- Naissance :
- 15/07/1754 - Troyes
- Décès :
- 06/12/1816 - Bruxelles
- Profession ou qualité :
- Receveur du district d'Arcis-sur-Aube
- Autres mandats :
- Assemblée législative de 1791 / Convention / Tribunat
Membre du Conseil des anciens du 6 brumaire an IV au 30 Floréal an V
Membre du Conseil des anciens du 1er Prairial an VII au 18 brumaire an VIII
COURTOIS (EDME-BONAVENTURE), député à l'Assemblée législative de 1791, membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, membre du Tribunat, né à Troyes (Aube), le 15 juillet 1754, mort à Bruxelles (Belgique), le 6 décembre 1816, était le fils d'un boulanger qui lui fit faire ses études au collège de l'Oratoire. Il occupait, à Arcis-sur-Aube, la place de receveur du district, lorsqu'il fut élu député de l'Aube à l'Assemblée législative, le 7 septembre 1791, le 1er sur 9, avec 215 voix (325 votants) ; il ne parut pas à la tribune et se contenta de voter avec le côté gauche. Le même département le renomma membre de la Convention, le 4 septembre 1792, le 1er sur 9, avec 245 voix (409 votants). Il vota la mort de Louis XVI sans appel ni sursis, et ne se fit pas remarquer jusqu'au 9 thermidor. Dans cette journée, il se prononça contre les Jacobins, et fut chargé, par les vainqueurs, de l'examen des papiers de Robespierre. Il fit, à ce sujet, un très long et très violent rapport, dont la communication occupa plusieurs séances de la Convention, et qui contenait des phrases comme celle-ci : « Nous ne pouvons vous donner ici, citoyens, une idée de certains écrits qui ne souffrent pas l'analyse. Il faut les lire tout entiers, et vous frémirez en les lisant, et vous nous plaindrez, nous que vous avez chargés de l'affligeant et pénible emploi de dépouiller ces exécrables feuillets, dégoutants du fiel des furies, et rougis du sang du juste... etc. » Ce rapport avait surtout pour objet de compromettre un grand nombre de membres de la Convention et d'agents du gouvernement, et de les désigner aux poursuites. Membre du comité de sûreté générale, Courtois (de l'Aube) se signala par son ardeur contre révolutionnaire : il prit contre les Jacobins diverses mesures de rigueur, et fit nommer Delmas commandant de la force armée de Paris au 1er prairial. Passé, le 23 vendémiaire an IV, Conseil des Anciens, comme ex-conventionnel, il fut réélu par le département de l'Aube, le 24 germinal au VI, avec 770 voix, puis une seconde fois, le 26 germinal an VII. Il fut porté par ses collègues à la présidence de l'Assemblée, et prit plusieurs fois la parole : sur les mesures à l'égard des émigrés, contre l'affranchissement de la presse, etc. Il dénonça à plusieurs reprises, une « conspiration terroriste » dont il voyait le foyer dans la société du Manège, et fut pris à parti, à ce propos, par quelques-uns de ses collègues, qui le sommèrent de fournir des preuves et raillèrent sa prétendue découverte. Courtois prit une part très active aux événements du 18 brumaire, et favorisa de tout son pouvoir le coup d'État de Bonaparte. Ce fut lui qui, à la séance du 19, dénonça Aréna (V. ce nom) comme ayant voulu assassiner le général, et répandit la fausse nouvelle d'un mouvement populaire qui se serait préparé dans Paris. Courtois entra au Tribunat le 4 nivôse an VIII ; mais les accusations de concussion dont il fut l'objet l'obligèrent à sortir de ce corps lors de la première élimination, en l'an X. La fortune rapide de Courtois avait servi de base à ces accusations, contre lesquelles il ne cessa d'ailleurs de protester. Il se retira à Rambluzin (Meuse), où il s'occupait de belles-lettres et d'agriculture, lorsque la loi dite « d'amnistie », du 12 janvier 1816, vint le frapper de bannissement. Quelques jours avant, M. Decazes, ministre de la police, fit pratiquer chez lui, à Rambluzin (9 janvier 1816) une visite domiciliaire, sur le bruit qu'il détonait une correspondance secrète de Louis XVIII pendant l'émigration. Courtois se réfugia on Belgique. Il espérait, en adressant au ministre de l'Intérieur le testament de Marie-Antoinette qu'il avait trouvé dans les papiers de Robespierre, s'en faire un titre à l'indulgence du gouvernement de la Restauration, lorsqu'il mourut presque subitement. Son domicile, à Bruxelles, fut envahi, ses papiers saisis, soustraits ont dispersés. Le procès, que son fils intenta vainement à l'État pour en obtenir la restitution, a prouvé qu'il s'agissait de plusieurs manuscrits importants, notamment d'une Histoire de la Révolution du 9 thermidor, de Notes historiques et matériaux de mémoires intéressant la famille royale, d'un écrit intitulé : Louis XVIII pendant la Révolution, etc.