Art. 13 bis
(Art. L. 723-6-3 et L. 723-16 du code de la sécurité sociale)
Exonération de cotisations des avocats en début et en fin de carrière

Cet article introduit par le Sénat, sur proposition de MM. Bernard Seillier et Paul Blanc, visait à insérer dans le code de la sécurité sociale un article L. 723-6-3 donnant à la caisse nationale des barreaux français, qui gère le régime d'assurance vieillesse des avocats, la possibilité de prévoir dans ses statuts l'exonération des cotisations des jeunes avocats pendant leur trois premières années d'exercice, d'une part, et la dispense de cotisation des avocats ayant atteint l'âge à partir duquel ils peuvent bénéficier d'un droit à pension à taux plein, d'autre part.

L'article 13 bis proposait en outre de modifier l'article L. 723-16 du code de la sécurité sociale pour étendre au régime complémentaire d'assurance vieillesse des avocats l'exonération et la dispense de cotisation susmentionnées.

L'Assemblée nationale a supprimé cet article.

Art. 14
Suppression du régime spécial de l'ancienne chambre de commerce et d'industrie de Roubaix

Sur proposition de M. Jacques Oudin, rapporteur pour avis de la commission des Finances, le Sénat avait complété cet article par un paragraphe IV prévoyant la présentation par le Gouvernement, à l'appui du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1998, d'un rapport analysant la situation de chacun des régimes spéciaux de retraite en voie d'extinction, déterminant des règles communes pour leur éventuelle absorption par un autre régime de sécurité sociale et évaluant, pour chacun des régimes concernés, les incidences financières de leur absorption éventuelle.

L'Assemblée nationale a supprimé cette disposition introduite par le Sénat.

Art. 14 bis A nouveau
Validation de la base mensuelle du calcul des allocations familiales pour 1996

Introduit par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture, cet article additionnel procède à la validation législative de la base mensuelle de calcul des allocations familiales (BMAF) qu'il fixe à 2.078,97 francs pour la période allant du 1 er janvier 1996 au 31 décembre 1996.

Cet article est le résultat d'un amendement de séance présenté par le Gouvernement lors de l'examen du texte en nouvelle lecture par l'Assemblée nationale : la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales n'a même pas eu la possibilité de l'examiner.

Pourtant, cet article additionnel revêt une importance considérable .

Le Conseil d'Etat a annulé en mars 1997 la revalorisation de la base mensuelle des allocations familiales pour 1995 au motif que son montant (+ 1,2%) était inférieur à l'augmentation des prix en moyenne annuelle hors tabac, soit 1,7 %, chiffre qui aurait dû être retenu.

L'actuel Gouvernement s'était engagé à procéder, avant la fin de l'année 1997, à une revalorisation rétroactive dont le coût était estimé à 550 millions de francs 1( * ) .

Or, le Gouvernement feint de s'apercevoir aujourd'hui que la revalorisation de 1995 aura naturellement un effet de base pour les années suivantes. Le coût total de cet effet est aujourd'hui estimé par le Gouvernement à 3,5 milliards de francs pour les années 1996 à 1998.

Celui-ci propose donc de " figer " législativement le montant de la BMAF au niveau effectivement atteint en 1996 afin d'éviter de devoir financer les conséquences de cette revalorisation sur les années suivantes.

Force est de constater en effet que le coût annoncé de 550 millions de francs pour 1997 au titre de la revalorisation de la BMAF en 1995 et l'absence de tout impact de cette mesure en 1998 supposaient acquise la présente validation qui ne figurait pourtant pas dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale : l'information qui a été donnée au Parlement était donc parfaitement inexacte.

En pratiquant de la sorte, le Gouvernement fait peu de cas des droits du Parlement et conduit votre rapporteur à s'interroger sur le sens qu'a pu revêtir, dans ces conditions, la discussion en première lecture du projet de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1998 tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat.

Selon l'exposé sommaire de l'amendement du Gouvernement déposé à l'Assemblée nationale, l'absence d'une telle validation aurait dû être compensée " soit par une augmentation des cotisations sociales affectées à la branche famille difficilement envisageable dans la conjoncture actuelle, soit par des mesures d'économies sur les prestations dont les familles auraient à pâtir ".

Or, précisément les familles ont " pâti " des dispositions figurant dans le projet de loi notamment en raison de la mise sous condition de ressources des allocations familiales. On ne peut, en outre, que constater que cette validation permet au Gouvernement de nouvelles " économies " sur la branche famille au titre non seulement des exercices passés non régularisés, mais encore des exercices à venir et singulièrement de l'exercice 1998.

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