Naissance :
08/09/1756 - Vico
Décès :
1836 - Lieu de décès inconnu
Profession ou qualité :
Commissaire près le tribunal de Liamone
Autres mandats :
Néant

Membre du Conseil des anciens du 1er prairial an V au 18 brumaire an VIII

CITTADELLA (JEAN-MARIE), député au Conseil des Anciens, né à Vico (Corse), le 8 septembre 1756, mort en 1836, étudia le droit à Aix, en Provence, de 1777 à 1779. Devenu avocat au conseil supérieur de la Corse, il exerça cette profession jusqu'à l'époque de la Révolution. Puis il entra dans la magistrature, et fut nommé juge président du tribunal de Vico (novembre 1790) et commissaire près le tribunal de Liamone (29 pluviôse an V). Le 22 germinal an V, l'unanimité des électeurs l'appela à représenter le département de Liamone au Conseil des Anciens. Il y siégea jusqu'en l'an VIII, et prit une part assez active aux délibérations. Dans la séance du 4 fructidor an V, il « prononça, dit le Moniteur, une motion », par laquelle il justifiait la conduite du Directoire, et inculpait ses accusateurs. Il fut interrompu par de violents murmures. Il appuya (brumaire an VI) la destitution des commissaires de la trésorerie; proposa, vers la même époque, d'approuver la résolution qui excluait des fonctions législatives Launoy, des Anciens, frère d'un prévenu d'émigration. Il vota encore une résolution accordant des indemnités aux réfugiés corses. Le 7 thermidor an VII, il se prononça avec chaleur pour la résolution qui rapportait la loi du 19 fructidor, quant aux mesures restrictives contre la presse. Enfin, le 17 thermidor de la même année, il combattit le renvoi au Conseil des Cinq-Cents, du message du Directoire et du rapport de Fouché sur les sociétés politiques. Son attitude favorable au maintien de la Constitution le fit exclure par Bonaparte au lendemain du 18 brumaire. Mais il se rallia plus tard au gouvernement impérial; car on le retrouve : le 18 août 1808, juge à la cour des départements du Golo et de Liamone et, le 26 juillet 1811, procureur à Ajaccio. Puis il adhéra à la Restauration, et devint, le 24 novembre 1819, président du tribunal de Corte. - Lorsqu'il était membre du Conseil des Anciens, Cittadella fut l'objet de violentes attaques de la part d'un de ses compatriotes, nommé Pietri, ancien procureur syndic du district de Sartène, qu'il avait fait exclure des fonctions publiques comme ayant été employé sous les « rebelles » et les Anglais. En réponse aux libelles dirigés contre lui par ce fonctionnaire qui lui reprochait de s'être enrichi dans des spéculations financières, d'avoir eu des complaisances pour les agents anglais, d'avoir été « maître de langue italienne de la fille de l'ex-directeur Merlin », etc., Cittadella publia une longue Réponse où il renvoie à son accusateur la plupart de ces imputations. Il termine en ces termes : « Vous vous êtes peint au naturel, Pietri! et ce tableau ressemblant, surtout aux yeux des habitants de Liamone, vous convient parfaitement. Vos concitoyens vous reconnaîtront à la fugue et à la tortuosité de vos expressions, au mensonge et à la calomnie, à l'audace et au plaisir que vous mettez à médire, et surtout au ton énigmatique qui vous rend incompréhensible, lors même que vous désirez d'être compris. Et si, offusque par le temps, le coloris du tableau venait à s'affaiblir, en le retouchant, on le rendrait encore plus ressemblant. On pourrait y ajouter certains faits, qui prouvent que vos goûts décidés pour le vice ont du se fortifier a l'ombre de vos exemples domestiques et de l'éducation monacale d'où vous tenez l'art de feindre, la conduite astucieuse, et surtout l'impudeur que vous mettez à attaquer les réputations les mieux acquises. » (Réponse du représentant du peuple Cittadella, membre du Conseil des Anciens, aux deux lettres du Nommé A. Pietri.)