NOTE DE SYNTHESE

Les étrangers qui sont titulaires d'un titre de séjour et qui résident en France depuis au moins un an peuvent formuler une demande de regroupement familial pour leur conjoint. Ils peuvent également formuler une telle demande pour leurs enfants mineurs, qu'il s'agisse des enfants du couple, de ceux nés d'une première union et sur lesquels ils exercent l'autorité parentale, ou de ceux de leur conjoint.

Pour bénéficier du regroupement familial, ils doivent disposer d'un logement dont la superficie correspond à la composition de la famille et qui répond aux normes minimales d'habitabilité édictées pour les locaux mis en location. Ils doivent aussi justifier de revenus stables et équivalents au moins au SMIC, toutes les ressources du foyer étant prises en compte, à l'exception des prestations familiales.

Lorsque la demande est acceptée, les membres de la famille reçoivent un titre de séjour de même nature que celui de l'étranger à l'origine du regroupement.

Ces dispositions générales ne s'appliquent pas pour les ressortissants des pays de l'Union européenne et du Maghreb, qui relèvent de régimes particuliers.

Depuis que l'immigration économique d'origine extra-européenne a pratiquement cessé, l'immigration légale ne concerne plus que quelques catégories de personnes : des étudiants, des personnes dotées d'une qualification professionnelle exceptionnelle et surtout - dans le cadre de ce que l'on appelle communément le regroupement familial - certains des membres de la famille d'un étranger installé à titre régulier. Les règles relatives au regroupement familial ont donc pris une importance particulière, qui justifie une analyse comparative. Celle-ci porte sur sept pays : l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni.

Seules les mesures applicables aux étrangers venant de pays n'appartenant pas à l'Union européenne ont été analysées, et les dispositions spécifiques concernant les demandeurs d'asile ou les réfugiés n'ont pas été retenues. Pour chacun des pays couverts, on a étudié :

- les bénéficiaires potentiels du regroupement familial (conjoint, enfants, ascendants...) ;

- les conditions que l'étranger qui vit dans le pays doit remplir pour faire venir sa famille ;

- la durée des permis de séjour obtenus au titre du regroupement familial.

L'examen des dispositions en vigueur dans les pays étrangers montre que :

- traditionnellement subordonné à des conditions de revenus et de logement, et limité à la cellule familiale au sens strict...

- ... le regroupement familial devient particulièrement difficile, surtout dans les pays du Nord.

1) Subordonné à des conditions de revenus et de logement, le regroupement familial est limité à la cellule familiale au sens strict


Toutes les législations exigent que l'étranger à l'origine du regroupement puisse subvenir personnellement et durablement aux besoins de sa famille et lui offrir des conditions de logement décentes.

Par ailleurs, dans tous les pays étudiés, les dispositions relatives au regroupement familial sont réservées aux membres de la famille proches, c'est-à-dire au conjoint et aux enfants mineurs, dans la mesure où ils n'ont pas encore fondé leur propre foyer.

Les autres membres de la famille ne sont qu'exceptionnellement admis au titre
du regroupement familial élargi. Cette possibilité concerne surtout les ascendants âgés de plus de soixante-cinq ans, dans la mesure où ils dépendent financièrement d'un enfant installé en Europe et où ils sont seuls dans leur pays d'origine. En effet, les pays les plus ouverts, comme l'Espagne et l'Italie, ont récemment supprimé de la liste des bénéficiaires du regroupement familial les « autres » membres de la famille (frères et soeurs, oncles et tantes...), dont la présence pouvait être justifiée par la dépendance financière.

2) Le regroupement familial devient particulièrement difficile, notamment dans les pays du Nord

L'Allemagne et le Danemark ont récemment modifié leur législation sur l'immigration. La loi allemande n'entrera en vigueur que le 1 er janvier 2003, tandis que la loi danoise est entrée en vigueur le 1 er juillet 2002.

Les nouvelles dispositions allemandes sont plus restrictives pour les enfants : elles abaissent de seize à douze ans l'âge maximal permettant aux enfants de bénéficier de droit du regroupement familial.

Au Danemark, la loi du 6 juin 2002
dispose que le regroupement familial ne constitue plus un droit, même pour le conjoint et les enfants, et que chaque demande est appréciée séparément. En outre, le regroupement de conjoints n'est possible que lorsque chacun des deux a plus de vingt-quatre ans , l'étranger installé au Danemark devant par ailleurs disposer depuis au moins trois ans d'un titre de séjour d'une durée illimitée, lequel ne peut être obtenu qu'après sept ans.

De même, aux Pays-Bas, l'accord gouvernemental négocié entre les chrétiens-démocrates, les libéraux et les populistes de la Liste Pim Fortuyn prévoit de rendre le regroupement familial plus difficile : l'étranger qui souhaite faire venir sa famille aux Pays-Bas devrait être âgé d'au moins vingt et un ans et apporter d'importantes garanties financières. Il devrait notamment justifier d'un revenu égal à 130 % du revenu minimal.

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