B. LE BILAN DE LA LOI DU 1ER JUILLET 1996 SUR LA LOYAUTÉ ET L'ÉQUILIBRE DES RELATIONS COMMERCIALES

La révision de l'ordonnance de 1986 sur la concurrence a constitué pour l'industrie alimentaire un enjeu essentiel.

Le texte adopté vise à rééquilibrer le dispositif général en réprimant l'abus de dépendance économique et en rendant effective l'interdiction de revente à perte. Ainsi la sanction du déréférencement abusif, la clarification des règles de refacturation, la définition plus précise du seuil de revente à perte et l'abrogation du " droit d'alignement " sont des mesures majeures qui doivent permettre d'atteindre cet objectif.

L'évaluation des premiers effets de la loi, qui est entrée en vigueur au début de 1997, a fait l'objet d'une controverse en particulier sur son impact sur les prix. En effet, d'aucuns ont souligné que les dispositions de la loi " Galland " provoquaient une augmentation des prix chez la plupart des distributeurs.

En raison du délai relativement court d'application de cette loi, de telles affirmations paraissent quelque peu prématurées.

Les producteurs et les industries agro-alimentaires ont pu néanmoins déceler une tendance à une modification des pratiques dans le sens de la transparence et de la vérité des prix. Il semble, de plus, qu'un coup d'arrêt ait été donné à la dégradation constante de la situation des producteurs vis à vis de la distribution et que, notamment, l'allongement des délais de paiement constaté les années précédentes ait été stoppé. Enfin, les menaces d'un des plus grands distributeurs de tourner la loi en implantant son centre d'achat hors de France paraissent devoir rester sans suite.

Votre rapporteur souligne que le dispositif prévu pour faire face aux situations de crise est néanmoins long à mettre en place et mal adapté pour faire face aux crises conjoncturelles brèves, propres à certaines productions agricoles saisonnières comme celles qui frappent périodiquement les fruits d'été : pêches, poires, tomates... Ainsi, la grave crise qui a éclaté en août 1996 n'a pu être amortie par ce dispositif mais par un accord passé avec la FCD, fédération regroupant certains grands distributeurs qui s'est engagée à respecter un certain niveau de prix à l'achat et à la revente;

Conscients de ces difficultés, les pouvoirs publics s'étaient engagés à faire le point sur l'application de ces nouvelles dispositions. Le projet de loi d'orientation agricole pourrait être l'occasion de modifier certaines mesures si le besoin s'en faisait sentir.

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