B. DES MESURES LARGEMENT " AUTOGAGÉES "

L'abandon de la mise sous condition de ressources des allocations familiales doit être considérée non comme une avancée pour les familles mais comme la simple correction d'une erreur.

Parmi les mesures annoncées lors de la Conférence de la famille du 12 juin 1998, certaines sont indéniablement positives et méritent d'être saluées. On regrettera simplement qu'elles soient financées par des économies sur d'autres prestations, au moment même où la branche famille est excédentaire.

Ces mesures positives trouvent leur traduction dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 1999, soit sous forme d'un article législatif, soit parce qu'elles sont intégrées dans l'objectif de dépenses de la branche famille pour 1999.

1. Le Gouvernement a pris des mesures positives en faveur des familles

a) L'extension du bénéfice de l'allocation de rentrée scolaire (ARS) aux familles d'un enfant

L'allocation de rentrée scolaire (ARS) vise à aider les familles modestes à couvrir une partie des frais engagés à l'occasion de la rentrée scolaire.

Elle n'est aujourd'hui attribuée qu'aux familles et personnes seules bénéficiaires d'une prestation familiale, de l'aide personnalisée au logement (APL), de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) ou du revenu minimum d'insertion (RMI), au titre du mois de juillet précédant la rentrée scolaire considérée.

Ouvre droit à l'ARS chaque enfant scolarisé ou en apprentissage, âgé de 6 à 18 ans.

Versée sous conditions de ressources, l'ARS s'élève à 426 francs et est accordée à 3,1 millions de familles. Son montant est cependant systématiquement majoré depuis 1993 : elle a ainsi atteint 1.500 francs en 1993, 1994 et 1995, 1.000 francs en 1996 et 1.600 francs en 1997. Le Gouvernement a décidé que l'ARS serait maintenue à 1.600 francs pour la rentrée scolaire de 1998. Si l'ARS est financée par la branche famille, les majorations exceptionnelles décidées par le Gouvernement sont prises en charge par l'Etat.

Compte tenu des conditions d'ouverture du droit à l'ARS, les familles n'ayant qu'un seul enfant à charge - qui ne peuvent donc prétendre aux allocations familiales - et qui ne percevaient pas une prestation familiale, l'APL ou l'AAH, se voyaient exclues du bénéfice de l'ARS.

L'article 14 du projet de loi met fin à cette situation et étend le droit à l'ARS à toutes les familles n'ayant qu'un seul enfant à charge et remplissant les conditions de ressources exigées pour le bénéfice de cette prestation.

Cette mesure devrait concerner 350.000 familles d'un enfant pour un coût total de 180 millions de francs à la charge de la branche famille.

Votre rapporteur se félicite de cette mesure qui met fin à une situation anormale et injustifiée frappant les familles d'un seul enfant.

La commission des Affaires sociales avait souligné à plusieurs reprises, par le passé, combien il était choquant que les familles d'un enfant se voient privées de l'ARS. Cette situation n'avait d'ailleurs d'autre justification que le souci de faciliter la gestion de cette prestation par les caisses d'allocations familiales.

Votre rapporteur accueille donc très favorablement cette mesure qui témoigne d'un effort important en faveur des familles d'un enfant qui sont déjà exclues du bénéfice des allocations familiales.

b) Le relèvement de l'âge limite d'ouverture du droit aux prestations familiales de 19 à 20 ans

Le Gouvernement prévoit de relever de manière réglementaire, de 19 à 20 ans, la limite d'âge ouvrant droit aux prestations familiales pour les enfants inactifs ou dont la rémunération est au plus égale à 55 % du SMIC, qui atteindront leur 19 ans à compter du 1 er janvier 1999.

Les prestations familiales sont aujourd'hui déjà versées jusqu'à 20 ans mais seulement si l'enfant est étudiant, apprenti, en formation professionnelle ou handicapé.

Cette mesure concernera 60.000 familles ; elle aura un coût de 530 millions de francs en 1999 et de 1,060 milliard de francs en année pleine compte tenu de sa lente montée en charge.

Votre rapporteur considère qu'il s'agit là d'une mesure tout à fait favorable répondant au souci louable d'améliorer les aides aux familles ayant de grands enfants.

