2. Trop de jeunes sans qualification

Environ 120 000 jeunes, soit près de deux sur dix, sortent chaque année du système éducatif sans qualification : la moitié est titulaire du seul brevet des collèges, l'autre n'a aucun diplôme. Or, la formation reste le meilleur passeport pour l'emploi et un niveau de qualification élevé constitue une protection contre le chômage.

Le taux de chômage de ces jeunes sans qualification atteint 45 % quatre ans après leur sortie du système éducatif. Le taux de chômage des jeunes titulaires d'un CAP ou d'un BEP s'élève encore à 27,5 %. En revanche, moins de 10 % des diplômés du supérieur sont sans emploi quatre ans après la fin de leurs études.

Un taux d'échec élevé des jeunes au cours de leur formation initiale est un handicap pour un pays comme la France, où l'accès à l'emploi requiert de plus en en plus un haut niveau de connaissances. Il est aggravé par une inadéquation trop fréquente entre les formations suivies par les jeunes et les besoins des employeurs.

Résoudre ces problèmes suppose de mener une action en profondeur et dans la durée : telle est l'ambition du Gouvernement qui a été invité par le Président de la République à procéder à une véritable « refondation » de notre système éducatif.

3. Des inégalités territoriales marquées

Dans certains territoires, le chômage des jeunes atteint des niveaux encore plus préoccupants.

Dans les zones urbaines sensibles (Zus), où se concentrent les problèmes économiques et sociaux, plus de 40 % des jeunes entre seize et vingt-quatre ans sont à la recherche d'un emploi, tandis qu'un jeune sur quatre, dans cette tranche d'âge, n'est ni en emploi ni en formation. L'existence de phénomènes de discrimination à l'embauche à l'encontre des jeunes issus de l'immigration accroît leurs difficultés d'insertion professionnelle.

Dans les départements et collectivités d'outre-mer, le taux de chômage des jeunes atteint également des niveaux inacceptables, oscillant entre 50 % et 60 % selon les territoires.

Certains territoires ruraux sont également confrontés à de sérieux problèmes d'emploi, qui conduisent beaucoup de jeunes actifs à les quitter pour chercher du travail dans une agglomération.

4. De graves conséquences sociales

Le chômage entretient chez les jeunes, notamment dans les quartiers, un sentiment de désespérance. L'avenir apparaît bien sombre et incertain en l'absence de perspective d'emploi. Les jeunes sans emploi et qui ne sont pas non plus en formation se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, avec tous les risques de dérive que cela entraîne.

Le chômage a également pour conséquence de retarder l'entrée dans l'âge adulte et l'accès à l'autonomie. Il est difficile pour un jeune au chômage de quitter le domicile familial, de s'engager dans une vie de couple ou de fonder une famille. Trouver une location, contracter un emprunt est quasiment impossible sans emploi stable. Beaucoup de jeunes ont l'impression de vivre moins bien que leurs parents au même âge.

Comme François Hollande l'a souligné pendant sa campagne présidentielle, cette mise à l'écart d'une partie de notre jeunesse est l'une des causes du pessimisme et de l'inquiétude qui caractérisent aujourd'hui notre pays. Redonner confiance à la jeunesse doit donc être l'une des priorités de l'action publique.

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