2. Les économistes de la construction

Issus de l'ancienne profession des « métreurs vérificateurs », les économistes de la construction tendent à s'émanciper progressivement de la tutelle de leurs premiers employeurs, entreprises et architectes, pour obtenir un accès plus direct à la commande des maîtres d'ouvrage.

Ils sont actuellement de l'ordre de 6 000 à 7 000, regroupés en 2 500 cabinets dont la taille ne dépasse généralement pas 5 salariés. Leur chiffre d'affaires est évalué par le ministère de l'équipement à 500 millions d'euros environ.

Partant du coeur de leur métier, qui est axé sur l'estimation, la description des travaux et le contrôle des coûts de la construction, ils se sont engagés avec succès dans une extension de leur compétence vers l'assistance à la maîtrise d'ouvrage en s'inspirant des modèles anglais du « quantity surveyor ». Leur volonté de constituer une profession centrée sur l'économie de la construction rencontre un écho favorable chez les maîtres d'ouvrage soucieux de maîtriser les coûts tout au long du processus de construction, depuis la conception jusqu'à la maintenance.

Regroupés dans l'Union nationale des techniciens et économistes de la construction (UNTEC), ils s'attachent à promouvoir une meilleure reconnaissance de leur profession à travers un système de qualification et une consolidation de la formation.

Si l'on met à part le cas particulier des ingénieurs économistes de la construction du ministère des finances, dont le statut est inscrit dans le décret n° 98-898 du 8 octobre 1998, la profession n'est pas réglementée dans son exercice libéral. Elle a cependant développé un système de qualification et de certification confié à l'Office professionnel de qualification des techniciens et économistes de la construction (OPQTEC).

Pendant longtemps, la préparation à la profession a été assurée par des diplômes du type BEP construction et topographie, baccalauréat professionnel, étude de prix, organisation et gestion de travaux, BT et BTS étude et économie de la construction qui ne dépassaient pas le niveau Bac + 2.

Cette formation initiale a profondément évolué depuis le milieu des années 90.

Le contenu des BTS étude et économie de la construction a été rénové. Le nombre d'établissements qui préparent à ce diplôme et le nombre des étudiants ont fortement progressé au cours des dernières années. Les sites qui dispensent cet enseignement étaient en 1999 au nombre de 22 contre 8 en 1999 ; ils ont scolarisé près de 600 élèves contre seulement 150 dix ans plus tôt 6 ( * ) . L'enseignement proposé par l'éducation nationale est complété par un stage professionnel de huit semaines en fin de première année.

L'université de Lyon bientôt suivie par celle de Paris XII a proposé dès la rentrée universitaire 2000 un nouveau diplôme, la licence professionnelle d'économie de la construction, d'une durée de trois ans, et complétée par un stage professionnel de quatre mois.

Il est significatif que cette filière, malgré la forte progression des nouveaux diplômés ne souffre pas de problèmes de débouchés : 95 % des étudiants trouvent leur premier emploi trois mois seulement après la fin de leur formation (70 % restant d'ailleurs dans l'entreprise où ils accompli leur stage 7 ( * ) ).

* 6 « Les professions de la maîtrise d'oeuvre » par Elisabeth COUDURIER et Guy TAPIE. La documentation française 2003.

* 7 Idem ci-dessus.

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