Cette mesure s'inscrit dans la continuité du relèvement de 18 à 19 ans de la limite d'âge ouvrant droit aux prestations familiales au 1 er janvier 1998, annoncé par M. Alain Juppé, Premier ministre, à l'issue de la Conférence de la famille du 17 mars 1997 et institué par le Gouvernement de M. Lionel Jospin l'année dernière. Ce relèvement progressif des limites d'âge d'accès aux prestations familiales était en outre explicitement prévu par l'article 22 de la loi du 25 juillet 1994 relative à la famille.

c) La revalorisation des loyers plafonds de l'allocation de logement familiale

L'allocation de logement familiale (ALF) est versée aux familles ou aux jeunes couples mariés lorsqu'ils ne peuvent bénéficier d'une aide personnalisée au logement (APL). Elle est versée à un million de bénéficiaires environ.

L'aide augmente avec le loyer et le nombre d'enfants à charge et diminue avec les ressources. Le loyer pris en compte est le loyer réel dans la limite d'un loyer plafond.

Cette prestation n'apparaît cependant pas assez solvabilisatrice : 65 % des allocataires de l'ALF ont des loyers supérieurs aux loyers plafonds retenus pour le calcul de l'aide. La majorité des dépassements se situe au-delà de 30 % de la valeur du loyer plafond. La part du loyer supérieure au loyer plafond est entièrement à la charge du locataire.

LES AIDES AU LOGEMENT

Les trois aides au logement

Les aides personnelles au logement sont constituées de trois allocations :

Aide personnalisée au logement (APL) : attribuée lorsque le logement a fait l'objet d'un conventionnement entre l'Etat et le bailleur ou l'organisme prêteur en cas d'accession. Il s'agit essentiellement du parc HLM.

Allocation de logement familiale (ALF): versée aux familles ou aux jeunes couples mariés lorsqu'ils ne peuvent bénéficier d'une aide personnalisée au logement.

Le champ d'application de l'ALF comprend les ménages ou personnes qui, selon le cas :

- ont au moins un enfant à charge ;

- sont mariés depuis moins de cinq ans (si le mariage a eu lieu avant que l'un et l'autre des conjoints aient atteint 40 ans) ;

- ont à charge un ascendant, un descendant ou un collatéral au deuxième degré ou troisième degré infirme.

L'aide augmente avec le loyer et le nombre d'enfants à charge et diminue avec les ressources. Le loyer pris en compte est le loyer réel dans la limite d'un loyer plafond.

Allocation de logement sociale (ALS) : versée aux personnes ne pouvant prétendre à l'une ou l'autre des prestations.

En métropole, les bénéficiaires des trois aides se répartissaient, en juin 1997; de la manière suivante : ALF : 19 % ; ALS : 34 % ; APL : 47 %, sur un total d'un peu moins de 6 millions d'allocataires.

Le Gouvernement a par conséquent décidé d'augmenter, à partir du 1 er juillet 1999, le montant des loyers plafonds de l'ALF sur trois ans pour l'aligner sur celui applicable à l'aide personnalisée au logement.

Le coût de cette mesure est estimé à 220 millions de francs en 1999 et 1,3 milliard de francs en année pleine.

Il s'agit, pour votre rapporteur, d'une mesure bienvenue qui se traduira par une augmentation de l'ALF pour 530.000 familles, augmentation pouvant aller jusqu'à 450 francs par mois pour les familles de trois enfants et plus, et de 600 francs par mois pour les familles d'au moins quatre enfants.

Ce rapprochement des loyers plafonds de l'ALF et de l'APL est en outre un premier pas vers une simplification du système des aides au logement dont chacun s'accorde à reconnaître la complexité. Cet effort de simplification doit être poursuivi. Votre rapporteur souligne à cet égard la nécessité de rapprocher encore davantage les trois aides existantes (APL, ALF et ALS) et d'étudier la possibilité de fusionner ces trois aides en une seule. La lisibilité de la politique d'aide au logement en faveur des familles y gagnerait certainement.

Enfin, il convient de rappeler que le Gouvernement a également décidé, à l'occasion de la Conférence de la famille du 12 juin dernier, la revalorisation, à compter du 1 er juillet 1998, des aides personnelles au logement (ALF, APL, ALS) pour la deuxième année consécutive. Il s'agit là encore d'un effort indéniable qui mérite d'être salué.

d) L'augmentation des moyens accordés à l'action sociale

En complément des prestations qu'elle verse, la branche famille mène une action sociale importante en direction notamment des familles qui ont les plus lourdes charges, ont les ressources les plus modestes ou rencontrent des difficultés dans leur vie.

