B. ... ET FORTEMENT MOBILISÉE POUR GÉRER L'URGENCE SOCIALE

Dans le contexte de la crise sanitaire, la mission a joué un rôle d'amortisseur, si bien que ses crédits ont été appelés à varier fortement en cours de gestion.

• En 2020 , la mission a servi à financer, via deux lois de finances rectificatives, des dispositifs exceptionnels visant à pallier les conséquences sociales de l'épidémie de covid-19. Des aides exceptionnelles de solidarité (AES) ont ainsi été versées aux foyers bénéficiaires de minima sociaux ainsi qu'aux jeunes bénéficiaires d'aides au logement. Le Gouvernement a également déclenché deux plans d'urgence en matière d'aide alimentaire . Des crédits supplémentaires de 2,1 milliards d'euros ont ainsi été ouverts en cours d'année au titre du programme 304. Au total, les crédits de paiement de la mission ont été portés à 29 milliards d'euros en cours d'exercice.

• En 2021 , le 2 e projet de loi de finances rectificatif (PLFR) prévoit l'ouverture de 3,2 milliards d'euros de crédits de paiement au titre d'un programme spécifique afin de compenser dès 2021 les pertes de recettes (crédits de cotisations en faveur des employeurs) ou les dépenses supplémentaires (versement direct aux retraités et aux bénéficiaires de minima sociaux notamment) des organismes de sécurité sociale du fait de la mise en place de l' « indemnité inflation » annoncée par le Gouvernement.

Cette aide exceptionnelle de 100 euros doit être versée à toute personne âgée de 16 ans et plus, résidant régulièrement en France, que ses ressources rendent particulièrement vulnérable à la hausse du coût de la vie prévue au dernier trimestre 2021. Elle sera versée, en une fois, par les organismes « les plus naturellement en lien avec les bénéficiaires » de manière à garantir un paiement rapide et automatisé : employeurs pour les salariés, caisses de retraites pour les retraités, Pôle emploi pour les demandeurs d'emploi, CNAF pour les bénéficiaires du RSA ou de l'AAH, etc . On peut néanmoins s'interroger sur l'efficacité d'une mesure aussi large, qui devrait concerner 38 millions de personnes, au regard de son coût total pour les finances publiques (3,8 milliards d'euros). Le Sénat a ainsi rejeté ce dispositif lors de l'examen en première lecture du PLFR.

Au total, 3,5 milliards d'euros de crédits de paiement supplémentaires sont demandés dans le PLFR, ce qui porterait le total des crédits de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » à 29,6 milliards d'euros en 2021.

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