Appartenance politique :
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
État civil :
Né le 22 octobre 1909
Décédé le 30 novembre 1987
Profession :
Avocat
Département :
Hautes-Pyrénées
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

MAILHE (Pierre, Charles, Alexandre)

Né le 22 octobre 1909 à Mascaras (Hautes-Pyrénées)

Décédé le 30 novembre 1987 à Toulouse (Haute-Garonne)

Député des Hautes-Pyrénées de 1951 à 1958

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1966 à 1974

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, pp. 253-254)

Les élections législatives de novembre 1958 ne sont pas aussi disputées qu'attendu dans la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées. Le député sortant Pierre Mailhe, candidat sous l'étiquette du Parti républicain, radical et radical-socialiste, n'y obtient que 17,1% des suffrages exprimés, quand son principal adversaire, l'indépendant Jacques Fourcade, ancien président de l'Assemblée de l'Union française, en rassemble 43%. Seuls les cantons d'Aucun et de Rabastens-de-Bigorre ont placé Pierre Mailhe en tête au 1er tour. Le maire de Rabastens-de-Bigorre se retire avant le scrutin décisif. Il est choisi comme suppléant par le sortant Paul Baratgin, président du Conseil général, pour les sénatoriales du 26 avril 1959. Le tandem Baratgin-Mailhe recueille 394 voix sur 740 au 1er tour et Paul Baratgin conserve son siège au Sénat.

Pierre Mailhe préside la commission départementale du Conseil général de 1958 à 1961. Sa sévère défaite aux élections de 1961 dans le canton de Tarbes-Sud, face au communiste Raymond Peyrès, l'amène à se consacrer à son mandat municipal et à son cabinet d'avocat. Il n'est pas candidat aux législatives de novembre 1962.

Paul Baratgin est facilement réélu sénateur le 26 septembre 1965, mais meurt dès le 22 décembre 1966. Son suppléant Pierre Mailhe lui succède alors à la Haute assemblée. Il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique et siège à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale du Sénat. Son expérience parlementaire lui permet de trouver rapidement sa place dans les débats de la Haute assemblée. C'est avec une habileté empreinte de tristesse qu'il dénonce ainsi, le 24 octobre 1967, les « contradictions » dans les propos tenus par trois membres du Gouvernement en matière agricole. Confronté aux manifestations paysannes, l'exécutif y répondrait de façon différenciée. Le Premier ministre, Georges Pompidou, resterait attaché à « l'optique d'une agriculture industrialisée, largement mécanisée » et modernisée, le ministre de l'agriculture, Edgar Faure, se ferait « le défenseur de la petite exploitation rurale » pour calmer la colère des agriculteurs et le ministre des finances, Michel Debré, aurait pour principal souci d'« empêcher les prix agricoles d'être l'objet d'une nouvelle hausse qui entrainerait une augmentation sensible du coût de la vie ». Pierre Mailhe reconnaît que la France ne saurait échapper à une « grande mutation de l'agriculture » mais rappelle que ni « la vérité politique » ni la « sincérité gouvernementale ne se divisent » : les paysans français attendent surtout, d'après lui, que la cacophonie cesse au plus haut niveau et que le Gouvernement dessine « les contours » de sa politique « avec clarté et franchise ».

L'élu des Hautes-Pyrénées ne donne pas dans l'opposition de principe au pouvoir gaulliste et ses critiques sont toujours argumentées et nuancées. Plutôt que de dénoncer, par exemple, la décision prise par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) de supprimer 1 500 kilomètres de lignes ferroviaires dites secondaires, il suggère d'en transférer la compétence aux futures régions (27 novembre 1968).

La commission des lois désigne Pierre Mailhe comme rapporteur de trois textes importants entre 1966 et 1974. Il invite ainsi ses collègues à adopter un texte relatif à la responsabilité civile dans le domaine de l'énergie nucléaire en avançant que la législation française se montrera désormais « plus généreuse que les conventions internationales envers les victimes quant au délai d'introduction de leur demande en dommages et intérêts » (séance publique du 17 octobre 1968). Il défend une proposition de loi modifiant le régime des baux commerciaux au motif qu'elle améliorerait « le sort d'un nombre fort important de commerçants et d'artisans » (29 juin 1971). Le 22 juin 1972, il se fait l'avocat passionné d'un texte d'initiative parlementaire dont l'objectif est de rendre plus efficace la lutte contre le racisme. Pierre Mailhe ne cache pas sa « profonde émotion » à l'heure où ses collègues s'apprêtent à mieux « préserver la personne humaine de toute atteinte à sa dignité » : il s'agit en effet de créer « un nouveau délit, celui d'incitation à la discrimination raciale et de provocation à la haine ou à la violence racistes ». La proposition de loi précise que toute association simplement déclarée pourra ester en justice en se fondant sur ces nouvelles dispositions.

Avocat de profession, le sénateur des Hautes-Pyrénées s'émeut de déclarations du garde des Sceaux qu'il juge blessantes pour le monde de la basoche, lors de la séance du 26 novembre 1973. Il demande au Gouvernement, en signe d'apaisement et par souci d'efficacité, de s'engager à consulter effectivement « les associations d'avocats et la conférence des bâtonniers » pour la « préparation des nouveaux textes du code pénal et du code de procédure civile ». Pierre Mailhe approuve la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967) mais rejette la loi portant création des régions (29 juin 1972). Il s'exprime en faveur de l'abaissement de l'âge de la majorité légale à 18 ans (28 juin 1974).

Pierre Mailhe n'est pas candidat aux élections sénatoriales du 22 septembre 1974. Il paie sans doute à cette occasion sa mésentente - qui remontait aux dernières années de la IVe République - avec le « patron » des radicaux dans le département, René Billères. Ce dernier se présente en effet aux suffrages des grands électeurs avec le président du Conseil général Hubert Peyou. Pierre Mailhe abandonne la vie politique au milieu des années 1970, mais reste très impliqué dans le milieu associatif des Hautes-Pyrénées. Il préside notamment l'association des amis de l'abbaye de Saint-Sever-de-Rustan à partir de 1974 et, quoiqu'agnostique, consacre toute son énergie aux projets de restauration de l'édifice.

L'ancien parlementaire est emporté par un accident vasculaire à l'automne 1987. Il avait été décoré de la Légion d'honneur, de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945 avec citation, de la médaille des Evadés et de la médaille de la Résistance.

Sénateur le 23 décembre 1966 (en remplacement de M. Paul BARATGIN, décédé)
Fin de mandat le 1er octobre 1974 (ne se représente pas)

Député

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre MAILHE

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