L'action sociale s'adapte à chaque contexte local grâce à son mode de financement. Celui-ci associe des dotations financières non affectées dont le conseil d'administration de chaque caisse décide de l'utilisation au plus près des besoins des allocataires, et des prestations de service dont les règles sont édictées au plan national. Ces prestations de service permettent de soutenir, de façon homogène sur l'ensemble du territoire, les équipements et services qui paraissent prioritaires au plan national mais dont la création résulte des dynamiques locales.

L'action sociale des caisses d'allocations familiales s'inscrit dans une double cohérence :

- au plan local, chaque caisse d'allocations familiales est, depuis 1997, tenue d'élaborer un schéma directeur d'action sociale afin de déterminer ses priorités eu égard à l'analyse de son contexte local ;

- au plan national, l'action sociale des caisses d'allocations familiales doit s'inscrire dans le cadre des orientations nationales d'action sociale qui ont été arrêtées pour la période 1997-2000.

Les prestations de services sont définies au niveau national par le conseil d'administration de la caisse nationale d'allocations familiales, avec l'accord de ses tutelles, et sont versées par les caisses d'allocations familiales.

Ces prestations concernent essentiellement les modes d'accueil des jeunes enfants de 0 à 6 ans (crèches, halte-garderies, relais assistantes maternelles...), les centres de loisirs, les centres sociaux...

Au plan national, sont définies les modalités des contrats enfance que les caisses d'allocations familiales négocient et financent avec les communes.

Les dépenses du Fonds national d'action sociale, qui finance ces actions, se sont élevées à 12,472 milliards de francs en 1998, ce qui constituait une progression déjà importante (+ 6,4 %) par rapport à l'année précédente.

La Commission des comptes de la sécurité sociale de septembre 1998 prévoyait un accroissement de 2,7 % en 1999 des moyens du Fonds national d'action sociale, portés à 12,808 milliards de francs.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 prévoit une dotation supplémentaire de 660 millions de francs au Fonds national d'action sociale, qui viendrait s'ajouter à l'augmentation prévisionnelle de 2,7 %.

Au total, les moyens du Fonds national d'action sociale augmenteraient, en 1999, après le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999, d'un milliard de francs pour atteindre 13,468 milliards de francs, soit une progression tout à fait exceptionnelle de 8 %.


Ces moyens supplémentaires accordés permettront le financement du démarrage du réseau d'appui, d'écoute et de soutien aux parents annoncé lors de la Conférence de la famille du 12 juin 1998.

Dépenses d'action sociale des CAF de 1991 à 1997 (millions de francs) - Prévisions 1988-1999

(Source : statistiques financières d'action sociale)

Prévisions


Fonctions

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

1. Accueil des jeunes enfants de 0 à 6 ans

2.381,2

2.761,7

2.962,5

3.258,1

3.699,0

4.106,5

4.401,9

4.752,3

5.227,1

- crèches

1.960,5

2.211,0

2.301,5

2.325,5

2.522,2

2.629,6

2.729,3

 
 

- autres lieux d'accueil et contrats enfance

420,7

550,7

661,0

932,6

1.176,8

1.476,9

1.672,6

 
 

2. Temps libres des enfants et des familles

1.821,4

1.918,4

1.922,6

2.003,1

2.163,4

2.186,6

2.215,3

2.438,3

3.071,1

- accueil et temps libre des enfants

1.234,5

1.331,2

1.375,5

1.519,0

1.678,0

1.759,2

1.803,4

 
 

- temps libres familles

586,9

587,2

547,1

484,1

485,4

427,4

411,9

 
 

3. Accompagnement social des familles

2.236,3

2.260,4

2.406,2

2.525,9

2.534,7

2.577,2

2.572,5

2.627,2

2.278,3

- travail social

1.035,2

1.050,9

1.160,7

1.193,3

1.221,2

1.262,3

1.279,5

 
 

- aide au foyer (T.F. Famille)

879,6

897,1

910,4

946,0

955,0

969,3

954,1

 
 

- secours/prêts d'honneur

264,8

261,8

272,2

288,5

261,9

261,3

250,1

 
 

- prestations supplémentaires - autres

56,7

50,6

62,9

98,1

96,6

84,3

88,8

 
 

4. Logement

744,1

773,1

1.123,4

1.091,9

891,4

977,7

998,8

1.090,2

1.165,3

- réhabilitation et amélioration de l'habitat

164,4

169,7

505,6

419,1

178,4

195,4

154,2

 
 

- aides à l'équipement et à l'installation

387,0

406,1

409,2

469,8

488,4

507,6

533,8

 
 

- aides aux familles endettées

173,4

168,6

178,4

165,7

181,8

233,5

266,2

 
 

- logement des jeunes - autres (C.T. habitat...)

