Naissance :
19/04/1750 - Nantes
Décès :
01/05/1832 - Paris
Profession ou qualité :
Commissaire du Directoire près le canton de Beaugency
Autres mandats :
Membre du Sénat conservateur / Pair de France

Membre du Conseil des anciens du 1er prairial an VI au 18 brumaire an VIII

CORNET (MATHIEU-AUGUSTIN, COMTE DE), député au Conseil des Anciens, membre du Sénat conservateur et pair de France, né à Nantes (Loire-Inférieure), le 19 avril 1750, mort à Paris, le 1er mai 1832, était d'une famille de commerçants. Receveur des fouages de l'évêché de Nantes en 1785, il fut nommé échevin de la ville, se montra, à la Révolution, partisan modéré des idées nouvelles, et fut appelé au directoire du département. Démissionnaire en 1791, il vint habiter Beaugency ; s'étant montré hostile aux exécutions de Carrier, il fut enfermé à la prison du Plessis à Paris, et ne dut la liberté qu'au 9 thermidor. Il revint alors à Beaugency en qualité de commissaire du Directoire, et fut élu, le 22 germinal an VI, député du Loiret au Conseil des Anciens, Là, il combattit la consécration des fêtes décadaires, la loi des otages, la mise en accusation des naufragés de Calais et obtint la fermeture du club du Manège. Président de l'Assemblée (19 août 1798), il prononça (4 septembre), sur la fête du 18 fructidor, un discours d'une grande réserve, et combattit (le 23) un projet de loi portant peine de mort contre quiconque tenterait de modifier la Constitution. Le discrédit dans lequel était tombé le Directoire, et la stérile agitation des factions avaient déjà accoutumé un certain nombre de députés à l'idée d'une dictature militaire : la commission des inspecteurs de la salle (questeurs), que présidait alors Cornet, était acquise à cette solution, quand Bonaparte revint tout à coup d'Égypte. Cornet a raconté lui-même, dans sa Notice historique sur le 18 brumaire, comment les rôles furent distribués. Dans la nuit du 17, on expédia des lettres de convocation aux membres des Anciens dont on était sûr, et Cornet présida le lendemain l'Assemblée ainsi composée. « Si des mesures ne sont pas prises, dit-il, la patrie est consumée, la République aura existé, et son squelette sera entre les mains des vautours qui s'en disputeront les membres décharnés. » Le Conseil vota le décret de translation à Saint-Cloud du Corps législatif. Cornet fit partie, le 19, de la commission intermédiaire qui remplaça momentanément les conseils et qui prépara la Constitution de l'an VIII, et fut envoyé en mission dans l'Ouest. Il entra, le 3 nivôse an VIII, au Sénat conservateur dont il fut plus tard secrétaire. Membre de la Légion d'honneur (9 vendémiaire au XII), commandeur du même ordre (25 prairial suivant), il fut créé comte de l'Empire le 26 avril 1808, et grand officier de la Légion d'honneur le 30 juillet 1811. Présenté en 1809 pour la sénatorerie de Florence, l'Empereur refusa de lui conférer cette dignité à cause de la liberté avec laquelle il s'était exprimé sur la persécution dirigée contre le général Moreau. On a dit que ce refus avait provoqué l'adhésion du comte de Cornet à la déchéance de l'empereur. Nommé pair de France par Louis XVIII, le 4 juin 1814, il se tint à l'écart pendant les Cent-Jours, et reprit son siège à la Chambre des pairs en 1815 ; dans le procès du maréchal Ney, il vota jour la mort, et prit quelquefois la parole, à la Chambre haute, sur des matières de législation ; son titre de comte fut continué par le roi le 31 août 1817. Il était en instances pour transmettre sa pairie à son petit-gendre, M. Leriche de Cheveigné, lorsque survinrent les événements de Juillet 1830. Il siégea à la Chambre haute jusqu'à sa mort, ayant prêté le serment à la monarchie nouvelle.