B. LES EMPLOIS D'AVENIR, UNE MESURE UTILE POUR LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE DES JEUNES SANS QUALIFICATION

Les différents dispositifs existants, destinés à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes, ne sont pas toujours bien adaptés à la situation des jeunes les moins qualifiés et les plus éloignés du monde du travail. Les emplois d'avenir sont donc un outil utile, particulièrement dans la conjoncture économique actuelle.

1. Compléter la panoplie des outils existants
a) L'accompagnement des jeunes vers l'emploi

Pour accompagner les jeunes dans leur recherche d'emploi, l'Etat et les collectivités territoriales ont mis en place, au début des années 1980, un réseau spécialisé, celui des missions locales pour l'emploi des jeunes.

Les missions locales accomplissent un travail considérable pour conseiller les jeunes dans leur recherche d'emploi et les aider à surmonter les obstacles qu'ils peuvent rencontrer. Depuis 2002, elles peuvent conclure avec les jeunes dont elles assurent le suivi un contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis), qui leur offre un accompagnement renforcé. En 2005, la précédente majorité a créé le contrat d'autonomie, qui devait offrir un accompagnement encore plus intensif, mais qui n'a concerné qu'un petit nombre de bénéficiaires, avec des résultats jusqu'ici peu probants.

Les actions d'accompagnement, pour utiles qu'elles soient, sont cependant impuissantes à ramener vers l'emploi des jeunes trop éloignés du monde du travail et trop faiblement qualifiés pour être directement embauchés par des employeurs publics ou privés.

b) Les formations en alternance

Les formations en alternance, apprentissage et contrats de professionnalisation, présentent un réel intérêt pour préparer les jeunes à entrer dans la vie active.

Les jeunes formés en alternance ont de meilleures chances d'accéder à l'emploi durable. L'enquête « Génération » réalisée par le centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) en 2010 a montré que les jeunes ayant suivi, par exemple, un BEP en apprentissage dans une spécialité industrielle ont 66 % de chances d'accéder rapidement et durablement à l'emploi, contre seulement 31 % pour ceux qui l'ont suivi par voie scolaire.

On observe cependant une tendance à l'élévation du niveau de qualification des jeunes qui entrent en apprentissage : en 2010, 34 % seulement des entrées en apprentissage ont concerné des jeunes sans qualification, pourcentage en baisse de huit points par rapport à 2005. De même, 11 % seulement des entrants en contrats de professionnalisation ont un niveau inférieur au CAP-BEP. Cette évolution peut s'expliquer par le développement des formations en alternance dans l'enseignement supérieur mais aussi par le niveau d'exigence plus élevé des employeurs, qui recrutent par priorité les jeunes les plus qualifiés.

Par ailleurs, l'entrée en formation, même en alternance, n'est pas toujours une solution appropriée pour des jeunes qui ont « décroché » du système scolaire et qui ne souhaitent pas, au moins à court terme, revenir dans un établissement d'enseignement.

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