19,3

28,7

30,2

37,3

42,8

41,2

44,6

 
 

5. Animation et vie sociale

934,6

993,4

1.048,6

1.083,8

1.161,9

1.167,4

1.171,6

1.162,9

1.226,2

- centres sociaux

682,0

743,3

796,5

868,1

942,8

943,1

955,4

 
 

- autres équipements

196,7

189,7

190,3

164,6

164,9

171,7

164,4

 
 

- soutien à la vie associative

55,9

60,4

61,8

47,7

50,4

48,9

47,1

 
 

- information des jeunes

 
 
 

3,4

3,8

3,7

4,7

 
 

6. Prestations supplémentaires aux familles

191,8

201,3

204,2

222,9

237,2

253,2

232,1

234,2

213,5

- apprentis

4,3

0,4

4,9

6,8

3,5

3,6

3,3

 
 

- rentrée scolaire

27,1

36,7

39,8

46,7

52,1

71,6

59,9

 
 

- étudiants

160,4

164,2

159,5

169,4

181,6

178,0

168,9

 
 

7. Réalisations diverses

96,1

101,6

99,2

140,8

133,5

152,5

145,5

104,6

106,0

8. Pilotage et gestion de l'Action sociale

848,3

912,4

983,8

1.079,9

1.119,3

1.167,2

1.196,5

1.208,4

1.224,1

TOTAL DÉPENSES D'ACTION SOCIALE

9.253,8

9.922,3

10.750,5

11.406,5

11.940,4

12.588,3

12.934,2

13.618,1

14.511,6

Ce réseau s'appuiera sur :

- la création et le renforcement de 1.000 points d'information-parents, gérés par des centres sociaux ou d'autres associations intervenant déjà dans ce secteur ;

- le développement d'un ensemble d'initiatives, de services et de structures, concourant au soutien de la parentalité : lieux d'accueil parents-enfants, établissement d'information, de consultation et de conseil familial...

Ce réseau doit permettre aux parents d'accéder à des structures de proximité où ils trouvent des possibilités d'échange entre familles pour conforter leur expérience de parents et bénéficier du soutien de professionnels, notamment pour la prise en charge des dysfonctionnements familiaux ou des difficultés de l'enfant. Il doit se développer à partir d'une échelle territoriale appropriée. Pour cela, l'Etat et les caisses d'allocations familiales engageront, sous forme contractuelle, un partenariat avec les communes et les conseils généraux.

Bilan des contrats-enfance depuis 1995

Mis en place en 1988 en métropole et en 1991 dans les DOM, le dispositif de contrats-enfance a élargi le champ d'action des contrats-crèches auxquels il succédait. Signés entre les CAF et les municipalités pour une durée de 3 à 5 ans renouvelable, ces contrats se traduisent par une prise en charge financière accrue de la CAF en contrepartie d'un engagement de la commune de développer son effort en matière d'accueil de la petite enfance. Depuis les dispositions prises dans le cadre de la loi famille du 25 juillet 1994, on assiste à un renforcement du caractère attractif des contrats-enfance.

Le bilan des contrats-enfance est le suivant :

- 1.900 contrats signés au 31.12.1995 ;

- 2.150 contrats signés au 31.121996 dont 265 concernent des contrats intercommunaux ;

- 2.408 contrats signés au 31.12.1997 dont 339 concernent des contrats intercommunaux.

Les CAF ont également négocié 106 deuxième contrats, 20 troisième et 3 quatrième contrats.

A l'occasion de ces renouvellements de nombreuses communes se sont regroupées avec une commune déjà signataire.

