Naissance :
02/07/1738 - Lyon
Décès :
18/08/1810 - Paris
Profession ou qualité :
Ancien ministre de la Marine
Autres mandats :
Membre du Sénat conservateur

Membre du Conseil des anciens du 1er prairial an V au 30 Floréal an VI

CLARET DE FLEURIEU (CHARLES-PIERRE, COMTE), ministre de la marine, député au Conseil des Anciens et membre du Sénat conservateur, né à Lyon (Rhône), le 2 juillet 1738, mort à Paris, le 18 août 1810, était le dernier de neuf enfants. Il fut, selon l'usage du temps, destiné à l'état ecclésiastique; mais sa vocation le poussait vers la marine, et vers l'étude des mathématiques. Après avoir fait toutes les campagnes maritimes de la guerre de Sept ans, il s'occupa (1763), concurremment avec le célèbre horloger Ferdinand Berthoud, de la confection d'une montre marine, et son entreprise eut un plein succès. Lui-même fit l'épreuve de son invention à bord de la frégate l'Isis qu'il commandait, pendant le voyage entrepris à ce dessein par ordre de Louis XV, en 1768. Nommé, en 1770, directeur général des ports et arsenaux de la marine, il rédigea presque en entier le plan de la campagne navale de 1778, ainsi que celui des voyages de Lapeyrouse et d'Entrecasteaux. La Révolution vint détourner pour quelque temps Claret de Fleurieu de la carrière scientifique. Le 24 octobre 1790, Louis XVI le nomma ministre de la marine. Il en fit part à l'Assemblée par une lettre où il disait : « Le roi a daigné me confier le département de la marine vacant par la démission de M. de la Luzerne ; je me distinguerai par mon zèle pour l'exécution des lois et mon amour pour la tranquillité publique. » Immédiatement après, il expédia l'ordre à la flotte et aux bâtiments de commerce d'arborer le pavillon tricolore. Au reste, son administration fut de peu de durée; dénoncé en 1791 par un de ses commis qui l'accusa devant l'Assemblée d'avoir ordonnancé le paiement des intendants de la marine supprimés par un décret antérieur, du 5 avril, il donna sa démission (12 mai 1791), quoique le comité chargé d'examiner l'accusation n'eût énoncé, dans son rapport, aucun blâme personnel au ministre. Le roi le choisit alors pour gouverneur du dauphin. Mais les événements qui suivirent ne permirent pas à Claret de Fleurieu d'exercer ces fonctions. Devenu, à cause même du choix dont il avait été l'objet, suspect sous le régime révolutionnaire, il fut arrêté et incarcéré à la prison des Madelonnettes. Mme de Fleurieu (qui épousa en secondes noces Eusèbe Salverte) partagea la captivité de son mari; il fut mis en liberté au 9 thermidor. Plus tard, bien qu'on l'eût trouvé désigné pour le ministère de la marine dans les papiers de Lavilleheurnois, le conspirateur royaliste, les électeurs de la Seine le députèrent par 599 voix, le 21 germinal an V, au Conseil des Anciens, sous le nom de Claret. Il se fit peu remarquer dans cette assemblée, qui l'avait nommé secrétaire aussitôt après son admission. Un seul rapport lui fut confié: sur la résolution relative aux prises faites dans la mer des Indes par le navire l'Emilie. Il fut exclu du Conseil au 18 fructidor, comme entaché de royalisme et convaincu de connivence avec les « clichiens ». Il se montra ensuite favorable au coup d'Etat de brumaire, et devint conseiller d'Etat (section de la marine) le 3 nivôse an VIII. En l'an X, revêtu du caractère de ministre plénipotentiaire, il négocia entre la France et les Etats-Unis d'Amérique un traité de commerce et d'amitié. Le 8 frimaire de la même année, il présenta au Corps législatif le traité de paix conclu entre la République française et la Russie. Membre de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII, et grand officier de cet ordre le 25 prairial, il fut placé la même année (21 messidor), par Napoléon, à la tête de l'administration de sa maison en qualité d'intendant général ; mais le 5 thermidor an XIII, il résigna ces fonctions qu'il échangea contre celles de gouverneur des Tuileries, et entra le même jour au Sénat conservateur. Enfin il reçut, le 26 avril 1808, le titre de comte (il était chevalier avant la Révolution). Claret de Fleurieu ne jouit pas longtemps des faveurs impériales: le 18 août 1810, tandis qu'il jouait avec ses enfants, il mourut frappé d’apoplexie. Membre de l'Académie des sciences avant la Révolution, il était de l'Institut depuis la création de ce corps; il y eut pour successeur, dans la section de géographie, le célèbre ingénieur hydrographe Beautemps-Beaupré. - On doit à Claret de Fleurieu plusieurs travaux techniques importants.