B. LA RECHERCHE D'UNE ORGANISATION PLUS ADAPTÉE

Confrontée à une délinquance dont les formes n'ont cessé d'évoluer et au souci de sécurité manifesté par nos concitoyens, la gendarmerie a toujours dû relever le défi de l'adaptation de son organisation et de ses méthodes. Cette nécessité n'est pas moins pressante aujourd'hui au moment où la contrainte budgétaire condamne la gendarmerie à satisfaire des besoins accrus avec des moyens limités. Les mêmes impératifs justifient une utilisation optimale des forces et donc une coopération étroite entre la gendarmerie et la police.

1. L'adaptation de l'Arme entre rationalisation et déconcentration

L'adaptation de la gendarmerie se poursuite à travers la rationalisation de ses structures et la déconcentration des mécanismes de décision.

a) La rationalisation des structures

. Une nouvelle répartition des compétences entre échelons de commandement.

L'histoire a légué à la gendarmerie une organisation territoriale échelonnée sur plusieurs niveaux (circonscription, légion, groupement, compagnie, brigade). Ces niveaux sont-ils trop nombreux ? Ils présentent en tout cas le risque de redondance d'attributions en particulier entre l'échelon circonscription et l'échelon légion.

Plutôt que de procéder à une révision générale des compétences entre les différents niveaux de commandement, la direction générale de la gendarmerie nationale a préféré conduire une réforme plus modeste, limitée à la définition des attributions entre la circonscription et la légion. Au premier échelon reviendra la fonction du commandement opérationnel, le second conservant les domaines du contrôle des activités des unités, de la gestion des personnels, de la communication et du soutien administratif et technique. La nouvelle répartition des compétences est mise en oeuvre progressivement, d'abord de façon expérimentale à Bordeaux en 1997 avant d'être étendue à la circonscription d'Orléans.

. La départementalisation des unités d'autoroute ?

La départementalisation des unités d'autoroute répond au souci d'inscrire l'action de la gendarmerie dans le cadre d'un échelon territorial cohérent. Elle vise en effet à créer dans chaque groupement un escadron départemental de sécurité routière regroupant les pelotons d'autoroute et les brigades motorisées du département sous le commandement d'un officier. Les pelotons conserveraient leurs missions traditionnelles mais les exerceraient dans le cadre délimité par les départements d'implantation. Les brigades rapides d'intervention garderaient quant à elles leur vocation interdépartementale tout en dépendant directement du chef du bureau de la circulation routière de la circonscription de gendarmerie.

Cette réforme fera l'objet d'une décision définitive après l'évaluation de l'expérimentation conduite du 3 mars au 31 décembre 1997 dans les circonscriptions de gendarmerie de Dijon et d'Orléans.

. Les interrogations liées au coût des restructurations .

Si la réflexion sur les attributions des compétences mérite de se poursuivre, il n'est pas sûr en revanche que les mesures de restructuration -dont le coût n'est pas négligeable pour l'Arme- s'accordent complètement avec l'objectif de rationalisation.

Les mesures de restructuration s'inscrivent dans le cadre des objectifs définis par la loi de programmation : elles visent en général à donner une contrepartie aux décisions de dissolution ayant affecté les autres armes.

Ainsi, le 30 août 1996 le ministère de la défense a décidé de délocaliser à Lure un escadron de gendarmerie mobile en provenance de la région parisienne à la suite de la dissolution du premier régiment de dragons installé dans cette ville. L'opération dont l'achèvement est prévu en septembre 1998 concerne quelque 120 personnes et exigera la construction de nouvelles infrastructures.

Par ailleurs, le service de diffusion de la gendarmerie actuellement installé à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sera transféré à Limoges (Haute-Vienne) à la suite de la fermeture, en 1997, de la base-entrepôt de Romanet. Les travaux nécessaires représenteront un coût estimé à 25 millions de francs.

Le service, en mesure de fonctionner à partir de 1998, comprendra 79 personnels civils et militaires.

Au-delà de 1998, les restructurations se traduiront par trois opérations de transfert :

- transfert au Mans (Sarthe) du service des télécommunications et de la télématique actuellement installé à Rosny-sous-Bois soit un coût estimatif de 135 millions de francs (104 personnels civils et militaires concernés) ;

- transfert à Dijon du commandement des écoles de la gendarmerie actuellement implanté à Maisons-Alfort (Val de Marne) -110 personnels civils et militaires concernés- ;

- transfert au Blanc (Indre) du laboratoire photographique central actuellement installé à Rosny-sous-Bois (54 personnels civils et militaires concernés).

Ces deux dernières opérations de transfert ne pourront toutefois intervenir avant que les moyens financiers nécessaires aient été dégagés.

b) La nécessaire déconcentration

S'il apparaît indispensable de préserver l'unité et la cohérence du commandement militaire, les procédures de décision pourraient cependant être davantage déconcentrées. Aujourd'hui, votre rapporteur a déjà eu l'occasion de le souligner, la plus grande partie des décisions même sur des points relativement mineurs -l'agrandissement des locaux, etc.- remontent à la direction générale. Ces procédures ne favorisent naturellement pas toujours la rapidité et l'efficacité. C'est pourquoi il convient de se féliciter de deux expérimentations récentes destinées précisément à encourager la déconcentration des pouvoirs.

. La création d'un centre administratif et logistique au niveau de la circonscription.

Ce nouvel organisme mis en place à titre expérimental à Orléans depuis le ler septembre 1995 vise à prendre en charge certaines compétences attribuées jusqu'à présent à l'administration centrale (soutien des personnels, des matériels, de l'infrastructure ; gestion comptable et vérification des comptes des formations). Cette expérimentation sera étendue à Bordeaux à partir de 1998.

. Les commissariats résidents : un échelon déconcentré de vérification des comptes et de surveillance administrative.

Mis en place depuis le ler septembre 1997 à Dijon, Lille, Marseille et Rennes, les commissaires résidents affectés à l'inspection technique de la gendarmerie nationale assureront les fonctions suivantes :

- pour le compte du ministre, la vérification des comptes des formations administratives implantées sur le territoire de la circonscription ;

- par délégation du directeur général de la gendarmerie nationale, la surveillance administrative et technique de ces mêmes formations ;

- le conseil du commandement dans les domaines administratif, logistique et financier ;

- l'ordonnancement secondaire des dépenses des centres de responsabilité.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page