2. La numérisation des films : un pied sur le frein

En raison du prélèvement de 150 millions d'euros sur le fonds de roulement du CNC en 2013, qui comporte une « réserve numérique » (de 250 millions d'euros au 1er janvier 2012) dédiée pour partie au plan de numérisation des oeuvres cinématographiques, l'établissement devra « réduire la voilure » de ce dernier.

On peut donc craindre un ralentissement, sinon un arrêt provisoire de la numérisation des films de patrimoine. Le coût est d'environ 100 000 euros par film , les sommes pouvant varier selon l'état de la pellicule. L'inventaire, la restauration puis la numérisation de ces oeuvres sont pourtant importantes pour plusieurs raisons :

- un enjeu patrimonial : il s'agit de sauver des oeuvres souvent en mauvais état ;

- un enjeu économique, social et culturel : elle contribue à l'activité d' industries techniques du cinéma fragilisées par la révolution numérique, et donc aussi au maintien des compétences nécessaires en leur sein, au risque sinon de voir la filière chimique disparaître ;

- un enjeu en termes de développement de l'offre légale en ligne .

3. L'Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC) : de nouvelles perspectives

L'ADRC est une association créée en 1983 pour soutenir et favoriser le développement de la petite exploitation et du cinéma de proximité, dans les villes dites petites et moyennes. Cette mission se décline en quatre activités spécifiques :

- l'aide aux salles par l'accès aux films (tirage et circulation de copies à fort potentiel commercial) : avec 2 207 copies pour 156 titres au total en 2011, ce sont ainsi 1 533 localités qui ont obtenu au moins une copie ADRC. La hausse de plus de 25 % par rapport à 2010 (1 765 copies) est liée à la transition numérique, les établissements les plus importants étant désormais numérisés, les distributeurs tirent donc de moins en moins de copies 35 mm pour les petites salles qui ne seraient pas encore équipées ;

- la fonction « études et conseils » (lors de création ou de transformation de salles) : en 2011, le nombre d'interventions s'est élevé à 37 (contre 45 en 2009). Celles-ci se concentrent de plus en plus sur la projection numérique et les problématiques d'accessibilité ;

- depuis 2000, la mission « patrimoine » (diffusion de films de répertoire) : elle propose aujourd'hui près de 300 longs-métrages disponibles à des conditions aménagées. La fréquentation pour ce type de films est en hausse : 75 000 entrées en moyenne en 2011 contre 55 000 en 2010 ;

- une activité d'observatoire du milieu du cinéma (conditions de diffusion, rapport distributeurs exploitants).

En mai 2012, M. Bertrand Eveno , président de la Commission nationale art et essai, a remis au CNC un rapport sur les perspectives que devrait embrasser l'ADRC pour 2013 :

- continuer l'accompagnement sur la fin de la période de transition entre les supports argentique et numérique ;

- garantir l'accès aux films de la diversité ;

- confier l'intervention financière afférente à une autre instance que l'ADRC, la Caisse de répartition créée sur la recommandation du Comité de concertation pour la diffusion numérique en salles ;

- assurer la médiation entre exploitants et distributeurs.

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