins 1 % de celui de l'État. Au nom du groupe sénatorial communiste, elle plaide en décembre 1976 pour « une politique nouvelle où chaque homme, chaque femme, quelles que soient son origine sociale, sa profession, puisse avoir accès toutes les formes de la culture1 », s'opposant à « la politique ségrégative du pouvoir2 » en matière culturelle.

Au cours de son mandat sénatorial, H. Édeline s'intéresse également à l'enseignement, déposant de nombreux amendements au projet de loi relatif à l'éducation en 1975, année où, comme en 1976, elle critique la politique du gouvernement Chirac en faveur de l'école maternelle et de l'école primaire lors de la discussion du projet de loi de finances. Elle déplore également l'insuffisance des moyens affectés à la formation des maîtres et au manque d'enseignants.

La sénatrice du Val-de-Marne se fait par ailleurs l'avocate de la condition féminine. Elle revendique plus particulièrement le droit des femmes au travail. Jugeant que le travail féminin constitue « un processus irréversible3 », elle dénonce les discriminations qui touchent les femmes en matière de travail et demande l'adoption d'urgence de mesures permettant de concilier vie professionnelle et vie familiale. « Les femmes doivent pouvoir choisir, mais ce choix ne leur est offert ni dans un sens ni dans l'autre4 », déclare-t-elle en séance publique en juin 1977. Elle appelle en outre à l'élargissement du congé parental d'éducation alors proposé.

L'environnement figure aussi au nombre de ses préoccupations au Sénat où elle critique, en décembre 1976, le manque de moyens attribués à la politique environnementale et où elle cosigne, en 1977, une proposition de loi tendant à promouvoir une politique globale de l'eau.

H. Édeline se soucie aussi de problèmes très variés : la formation professionnelle continue, l'accueil des mineurs à domicile, l'adoption ou la crise de l'architecture. Après avoir renoncé à se représenter aux élections cantonales de mars 1976 puis aux élections municipales de mars 1977, elle ne sollicite pas le renouvellement de son mandat sénatorial le 25 septembre 1977. Quittant la Haute Assemblée le 2 octobre suivant, elle se retire de la vie politique.

En 1987, elle reçoit la médaille de chevalier de la Légion d'honneur des maires de Marie-Claude Vaillant-Couturier. Elle s'éteint le 27 juin 2004, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, à Agen.

1 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 10 décembre 1976, p. 4201.

2 : Ibid., p. 4202.

3 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 30 juin 1977, p. 1958.

4 : Ibid.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Who's Who in France (plusieurs éditions).

Archives départementales du Val-de-Marne, 9J GENTILLY 3Y 91.

Bibliographie

Fernandez (Madeleine) et Pennetier (Claude), « Hélène Édeline », Le Maitron. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, notice en ligne : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article23869.

Helft-Malz (Véronique) et Lévy (Paule H.), Encyclopédie des femmes politiques sous la Ve République, Paris, Editions Patrick Banon, 1996, p. 134.

Sénateur le 1er mai 1975 (en remplacement de M. Louis TALAMONI, décédé)
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe Communiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Hélène EDELINE

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