2. La croissance structurelle de l'économie japonaise semble aujourd'hui de l'ordre de 1,5-2 %

Il n'en demeure pas moins que la croissance économique du Japon et de la Corée tend à ralentir, pour des raisons tenant aux évolutions démographiques et à la fin du phénomène de « rattrapage ».

Bien que l'éclatement de la bulle financière ait joué un rôle important dans le ralentissement de la croissance de l'économie japonaise, les économistes considèrent que celui-ci est essentiellement structurel. Ainsi, la croissance potentielle, ou structurelle, du Japon, c'est-à-dire sa croissance soutenable sur longue période, évaluée à environ 4 % par an dans les années 1980, l'est désormais à environ 1,5-2 % par an.

Schématiquement, la croissance annuelle de la main-d'oeuvre, qui jusqu'alors oscillait autour de 0 %, est désormais de l'ordre de - 0,5 %. Par ailleurs, la contribution de l'augmentation du capital à la croissance n'est plus que de 2 % par an, et le progrès technique est quasiment nul, comme l'indique le graphique ci-après.

Même si l'on suppose une reprise du progrès technique - vraisemblable, le faible apport du progrès technique dans les années 1990 s'expliquant en partie par de faibles investissements -, il semble peu probable que la croissance potentielle du Japon dépasse 2 % par an dans les prochaines années.

Les déterminants de la croissance du Japon

(contribution à la croissance annuelle du PIB,
en points de PIB)

Source : METI (1998), cité par M. Hiroshi Yoshikawa, professeur d'économie à l'université de Tokyo, dans un document remis à votre commission des finances

Certes, lors de son entretien avec la délégation, M. Yoshikawa Hiroshi, professeur d'économie à l'université de Tokyo, a souligné, à juste titre, que la croissance du PIB avait été nettement supérieure, dans les années 1960, à celle de la main-d'oeuvre. Il y a vu un facteur d'optimisme, considérant que cela montrait que, malgré la diminution de sa population active, l'économie japonaise n'était pas condamnée à une faible croissance. Il a en particulier considéré que le vieillissement de la population pouvait être un facteur de progrès technologique, grâce aux innovations rendues nécessaires pour assurer une bonne qualité de vie aux personnes âgées.

Ce point de vue peut néanmoins sembler optimiste. Selon l'OCDE, le taux de croissance potentielle du Japon serait de 1,4 % en moyenne de 2000 à 2010, contre 1,6 % de 2000 à 2004.

L'augmentation de la croissance potentielle pourrait impliquer des changements sociaux considérables. Ainsi, M. Robert Dujarric, chercheur invité au Japan Institute of International Affairs , a indiqué à la délégation que, selon lui, la place accordée aux femmes dans la société japonaise privait l'économie japonaise d'un potentiel de main-d'oeuvre important, que ce soit directement, ou indirectement, en contribuant au faible taux de natalité.

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