Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 27 février 1928
Décédé le 5 avril 1998
Profession :
Commerçant
Département :
Iles Wallis et Futuna
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

PAPILIO (Sosefo Makapé)

Né le 27 février 1928 à Alo (Futuna)

Décédé le 5 avril 1998 à Alo (Futuna)

Sénateur des Îles Wallis-et-Futuna de 1971 à 1998

Sosefo Makapé Papilio voit le jour le 27 février 1928 à Alo, sur l'île de Futuna, au sein de l'archipel de Wallis-et-Futuna. Profondément lié à ce territoire de l'Océan Pacifique Sud, protectorat français depuis 1888, Sosefo Makapé Papilio, fils du roi d'Alo, Talae Papilio, ne cesse pas pour autant d'affirmer son attachement à la République. Après des études au séminaire de Lano, il s'engage comme volontaire dans l'armée en 1949 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Promu sergent en 1951, il devient le premier sous-officier français originaire de Wallis-et-Futuna. Réformé en 1956 avec le grade de sergent-chef, il embrasse alors la carrière de commerçant. Il prend en outre la présidence de l'Association des anciens militaires et combattants de Wallis-et-Futuna à partir de 1965.

Il fait également son entrée dans la vie politique de son territoire natal : il est membre du conseil d'administration de Wallis-et-Futuna de 1958 à 1961 puis y est réélu en 1967 et en 1972. Après avoir représenté son territoire à la conférence du Pacifique Sud en 1959 et 1962, il est également élu à l'Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna en 1962. De 1967 à 1971, il exerce la présidence de cette assemblée instaurée à la suite de la loi du 29 juillet 1961 qui a conféré le statut de territoire d'outre-mer à Wallis-et-Futuna après la consultation de la population par référendum en 1959. Hormis une interruption de 1977 à 1982, il demeure conseiller territorial jusqu'en 1990.

Son action politique en faveur de son archipel le conduit naturellement à se présenter à la première élection sénatoriale des Îles Wallis-et-Futuna, le 26 septembre 1971. Candidat de l'Union pour la défense de la République, il est élu dès le premier tour avec 11 des 20 suffrages exprimés contre 9 voix pour l'indépendant Paul Chautard. Il voit ensuite son mandat sénatorial renouvelé à deux reprises. Se présentant le 28 septembre 1980 sous l'étiquette du Rassemblement pour la République, il obtient 12 des 21 suffrages exprimés contre 9 pour son adversaire de l'Union pour la démocratie française Kamaliele Katoa et voit sa réélection assurée dès le premier tour. Il est de nouveau reconduit par les grands électeurs wallisiens et futuniens le 24 septembre 1989 : il recueille 13 des 21 suffrages exprimés au premier tour contre 8 voix pour le conseiller territorial Mikaele Hoatau, candidat du Mouvement des radicaux de gauche.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au sein du groupe de l'UDR puis de celui du RPR. Nommé membre de la commission des affaires culturelles en 1971, il y siège jusqu'en 1996 puis rejoint la commission des affaires sociales. C'est à Wallis-et-Futuna qu'il consacre toute son activité sénatoriale. Il intervient ainsi en 1978 dans la discussion du projet de loi modifiant la loi du 29 juillet 1961 qui avait conféré à ces îles le statut de territoire d'outre-mer. Défenseur de leur attachement à la France mais aussi de la spécificité de leurs traditions locales, il demande en 1980 que l'indemnité des chefs traditionnels de Wallis et de Futuna soit augmentée. Cela ne l'empêche pas en 1986 de soutenir le gouvernement Chirac dans ses négociations avec les chefs coutumiers après la proclamation de l'état d'urgence à Wallis.

Il ne cesse de plaider en faveur du développement de son territoire, victime à la fois de son éloignement de la métropole et de son insularité. Le tourisme, quasiment inexistant dans ces îles qui ne possèdent ni ressources propres ni richesses naturelles, lui paraît notamment essentiel pour sortir de « la dépendance totale de la métropole » (1982). Il juge par exemple nécessaire en 1978 de construire un équipement hôtelier de catégorie moyenne. Il demande en outre régulièrement l'attribution de crédits au groupement d'intérêt économique créé afin de promouvoir l'artisanat de l'archipel et l'exportation de produits artisanaux.

Se préoccupant aussi constamment du problème de l'enseignement à Wallis-et-Futuna, il déplore l'insuffisance des crédits accordés pour les constructions scolaires. Il formule régulièrement le souhait que l'État français prenne en charge les frais de transports des boursiers entre Wallis et Nouméa afin qu'ils puissent poursuivre en Nouvelle-Calédonie leurs études secondaires après la classe de troisième. Il défend aussi la spécificité du système scolaire établi à Wallis-et-Futuna où le catholicisme occupe une place majeure : l'enseignement primaire y est assuré par la mission catholique mais financé par l'État, tandis que l'enseignement secondaire est assuré et financé par ce dernier. Sa connaissance approfondie de ces questions pousse la commission des affaires culturelles à lui confier en 1987 le rapport sur une proposition de loi relative au transfert de la compétence du second cycle de l'enseignement au territoire de la Polynésie française.

Président des ligues d'athlétisme et de football de Wallis-et-Futuna, médaillé d'argent de la Jeunesse et des Sports, il intervient également souvent au Sénat au sujet du sport local. Il plaide en particulier en faveur de la construction d'équipements sportifs.

Par-delà les problèmes propres à son archipel, il suit très attentivement l'évolution politique de la Nouvelle-Calédonie. Il estime en effet que cette dernière est indissociablement liée aux îles Wallis-et-Futuna, qui en sont éloignées de quelque 2 200 kilomètres. Refusant l'indépendance de Nouvelle-Calédonie « dans l'intérêt de tous les Calédoniens et dans l'intérêt du Pacifique », il se satisfait particulièrement des accords de Matignon signés en 1988 qui instaurent la paix sur la terre calédonienne.

Il vote par ailleurs la loi portant création et organisation des Régions (1972), la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité (1974), la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980), la loi portant abolition de la peine de mort (1981), la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage (1982), la loi relative au revenu minimum d'insertion (1988), la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (1993) et la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail (1998). Il ne prend pas part au vote de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (1974) et se prononce contre la loi portant réforme du divorce (1975) ainsi que contre la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (1992).

Chevalier de l'ordre national du Mérite, il disparaît subitement le 5 avril 1998 à l'âge de soixante-dix ans : il est retrouvé mort à Futuna à l'intérieur de sa voiture immergée dans la mer.

Elu le 26 septembre 1971
Réélu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 5 avril 1998 (décédé)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Soséfo Makapé PAPILIO

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