Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 7 octobre 1928
Décédé le 23 avril 2003
Profession :
Médecin
Département :
Charente
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

ALLONCLE (Michel, Jean, Gérard)

Né le 7 octobre 1928 à Champagne-Mouton (Charente)

Décédé le 23 avril 2003 à Poitiers (Vienne)

Député de la Charente de 1968 à 1978

Sénateur de la Charente de 1980 à 1998

Né en 1928 à Champagne-Mouton, Michel Alloncle est élevé dans une famille d'agriculteurs installée en Charente limousine. Après avoir effectué ses études secondaires au collège privé Saint-Paul à Angoulême, il entre en faculté de médecine à Bordeaux. Son internat achevé en 1956, il retourne en Charente, d'abord comme médecin généraliste, puis comme praticien à l'hôpital de Ruffec deux ans plus tard.

Élu conseiller municipal en 1959, il réalise une rapide ascension politique dans les années 1960 : conseiller général en 1967 puis maire de Ruffec en 1971, il s'impose, avec Pierre-Rémy Houssin et Francis Hardy, en tant que figure du parti gaulliste en Charente. Comme ailleurs en France, la crise de 1968 permet paradoxalement à ce mouvement de renforcer sa position parlementaire. Lors des élections de juin 1968, une « vague bleue » dont fait partie Michel Alloncle déferle sur l'Assemblée nationale dissoute un mois plus tôt. Elu dans la circonscription de Confolens, fief historique de la gauche, Michel Alloncle siège parmi les 293 députés de l'Union pour la défense de la République (UDR) qui, associés aux Républicains indépendants, constituent une très large majorité sur laquelle peut s'appuyer le pouvoir. Il soutient les grands projets de loi présentés par le Gouvernement, votant en faveur de la loi portant création et organisation des régions (1972), et de celles relatives à l'interruption volontaire de grossesse, et à la réforme du divorce (1975). Une part importante de son activité parlementaire est consacrée aux questions sur la protection de la nature. Membre d'une commission d'enquête sur la pollution du littoral méditerranéen en 1974, il participe avec assiduité aux discussions des projets de loi de finances, présentant au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, les avis portant sur les crédits consacrés à l'environnement. Sur ce sujet, il préconise avec insistance la sensibilisation de l'opinion publique et des entreprises et suggère, en 1975, dans cette optique, la création d'un bureau de l'environnement dans chaque préfecture.

Aux élections législatives de 1978, le communiste André Soury lui ravit la circonscription qu'il avait lui-même perdu vingt ans plus tôt. Après son éviction du Palais-Bourbon, l'ex-député se replie sur ses responsabilités locales. Désigné vice-président du Conseil général en 1977, il devient également conseiller régional de 1978 à 1986. S'agissant d'organisation territoriale, il est l'un des premiers en Charente à raisonner en termes de district. Président fondateur du syndicat mixte du Ruffecois en 1979, il permet ainsi à sa ville de bénéficier d'infrastructures et d'équipements.

Ce solide ancrage relationnel dans le département contribue à son retour au Parlement à la faveur des élections sénatoriales de 1980. Réélu en 1989, il siège pendant dix-huit ans en qualité de membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Dans ce cadre, il effectue de fréquentes missions à l'étranger ponctuées de rapports d'information présentés à ses collègues. Entre 1980 et 1998, il visite tous les continents hormis l'Afrique. Avec Xavier de Villepin et Guy Penne, il se rend ainsi en Bosnie-Herzégovine en 1997 et dépose, deux ans après l'arrêt des hostilités, un important rapport intitulé La Bosnie-Herzégovine, entre guerre et paix. Mais c'est essentiellement dans le domaine de la défense qu'il concentre son action législative. Rapporteur du budget de la gendarmerie, il effectue au sein de cette institution plusieurs missions d'étude afin d'en cerner le fonctionnement interne. Deux rapports publiés en 1993 et 1997 établissent le bilan de ses enquêtes. Dans le second intitulé Les banlieues : un nouveau défi pour la gendarmerie, il analyse le rôle de la gendarmerie en zone périurbaine, pointe l'insuffisance de ses moyens dans ce secteur et propose des améliorations. Certaines pistes de réflexion qu'il présente alors, comme le renforcement de la complémentarité entre gendarmerie et police d'une part, entre gendarmerie et parquet d'autre part, à travers le traitement en temps réel des infractions pénales, feront l'objet de profondes réformes ultérieures.

Au-delà des divisions partisanes, il apporte par ailleurs son soutien à de nombreuses mutations ayant marqué l'actualité législative dans les années 1980 : loi Badinter sur l'abolition de la peine de mort (1981), loi Defferre sur la décentralisation (1982), lois sociales relatives aux prestations vieillesse (1982), au RMI (1988) et aux pensions de retraite (1993).

Inscrit au groupe parlementaire du RPR, il se situe toutefois clairement dans le sillage de Charles Pasqua, président de ce groupe au Sénat de 1981 à 1986 et de 1988 à 1993. Il vote notamment pour la loi sur l'immigration soumise au Parlement en septembre 1986 par ce dernier, ministre de l'Intérieur. Lors de la guerre du Golfe, il est un des rares sénateurs à se prononcer contre l'engagement de la France dans la coalition mise sur pied en 1991 pour libérer le Koweït, et à dénoncer l'embargo imposé à l'Irak. A l'occasion du référendum sur la ratification du traité de Maastricht, en 1992, il fait campagne pour le « non » aux côtés de Charles Pasqua et de Philippe Séguin. Il est délégué depuis 1986 aux assemblées du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale ; sans être hostile à une coopération européenne accrue dans un cadre intergouvernemental, il s'oppose en revanche aux tentatives d'approfondir l'intégration entre États-membres de la Communauté économique européenne (CEE). En effet, la création de l'Union européenne constitue, selon lui, une menace pour l'identité française. Il refuse donc, lors du scrutin du 16 juin 1992, de voter l'adjonction à la Constitution d'un titre « Des Communautés européennes et de l'Union européenne ». Il appartient enfin, au sein du RPR, à un courant minoritaire qui prône l'alliance avec le Front national au moment des élections.

Ces différentes prises de position ne sont pas partagées par les instances locales du parti, et ne restent pas sans conséquence : elles provoquent son isolement sur la scène politique charentaise. S'il conserve son mandat cantonal jusqu'en 1998, il perd en revanche la mairie de Ruffec en 1989. Durant ses deux mandats de sénateur, Michel Alloncle n'a pourtant eu de cesse de défendre les intérêts de ses électeurs. Auteur de plus de quatre cents questions au Gouvernement, il a porté une attention constante à la viticulture charentaise, à la politique scolaire et aux infrastructures routières du département. Mais confronté aux oppositions internes et aux échecs, il renonce en 1998 à présenter une nouvelle fois sa candidature aux élections sénatoriales. Il met ainsi un terme définitif à une carrière politique longue de quarante ans, au cours de laquelle il a cumulé de nombreux mandats.

Victime d'un infarctus, il décède à l'âge de 74 ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur.

Elu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 30 septembre 1998 (ne se représente pas)

Secrétaire de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Michel ALLONCLE

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