Claude-Sylvestre COLAUD

Elu le 13/02/1801

COLAUD (CLAUDE-SYLVESTRE, COMTE), membre du Sénat conservateur et pair de France, né à Briançon (Hautes-Alpes) le 11 décembre 1754, mort à Paris le 3 décembre 1819, s'engagea, au sortir du collège, dans les dragons, passa dans les chasseurs où il devint lieutenant, et fut nommé lieutenant-colonel sur le champ de bataille de Valmy. En 1793, à la tête d'un corps d'éclaireurs, il arrêta l'armée coalisée qui venait de reprendre le camp de Famars, et couvrit la retraite de l'armée; le général Lamarque l'en félicita publiquement. Général de brigade (30 juillet 1793), il fut grièvement blessé à Hondschoot (8 septembre 1793), et la Convention déclara qu'il avait bien mérité de la patrie. A peine guéri de ses blessures, il fut envoyé à Toulon, où il rétablit l'ordre, puis à l'armée du Nord, et à celle de la Moselle, où il commanda l'avant-garde à la prise de Trèves, s'empara des redoutes de Trarbach, rejeta les Prussiens derrière la Nahe, et commença le blocus de Mayence. Nommé général de division, il refusa de remplacer Pichegru à la tête de l'armée de Paris, se battit à Siegbert de façon à mériter du Directoire un témoignage publie de satisfaction, fut envoyé en Belgique (1798) pour réprimer l'insurrection qui venait d'y éclater, et après avoir battu les insurgés et pris quatorze drapeaux, fit rentrer au trésor plus de trente millions de contributions arriérées. Il remplaça Bernadotte au siège de Philisbourg et contribua à la victoire d'Hohenlinden. Le 18 nivôse an IX, Bonaparte désigna comme candidat au Sénat conservateur « ce soldat qui a rendu des services essentiels dans toutes les campagnes de la guerre ». Il fut élu, le 24 pluviôse suivant, et montra dans ses votes une certaine indépendance. Nomme membre de la Légion d'honneur, le 9 vendémiaire an XII, il alla exercer un commandement en Hanovre, fut appelé, le 20 mars 1807, à la tête de la 1re légion de réserve de l'intérieur, créé comte de l'empire le 26 avril 1808, et passa un moment en Hollande pour commander les troupes françaises auprès du roi Louis. Eu 1814, il vota la déchéance de l'empereur, fut nommé pair de France sous la Restauration (4 juin 1814), chevalier de Saint-Louis (27 juin 1814), et s'honora, en décembre 1815, en prenant chaleureusement, à la Chambre haute, la défense du maréchal Ney; il vota en outre pour la déportation du maréchal.