CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS

En 1997, le budget de l'industrie a fait l'objet d'une monographie dans le rapport annuel de la Cour des comptes relatif à l'exécution des lois de finances 6( * ) . Cette monographie a mis en évidence les fluctuations du périmètre de ce budget depuis 1993.

En effet, depuis cette date, trois modifications de structure sont intervenues :

- à la suite des élections législatives de 1993, un ministère de l'Industrie, de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace s'est substitué au ministère de l'Industrie et un budget commun a été établi en 1994 et 1995 ; les crédits du Centre national d'Etudes spatiales (CNES) figurant auparavant au budget de la Recherche et de l'Espace ont également été inclus dans ceux de l'Industrie ;

- après le remaniement ministériel d'octobre 1995, le ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace a été chargé de la gestion des crédits correspondants qui ont fait l'objet d'un fascicule budgétaire spécial distinct de celui consacré à l'Industrie ;

- enfin, le Gouvernement issu des élections législatives de juin 1997 a de nouveau fusionné les fascicules budgétaires de l'Industrie et de la Poste et des Télécommunications, tout en procédant au rattachement des crédits du CNES et du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) au budget de la recherche.

Ces fréquentes modifications de structure rendent difficile la comparaison des budgets d'une année sur l'autre et l'analyse de l'évolution des crédits consacrés à l'industrie, à la Poste et aux télécommunications sur le long terme.

Votre rapporteur a pris le parti de présenter les crédits de l'industrie, de la Poste et des Télécommunications ensemble dans la mesure où un certain nombre de chapitres ont été fusionnés, ne permettant pas de distinguer l'affectation précise des crédits.

I. EVOLUTION DU BUDGET DE L'INDUSTRIE DEPUIS 1993

A. PRINCIPALES OBSERVATIONS

Le tableau ci-après retrace l'évolution de la part du budget de l'industrie dans le budget général depuis 1993 (hors crédits consacrés à la Poste et aux Télécommunications). Pour simplifier l'analyse, la partie des effectifs et des crédits de la direction générale de l'administration du ministère de l'Industrie consacrés à la gestion des crédits de la Poste, des Télécommunications et de l'espace figure dans les crédits étudiés.



Ce tableau appelle trois commentaires :

On y constate en premier lieu que les montants des crédits nets et des dépenses nettes sont significativement supérieurs au montant des crédits initiaux. Pour 1996, le montant des crédits effectivement disponibles était quasiment le double du montant du budget initial.

Deux phénomènes sont à l'origine de cette différence :

- en premier lieu, le transfert en cours d'année, à partir de 1993, de la subvention d'investissement au Commissariat à l'Energie atomique (CEA), en provenance du budget de la Défense : 8 à 9 milliards de francs ont ainsi " gonflé " le budget de l'industrie en cours d'exécution depuis 1993 ;

- s'y ajoutent à partir de 1994 les crédits destinés à la reprise des véhicules anciens ouverts essentiellement par décrets d'avance et lois de finances rectificatives : 8,41 milliards de francs ont été imputés sur le budget de l'industrie à ce titre de 1994 à 1996.

On remarque en second lieu qu'après avoir atteint un sommet en 1994, les crédits de l'industrie ont par la suite soit régressé, soit stagné en volume aussi bien en loi de finances initiale qu'après comptabilisation des différents mouvements intervenus en cours de gestion.

On observe enfin que le poids des crédits de l'industrie dans le budget total de l'Etat ne cesse de régresser : ainsi, la part des dépenses nettes, c'est-à-dire des crédits effectivement consommés, dans le total des dépenses du budget général qui s'établissait à 1,9 % en 1993 avec 29,08 milliards de francs, n'atteint plus que 1,52 % en 1996 avec 28,95 milliards de francs.

Le graphique ci-après illustre ces tendances :



L'écart qui existe entre les deux courbes supérieures traduit le montant des très importants reports de crédits qui ont lieu d'une année sur l'autre.

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