En terme quantitatif, les prévisions et les réalisations des contrats enfance sont notamment les suivantes :

Développement Réalisation Taux

prévu au 31.12.1997 de réalisation


Places en accueil collectif perma-

nent (toute structure confondue) 41.606 21.201 51 %

Places en haltes-garderies 21.424 13.013 61 %

Places en CLSH 144.040 77.498 54 %

Relais assistantes maternelles 756 453 60 %

Lieux d'accueil parents/enfants 230 150 65 %

Ludothèques 223 155 70 %

Postes de coordonnateur enfance 234,64 178,83 76 %

Au cours de l'année 1997, au-delà du nombre de places et de services supplémentaires programmés, on note une progression importante dans la réalisation des engagements pris, soit environ sur une année :

. places de crèches collectives et parentales

. relais assistantes maternelles

. ludothèques

. lieux d'accueil enfants/parents

. emplois de coordonnateurs

Les résultats quantitatifs confirment l'objectif poursuivi par le contrat enfance, à savoir l'amélioration du service rendu aux familles et un développement équilibré de l'offre pour les enfants de moins de 6 ans, scolarisés ou non, et quelle que soit l'activité professionnelle des parents.

Le nombre de contrats-enfance a surtout progressé en milieu rural où l'on observe un développement significatif des services d'accueil de l'enfance dans les communes de moins de 5.000 habitants.

Le nombre des signataires potentiels reste néanmoins encore important.

En terme qualitatif, les contrats-enfance ont facilité la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle en assurant l'information des familles, la diversification des modes d'accueil tout en préservant leur aspect qualitatif. Ils contribuent aussi à conforter les liens familiaux dans le cadre des équipements, notamment des haltes-garderies, des ludothèques, des lieux d'accueil enfants/parents.

Perspectives pour 1998 et 1999 :

A l'horizon 2000, les places restant à créer dans les contrats-enfance en cours représentent un effort de développement de 10 points du taux de réponse aux besoins d'accueil permanent.

La CNAF prévoit la contractualisation de 300 nouveaux contrats-enfance par an, ce qui devrait entraîner, chaque année, la création de nouvelles places ainsi réparties :

Crèches collectives 4.394

Crèches familiales 16.000

Crèches parentales 880

Haltes-garderies 2.907

Jardins d'enfants 540

Relais assistantes maternelles (1) 90

CLSH (2) 140.000

(1) nombre

(2) nombre d'enfants


La prévision de croissance des dépenses pour 1998 est de 160.047 millions de francs et pour 1999 de 194.000 millions de francs.

Par ailleurs, les contrats-enfance entraînent la création d'emplois.

Dans ces structures, celles-ci sont estimées à 22.000 postes pour 2.200 contrats ; 170 postes de coordonnateurs petite enfance sont prévus ainsi qu'environ 250 postes de professionnels enfance (psychologues, éducateurs de jeunes enfants) assurant des vacations et des actions itinérantes.

La Caisse nationale d'allocations familiales contribuera au financement de ce réseau à hauteur de 400 millions de francs à terme, imputés sur le budget du FNAS.

Les moyens supplémentaires affectés au fonds national d'action sociale permettront également une augmentation de l'aide au financement des crèches.

Depuis la création des prestations de service (qui constituent l'aide forfaitaire versée par les CAF aux gestionnaires des crèches), la Caisse nationale d'allocations familiales a établi le principe d'une modulation des tarifs " crèches " en contrepartie de sa participation. Elle a, depuis 1983, introduit dans les contrats crèche puis enfance, l'obligation d'appliquer un barème défini au niveau national.

Le tarif acquitté par les parents dépend de leur revenu. Les ressources dont dispose le gestionnaire de la crèche sont d'autant moins élevées qu'ils accueillent un nombre important d'enfants de familles modestes.

En effet, la prestation de service étant quasiment forfaitaire, c'est le gestionnaire (et presque toujours les collectivités locales) qui couvre " le déficit ", différence entre la participation financière des parents augmentée de l'aide forfaitaire de la CAF et le coût réel. La participation des communes est d'autant plus grande que les ressources des familles sont faibles. Les communes qui supportent donc les charges les plus élevées sont celles où les familles modestes sont les plus nombreuses.

En liaison avec la Caisse nationale d'allocations familiales, le système actuel sera inversé, les caisses apportant une contribution d'autant plus importante que celle des familles est faible. Les caisses, et non plus les communes, supporteront les effets de la modulation familiale.

Les communes n'auront donc plus à supporter des charges plus élevées liées à l'accueil de familles modestes.

Le financement supplémentaire apporté aux crèches s'élèvera à terme, lorsqu'elles auront toutes adopté ce nouveau système, à 400 millions de francs.

Votre rapporteur s'était inquiété l'année dernière de l'évolution des moyens accordés à l'action sociale de la branche famille. Il se félicite par conséquent de l'effort tout à fait significatif accompli en 1998 et prolongé en 1999. Il s'agit là d'une démarche ambitieuse qui mérite d'être encouragée.

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