III. LES JEUNES GÉNÉRATIONS SONT-ELLES SUFFISAMMENT PRISES EN COMPTE ?

Votre rapporteur pour avis a bien noté les deux principales mesures relatives aux jeunes générations :

- l'une, introduite dans le présent projet de loi : l'engagement d'une réflexion sur l'introduction dans l'assiette des cotisations vieillesse des gratifications versées dans le cadre de stages (article 29 quinquies ) ;

- l'autre, proposée par le Gouvernement, par voie réglementaire : le relèvement de quatre à six trimestres des périodes de chômage non indemnisées validées gratuitement au titre des droits à la retraite en début de carrière .

Il accueille favorablement ces deux initiatives .

Cependant, il regrette que la question des jeunes générations qui entrent aujourd'hui sur le marché du travail ne soit pas davantage au centre du débat sur la présente réforme des retraites, alors qu'elles sont concernées en premier lieu. Les discussions tendent en effet davantage à se focaliser sur l'application des mesures d'âge aux générations proches du départ à la retraite.

Or, pour votre rapporteur pour avis, il convient de prendre conscience de deux évolutions majeures observées sur le marché du travail qui ont un impact direct sur le système de retraite des jeunes générations : d'une part, l'entrée de plus en plus tardive dans la vie active et, d'autre part, la fragilisation des parcours professionnels, en raison du chômage. Ces deux tendances influent très largement sur la date d'obtention d'une pension à taux plein.

Ainsi, selon une étude récente de la DREES 49 ( * ) , la hausse des études combinées aux difficultés d'insertion sur le marché du travail s'est traduite par une baisse des durées cumulées d'emploi avant 30 ans de 2,6 années entre les générations 1934-1943 et 1964-1973 (3 ans pour les hommes et 2,3 ans pour les femmes).

Durées d'emploi et d'études à 30 ans pour des générations successives

Source : DREES, « Les droits à la retraite des jeunes générations », Dossiers Solidarités et santé n° 10 - 2009

Par ailleurs, la durée de cotisations, qui sera portée à 41 ans en 2012, ne pourra plus indéfiniment être augmentée.

C'est pourquoi, comme votre rapporteur pour avis l'a indiqué dans la première partie du présent rapport, il conviendrait à terme de réfléchir à un mode de prise en compte des années d'études .

Ce constat le conduit également à un quatrième thème de réflexion, le renforcement des dispositifs d'épargne retraite. Face aux incertitudes laissées aux générations à venir, il semble nécessaire de permettre à chacun de compléter sa future pension en fonction de ses revenus et de ses décisions d'épargne.


* 49 DREES, « Les droits à la retraite des jeunes générations », Dossiers Solidarités et santé n° 10 - 2009.

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