EXAMEN PAR LA COMMISSION

Au cours de sa réunion du mercredi 29 octobre 1997 sous la présidence de M. Jean François-Poncet, président, la commission a procédé à l'examen du rapport pour avis de M. Aubert Garcia sur les industries agricoles et alimentaires.

Décrivant l'évolution du secteur au cours de l'année écoulée, M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis , a indiqué que l'industrie alimentaire avait confirmé la reprise amorcée en 1993 et ce malgré une année difficile en raison de la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine. Il a précisé que la production avait augmenté, comme en 1996, de 1,8 % en volume.

Par rapport à 1995, il a noté que la consommation des ménages avait progressé moins rapidement et que la croissance des exportations avait été nettement plus faible. Les exportations, qui jouent traditionnellement un rôle moteur pour la progression du secteur, ont connu le plus faible taux de croissance en volume depuis 1982, a-t-il ajouté.

M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis , a indiqué qu'en revanche, la baisse des importations en volume avait favorisé les produits français et permis d'atteindre un excédent commercial record de 58 milliards de francs. Il a précisé que les chiffres du premier semestre 1997 marquaient également un fort excédent.

Il a regretté que ce bilan positif fût en contraste avec la situation de l'emploi, qui a continué à se détériorer, à un rythme néanmoins plus lent qu'au début des années 90. Il a souligné que l'emploi dans l'agro-alimentaire avait reculé de 1 % en 1996, à l'instar de 1995 alors qu'il avait baissé de 1,7 % en moyenne annuelle sur la période 1990-1993.

Parmi les défis auxquels devaient faire face les industries alimentaires en France, deux d'entre eux ont été, au cours de ces derniers mois, au coeur de l'actualité, a précisé le rapporteur.

Il a tout d'abord évoqué les relations entre l'industrie agro-alimentaire et la grande distribution. Il a souligné que de nombreux indices permettaient d'estimer que les nouvelles dispositions légales en la matière devraient favoriser le retour à la transparence et à la vérité des prix et poseraient à terme les bases d'un dialogue plus équilibré et plus fécond entre l'industrie agro-alimentaire et la distribution.

M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis , a indiqué que le second défi majeur auquel l'industrie agro-alimentaire avait dû faire face en 1996 et 1997 était apparu à l'occasion de la crise dite de la " vache folle ". Il a rappelé que l'exigence d'une sécurité alimentaire renforcée était au centre des préoccupations du secteur.

Au-delà des mesures à court terme, M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis , a souligné que la réorganisation des services du ministère de l'agriculture, le projet de loi relatif à la qualité sanitaire des denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale présenté par le précédent Gouvernement et l'examen par la Haute Assemblée des conclusions de la commission des affaires sociales du Sénat, sur la proposition de loi ayant trait au renforcement de la veille sanitaire, constituaient des premières avancées.

Il a noté que le grand enjeu des années à venir, pour le développement des industries agro-alimentaires, était sans aucun doute sa capacité à exporter.

Le rapporteur pour avis a indiqué, à ce propos, que tant qu'il subsisterait des écarts de prix entre l'Union européenne et le marché mondial, il apparaissait nécessaire de maintenir les mécanismes qui permettaient de sauvegarder ou restaurer la compétitivité des entreprises exportatrices.

En outre, M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis, a rappelé que l'Union disposait de plusieurs leviers permettant d'obtenir un meilleur accès aux marchés des pays tiers comme la surveillance des marchés, les accords commerciaux préférentiels et les négociations à l'OMC.

M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis, a précisé que la sécurité alimentaire constituait l'une des priorités du Gouvernement en matière agricole.

Abordant l'examen des crédits, il a souligné que, si l'on comparait le montant des crédits de politique industrielle figurant au projet de loi de finances initiale pour 1998 à celui du projet de loi de finances initiale pour 1997, on observait une augmentation des crédits de 11 %. Certes, si l'on rapportait les dotations du projet de loi de finances pour 1998 à celles pour la loi de finances initiale pour 1997, on constatait une baisse de 15,60 %, mais il convenait -a-t-il observé- de ne comparer que des données comparables. Il a, par ailleurs, considéré que c'était au niveau des autorisations d'engagement que se mesurait la volonté politique d'un Gouvernement, et non au niveau des crédits de paiement, destinés à solder les dépenses effectivement engagées lors de ou des exercices précédents.

M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis, a ajouté que, si ce projet de budget n'était pas de " nature à susciter un enthousiasme délirant ", il marquait toutefois une tendance à freiner le désengagement de l'Etat dans le secteur de l'agro-alimentaire.

En ce qui concerne les crédits affectés à la prime d'orientation agricole, le rapporteur pour avis a précisé que ceux-ci étaient maintenus à un niveau suffisant permettant de mobiliser les aides du Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA). Il a souligné que la seule dotation en baisse sensible concernait les compensations pour fermeture d'abattoirs.

Il a ensuite effectué le bilan des crédits du ministère en précisant que la plupart des dotations étaient soit reconduites, notamment en autorisations de programme, soit en augmentation.

M. Aubert Garcia, rapporteur pour avis, n'a pas manqué de s'étonner, dans ce contexte de maintien ou de progression des crédits, de la baisse sévère de la dotation consacrée à la Société pour la promotion et l'exportation des produits agricoles (SOPEXA). Il a toutefois considéré que cette baisse ne pouvait être que provisoire, rappelant à ce propos que l'on attendait, pour le courant de l'année prochaine, les résultats de l'audit de fonctionnement mené conjointement par le ministère des finances et celui de l'agriculture.

Sous réserve de l'augmentation indispensable de la dotation destinée à la SOPEXA lorsque ces résultats seraient connus, le rapporteur pour avis a proposé de donner un avis favorable aux crédits du ministère de l'agriculture et de la pêche consacrés aux industries agro-alimentaires dans le projet de loi de finances pour 1998.

Après avoir félicité le rapporteur pour avis pour la qualité de sa présentation, M. Gérard César a indiqué que le groupe du rassemblement pour la République donnerait néanmoins un avis défavorable à ce projet de budget, en raison de l'évolution que connaissait la prime d'orientation agricole et de la baisse des crédits consacrés à la SOPEXA.

Après s'être associé, de même que M. Jean Huchon, à ces appréciations quant à la qualité du rapporteur, M. Henri Revol a indiqué que le groupe des républicains et des indépendants donnerait également un avis défavorable à ce projet de budget pour les mêmes raisons.

M. Jean François-Poncet, président , a constaté que l'on considérait habituellement un budget en augmentation comme un bon budget, mais que cette appréciation était contradictoire avec l'objectif global de freinage des dépenses publiques en vue de satisfaire les critères du Traité de Maastricht.

Après un échange de vues auquel ont participé MM. Fernand Tardy, Louis Moinard, Philippe François et Roger Rinchet , la commission a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits du ministère de l'agriculture et de la pêche consacrés aux industries agro-alimentaires dans le projet de loi de finances pour 1998, les socialistes se déclarant favorables à l'adoption des crédits.

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