3. La formation professionnelle continue

Aux termes de l'article 84 de la loi du 7 janvier 1983, la région est compétente pour arrêter chaque année un programme régional d'apprentissage et de formation professionnelle continue (PRDF) .

Ce programme donne lieu à la consultation du comité régional de la formation professionnelle, de la promotion sociale et de l'emploi (COREF) ainsi que des comités départementaux correspondants.

Le COREF est une instance purement consultative ; composé de représentants de l'Etat, de la région et des partenaires sociaux, présidé par le préfet ou par le président du conseil régional selon les sujets abordés, il est informé des programmes et moyens mis en oeuvre dans chaque région par l'ANPE et l'Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA).

Ces plans doivent permettre à la région de se déterminer sur les orientations générales qu'elle entend mettre en oeuvre pour les catégories de formation à aider, les organismes habilités à les délivrer ou les priorités à établir concernant les publics bénéficiaires. Ils doivent permettre de recenser les actions cofinancées avec l'Etat dans le cadre des contrats de plan ou des contrats d'objectifs. Ces derniers sont conclus entre l'Etat, une région et des organismes socioprofessionnels pour fixer des objectifs concernant le " développement coordonné des différentes voies de formation professionnelle ".

Les programmes régionaux sont mis en oeuvre par voie de conventions passées avec les établissements publics d'enseignement, les organismes paritaires de formation ou d'autres organismes habilités.

La compétence de la région en matière de formation professionnelle se présente de manière originale par rapport aux compétences locales traditionnelles, telles que l'aide sociale, qui supposent la distribution de prestations ou la gestion d'un dispositif administratif : l'exercice de la compétence régionale repose sur l'affirmation d'une fonction de coordination et de régulation au sein de l'espace régional : l'objectif de la région est de parvenir à jouer " un rôle central de régulation " en exerçant une " mission d'animation du partenariat régional, de production de systèmes cohérents de filières de formation et de définition d'une politique régionale répondant aux attentes des jeunes, des chômeurs et des entreprises " 278( * ) .

" Acteur émergent " sur la scène des collectivités locales en raison de son histoire, intervenant dans un secteur marqué par une segmentation des intervenants et des zones d'influence, la région a été conduite à développer le caractère partenarial de ses politiques et de ses interventions . Ainsi les PRDF ont été conçus davantage comme des schémas directeurs que comme des engagements programmatiques et les contrats d'objectifs comme des protocoles d'intention plutôt que des conventions normatives.

Le souhait des régions qui pourrait être de devenir l'acteur pivot du système de formation professionnelle, c'est-à-dire celui " dont le positionnement dans le système (...) détermine la stratégie des autres acteurs " (1) peut se heurter néanmoins à diverses contraintes.

Les branches professionnelles sont faiblement organisées au niveau régional, voire inexistantes à cet échelon : cela explique sans doute que seules une dizaine de régions avaient signé des contrats d'objectifs en 1995 ; ces contrats couvrent des secteurs déterminés tels que le BTP, la réparation et le commerce automobile qui ne représentent pas l'ensemble du tissu économique.

Il convient de souligner également le poids des services de l'Etat et notamment de l'Education nationale dont le caractère centralisé n'est plus à souligner.

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