II. RÉDUIRE LA FRACTURE TERRITORIALE

Les zones franches urbaines sont des quartiers prioritaires de la politique de la ville, qui se caractérisent par des taux de chômage élevés, une forte proportion de jeunes dans la population, une part importante de demandeurs d'emploi peu ou pas qualifiés et un faible potentiel fiscal par habitant.

Ces difficultés économiques et sociales, qui se cumulent sur un même territoire, constituent des handicaps majeurs pour les populations qui résident dans ces quartiers et conduisent à une véritable fracture territoriale.

A. LA PERSISTANCE D'INÉGALITÉS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES ENTRE LES TERRITOIRES

Le rapport de 2005 de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles met en évidence des inégalités économiques et sociales fortes entre les zones urbaines sensibles et leurs agglomérations de référence :

1. Des inégalités d'accès à l'emploi

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville présentent systématiquement des taux de chômage plus élevés que leurs agglomérations de référence, ainsi qu'en témoignent les données suivantes :

Taux de chômage au sens du BIT en 2003 selon le sexe, l'âge et le lieu de résidence

(en pourcentage)

Zus

Partie hors Zus des agglomérations avec Zus

Agglomérations rurales ou sans Zus

2003

2004

2003

2004

2003

2004

Hommes

15-24 ans

36,7

36,2

22,8

24,0

15,2

17,0

Hommes

25-49 ans

16,1

17,8

9,0

8,7

5,2

5,6

Hommes

50-59 ans

16,0

12,9

7,6

7,2

5,4

5,8

Hommes

15-59 ans

18,7

19,3

10,0

9,9

6,3

6,9

Femmes

15-24 ans

36,3

40,8

21,9

21,6

20,7

24,1

Femmes

25-49 ans

19,2

20,9

10,1

10,3

9,5

9,2

Femmes

50-59 ans

16,1

15,4

7,8

7,1

7,4

7,7

Femmes

15-59 ans

20,8

22,4

10,8

10,7

8,0

8,4

Ensemble

15-59 ans

19,7

20,7

10,4

10,3

8,0

8,4

En effet, le taux de chômage global dans les Zus s'élève à 20,7 % , soit un point de plus qu'en 2003, alors qu'il se maintient à 10,3 % dans les agglomérations de référence . Cette progression asymétrique est particulièrement visible pour les jeunes, dont les taux de chômage en Zus progressent et atteignent, en 2004, 36,2 % pour les hommes et près de 41 % pour les femmes, contre respectivement 24 % et 21,6 % dans les agglomérations voisines.

D'autres facteurs peuvent expliquer ce différentiel persistant :

- les personnes ayant un faible niveau de formation ou de qualification sont plus exposées au risque du chômage ;

- les personnes d'origine étrangère ont souvent plus de difficultés à trouver un emploi ;

- certains des facteurs peuvent se combiner et entraîner des taux de chômage très élevés pour certaines catégories qui cumulent les handicaps sociaux.

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