
L'OPECST organise une audition publique sur les apports de la science pour une agriculture confrontée au réchauffement climatique et aux pertes de biodiversité.
Cette audition a deux objectifs :
- présenter certaines avancées scientifiques prometteuses ;
- définir les modifications du système de production qui permettront d'apporter des solutions durables au monde agricole.
Pourquoi ce contrôle ?
20 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales sont imputables au secteur agricole, ce qui en fait l’un des acteurs essentiels du changement climatique. Ce secteur est également à l’origine d’impacts majeurs sur la biodiversité, notamment du fait de la conversion de milieux naturels à des usages agricoles ou de l’utilisation d’intrants qui contaminent les eaux et les sols. Mais le secteur agricole est également l’une des premières victimes du changement climatique et des pertes de biodiversité : le renforcement des aléas climatiques, la diminution de la fertilité des sols, la disparition d’espèces indispensables à la stabilité et au fonctionnement des écosystèmes sont des menaces qui affectent autant la production agricole que la qualité des aliments et la sécurité alimentaire.
Afin de donner un éclairage scientifique aux solutions à mettre en oeuvre pour une agriculture performante adaptée au changement climatique et respectueuse de la biodiversité, l'OPECST a confié à Pierre Henriet et Daniel Salmon l'organisation d'une audition publique autour des principaux experts français sur ce sujet.
Quels constats et recommandations ?
Cette audition publique a mis en avant des pistes scientifiques prometteuses pour garantir la durabilité de l’agriculture telles que les manipulations des paysages olfactifs ou l’usage des bio-solutions pour renforcer le microbiote des plantes. Toutefois, l’application de ces technologies se heurte à des obstacles réglementaires, financiers et humains et ne permettent pas de répondre à tous les défis de l’agriculture.
Compte tenu du verrouillage des systèmes de production agricole, il faudrait modifier en profondeur le système agrialimentaire pour apporter des solutions durables.
Les conclusions de l’audition publique, adoptées par l’Office le 3 avril 2025, ont conduit à formuler dix recommandations pour parvenir à une agriculture plus durable et une alimentation plus saine :
- Faire évoluer la réglementation pour faciliter l’homologation des innovations technologiques plus respectueuses de l’environnement
- Modifier les prix relatifs des différents modèles de production afin de dissuader les pratiques générant de fortes externalités négatives
- Renforcer l’efficacité des outils génétiques pour sélectionner des animaux plus résistants aux maladies en connectant les bases génétiques avec les bases sanitaires
- Privilégier une approche systémique qui associe les enjeux de l’agriculture à la problématique des systèmes alimentaires
- Mieux hiérarchiser les objectifs de la PAC (politique agricole commune) sans sacrifier l’objectif de protection de l’environnement
- Développer de nouveaux instruments financiers dans le cadre de la prochaine PAC en passant d’une logique de subvention à une logique de rémunération de services explicites
- Encourager les innovations couplées associant tous les acteurs de l’amont et de l’aval de la production
- Décentraliser les initiatives en faveur des transitions afin de tenir compte de la spécificité des territoires sur le plan écologique et socio-économique
- Mobiliser davantage les acteurs de terrain et décloisonner les approches pour former aux transitions
- Associer pleinement les apprenants dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des actions visant à favoriser les transitions vers de nouveaux modèles de production