C. FAVORISER LA POLITIQUE D'EXPORTATION DE L'INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE

Pour une majorité de branches de l'industrie alimentaire, la mise en place de l'OMC pose la question de l'avenir de la PAC et de la politique d'exportation européenne des produits agro-alimentaires d'ici l'an 2000.

Par ailleurs, les procédures de l'OMC créent un échelon supplémentaire de décision, au-dessus de l'Union européenne et des États membres, en matière de politique agricole et alimentaire. La multiplication des " panels " et la surveillance importante des politiques nationales menée au niveau des comités de l'OMC (agricole, environnement, sanitaire) attestent de cette réalité.

Si la réunion ministérielle de l'OMC de Singapour de décembre 1996 n'a pas avancé le calendrier des prochaines négociations, comme le souhaitaient les États-Unis et le groupe de Cairns, elle a néanmoins engagé dès à présent un processus d'analyse et d'échanges d'informations sur les politiques agricoles et la poursuite du mouvement de libéralisation.

Face à ce constat, la France soucieuse de sa mission exportatrice dispose de leviers pour infléchir la politique commerciale de l'Union européenne et faire valoir ses intérêts exportateurs.

Elle a souhaité rappeler à l'ordre la Commission.


C'est ainsi qu'elle a demandé une analyse générale et par accords de l'impact des accords préférentiels passés par l'Union européenne sur le fonctionnement des politiques communes et du marché unique et l'analyse de leur compatibilité avec l'OMC.

1. L'évolution du droit à restitution à l'exportation

A court terme, la promotion de la politique d'exportation des produits alimentaires passe tout d'abord par la défense des restitutions à l'exportation.

Soumis depuis plusieurs années à des pressions politiques, budgétaires et comptables, sous couvert parfois de la lutte anti-fraude, le droit à restitution a failli connaître en 1996 une restriction importante. Sous la pression des impératifs budgétaires, un projet visant à soumettre systématiquement le paiement des restitutions à l'exportation à la production de preuves d'arrivée à destination du produit exporté était soumis à l'arbitrage de la Commission. Cet arbitrage a été mis en suspens et a été engagé un nouveau processus de réflexion au sein de la Commission.

De nombreux échanges ont eu lieu pour adapter les propositions de la Commission au règlement de base 3665/87 relatif aux conditions d'octroi des restitutions et qui concernaient :

- la suppression du droit à restitution lorsque le produit exporté est réintroduit dans l'Union européenne sous forme transformée et au bénéfice d'un droit réduit mais sans avoir subi de transformation substantielle au sens des règles d'origine non préférentielles,

- un élargissement de la validité des certificats d'exportation à des groupes de produits,

- un assouplissement de la notion d'erreur manifeste échappant aux sanctions administratives.

L'industrie alimentaire est par ailleurs confrontée à un paradoxe : alors que des réflexions sont lancées au niveau national, européen et mondial sur la nécessité d'ouvrir les douanes à des missions d'accompagnement des opérateurs et de simplifier les procédures, les produits alimentaires sont soumis au niveau européen à des procédures du commerce extérieur de plus en plus lourdes.

2. La gestion des échanges de produits hors annexe II

L'accord de l'Uruguay Round a soumis le secteur des produits hors annexe II regroupant des produits élaborés tels que chocolaterie, confiserie, biscuiterie, produits amylacés, bière, lait infantile à des limitations budgétaires annuelles de restitutions. Ce système laisse donc à l'Union européenne une certaine marge de manoeuvre au moins jusqu'à 2001 quant au volume exporté.

C'est la raison pour laquelle le Conseil européen n'avait pas jugé utile en 1994 de soumettre ce secteur à une obligation de certificat d'exportation d'autant plus que les exportations de produits hors annexe II ne se prêtent pas à une gestion de certificats.

Pour des raisons difficilement compréhensibles, la Commission a proposé en 1996 une modification du dispositif qui aurait permis à tout moment de rendre obligatoire de tels certificats.

A l'heure actuelle, les propositions de la Commission sont en suspens.

3. La réforme du régime de Perfectionnement Actif

La Commission européenne a publié au printemps 96 un livre vert sur la réforme du Perfectionnement Actif.

Ce régime permet d'importer des matières premières du marché mondial en franchise du droit de douane, de les transformer et de les réexporter sans restitution.

L'idée de la Commission est d'adapter le régime au nouveau contexte de l'OMC en facilitant son accès pour les opérateurs.

Votre rapporteur pour avis, tout en étant favorable à une réforme de ce régime (accélération des procédures, flexibilité plus grande du régime), met l'accent sur la nécessité d'un contrôle de l'absence de préjudice aux intérêts des producteurs communautaires.

Le dossier a connu un rebondissement début 97 lorsque la Commission a proposé pour le secteur agro-alimentaire un accès automatique au Perfectionnement Actif avec contrôle a posteriori du respect des conditions économiques.

Votre rapporteur pour avis craint qu'une telle approche ne remette en cause la sécurité économique et juridique du régime.

4. Promouvoir les activités de la SOPEXA

a) Analyse de l'activité de la SOPEXA

En 1996, la SOPEXA a mis en oeuvre des actions suivant des modalités adaptées à chaque marché. Si les actions menées ont été légèrement en baisse dans l'Union européenne, elles ont progressé dans les PECO, le Sud-Est asiatique et même aux USA.

Ces actions, avant tout de nature publi-promotionnelle, sont mises en oeuvre aux deux-tiers dans les secteurs des vins, fruits et légumes, produits laitiers et, suivant la même proportion, dans des pays étrangers à la France.

Le budget de la Société se décompose en :

1. Une dotation du ministère de l'agriculture et de la pêche d'un montant de 165,3 millions de francs en 1996. Cette subvention a permis de financer:

- la structure, qui comprend l'équivalent de 278 agents à temps complet, dont 177 à l'étranger (seulement 10 expatriés), répartis sur 39 implantations dans 33 pays en 1996 ;

- des actions d'entraînement général : 53,269 millions de francs.

2. D'autres " ressources " qui concernent les actions pour lesquelles les budgets sont confiés à SOPEXA (prestataire de service). Elles s'élèvent en 1996 à 436,826 millions de francs.

b) Les activités de la SOPEXA en 1996

La SOPEXA a poursuivi son effort de perfectionnement de la qualité du service proposé à ses partenaires, tant en ce qui concerne la réflexion stratégique que les outils opérationnels qu'elle met à leur disposition. Ainsi, en 1996, la SOPEXA a poursuivi la réflexion avec les filières des produits laitiers afin d'identifier les zones géographiques et les actions publi-promotionnelles les plus opportunes pour l'avenir. De même, le secteur des vins et spiritueux a engagé une démarche avec l'ensemble des acteurs de la filière pour déterminer une stratégie de trois ans, qui permettra à la France de renforcer son positionnement international en participant à une bonne adéquation entre l'offre française et la demande des marchés extérieurs.

La SOPEXA a également multiplié les rencontres entre distributeurs et producteurs, favorisant de nombreux partenariats et a accueilli de nouvelles entreprises dans les programmes proposés par les campagnes associatives dans les secteurs vins, produits laitiers, volaille, produits carnés et fruits et légumes.

Depuis plusieurs années, la demande de prestations de promotion collective est croissante . Les budgets actions confiés à SOPEXA sont en progression constante. L'activité publi-promotionnelle (composée de l'ensemble des budgets qui lui sont confiés hors expositions internationales et actions d'entraînement général) s'est encore intensifiée en 1996. Son montant total s'est élevé à 400 millions de francs (contre 362 millions de francs en 1995, soit + 10,6 %). Ce développement est marqué par la croissance de l'activité de la plupart des secteurs. (vins et spiritueux, produits transformés, produits de la mer, fruits et légumes...).

c) Les activités programmées par la SOPEXA en 1997

Les activités programmées en 1997 se situent dans le prolongement des actions menées dans les différents secteurs en 1996. Elles prennent en compte :

Le contexte international marqué par :

- des taux de croissance très variables selon les zones : élevés en Asie, Chine et Etats-Unis, plus faibles sur les marchés européens et le Japon (qu'un haut niveau de pouvoir d'achat rend toujours très attractif pour les entreprises) ;

- la montée en puissance, en matière d'échanges extérieurs de l'ensemble de la zone asiatique, qui constitue une tendance positive favorable au développement sur le long terme de nos exportations.

Le contexte national, caractérisé par :

- une priorité durable à la maîtrise des dépenses publiques et une sélectivité accrue des actions ;

- pour les partenaires de la SOPEXA, des marges de manoeuvre limitées en raison du contexte général, même si le développement à l'international apparaît de plus en plus comme un objectif majeur, car source de croissance et d'emploi ;

- un taux de croissance prévisionnel 1997 qui devrait faciliter la reprise de la consommation alimentaire avec l'émergence de nouveaux comportements et de nouvelles attentes des consommateurs, le poids croissant de la demande hors foyer et l'évolution des modes de consommation.

Le budget 1997 de la SOPEXA traduit donc cinq orientations principales :

- la poursuite de l'effort engagé en matière de qualité des services apportés aux partenaires ;

- le prolongement des réflexions stratégiques engagés par filière, en concertation avec les pouvoirs publics et les partenaires privés ;

- la diversification des activités au plan sectoriel ;

- la consolidation du réseau international, notamment sur les zones asiatiques et les pays de l'Est ;

- le maintien des efforts engagés en ce qui concerne les crédits sectoriels et d'entraînement général.

Pour 1998, les actions de la SOPEXA doivent être poursuivies . Il est prévu qu'un contrat d'objectifs sera élaboré afin de fixer pour les années à venir les ambitions et moyens nécessaires pour la conduite de ces actions structurelles concernant l'ensemble des filières agricoles et alimentaires.

Votre rapporteur pour avis tient à souligner l'importance des actions menées par la SOPEXA dans la politique d'exportation des industries agro-alimentaires françaises.

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